Deux heures [Akira]

Deux heures. C'est étrange comme cette durée revient souvent vous ne trouvez pas? Deux heures de cours, deux heures de pause le midi, deux heures qu'Akira avait mit pour trouver le pensionnat, deux heures qu'il avait aussi mit pour s'installer convenablement, deux heures était aussi l'horaire auquel il s'était couché la veille. La nuit avait néanmoins duré plus de deux heures car bien qu'il soit un hybride, il avait besoin d'un minimum de sommeil comme la plupart des personnes. C'est ainsi que sa journée avait commencé le matin, à 6 heures, peu de repos dans le corps mais une forme presque maléfique pour quelqu'un ayant passé une telle nuit. Un bond hors du lit fut son premier geste. Celui de se regarder dans la glace le second. Quelques cernes, c'est tout ce qui pouvait permettre aux autres de savoir qu'il dormait trop peu. Jetant rapidement la couette sur le lit pour donner un semblant de propreté, il avait prit de quoi se changer et s'était dirigé vers sa salle de bain pour un petit décrassage. Il y était resté que peu de temps mais assez pour se douter qu'il était propre et ne dérangerait personne par une possible odeur nauséabonde. Les habits enfilés, il était sorti par la fenêtre sans réveiller qui que ce soit et avait atterri sans problème notable. Le soleil n'était pas encore présent et il ne se lèverait que deux heures plus tard, bien qu'Akira l'ignorait encore. La nuit régnait donc en cette heure et bien que la lune soit bien visible, la visibilité était très basse. L'air frais, quand à lui, ravivait le jeune homme-tigre qui, malgré sa tenue assez légère, profitait de cette brise plaisante après une bonne nuit et une douche chaude. Adoptant une démarche féline, il s'était faufilé dans les bois à la recherche d'un potentiel gibier pouvant lui servir de déjeuner. Un simple lapin avait été la seule victime de sa chasse, il n'avait pas besoin de plus. Un feu fut facilement allumé et le déjeuner se prépara. Le soleil se levait quand il finissait de manger. Le brasier incandescent et la carcasse de l'animal était les seules preuves de son passage et il se décida donc à les enfouir un peu sous terre. Un semblant de tombe pour un animal qui n’avait rien demandé, rien fait et qui avait quitté sa famille sans préavis par sa faute, il lui devait bien cela. Une fois rassasié, il grimpa aux arbres et parcourut la distance le séparant du plus proche point d’eau par ce moyen de transport. Arrivé à sa destination, il déshydrata son gosier en buvant quelques gorgées fraiches avant de se décider à prendre le chemin du retour pour arriver lorsque le pensionnat commencerait à s’éveiller. Ainsi, personne ne saurait ce qu’il avait prit pour habitude de faire le matin du moins s’il arrivait à rentrer à l’heure.

Un cri, une flèche, une branche. On venait de lui tirer dessus et il y avait échappé de peu. On le prenait en chasse pour une énième fois, cela le fatiguait. Il devait encore s’enfuir, ne pouvant se rendre au pensionnat sans mettre quelqu’un en danger ou créer des problèmes. La course poursuite débutait donc, facile pour lui qui était habitué mais lassante. Il pensait les semer rapidement en se servant de son agilité mais ces êtres tenaces mirent plus de temps que prévu avant de lâcher prise et lorsqu’Akira se retrouva enfin seul, le soleil avait déjà parcourut plus d’un quart de son chemin quotidien. Il était trop tard pour rentrer avant les autres, beaucoup trop tard. Saleté d’humains, il haïssait ce genre de comportement, même ici il n’était pas en paix. Perdu, il déambula un temps dans les feuillages avant de retrouver le chemin du retour qu’il reprit en espérant arriver à destination sans encombrements.

Arrivé près de la lisière, il distingua un mouvement plus bas. Un être s’était assis sur une branche assez haute. Un habitant du pensionnat ? Peut-être. Curieux, Akira descendit sans bruit et étudia un peu la personne. De son endroit, il ne distinguait que les cheveux blancs et la carrure fine de l’être, sans doute une femme, peut-être âgée de part sa couleur de chevelure mais assez jeune pour escalader sans difficultés visible cette hauteur. La curiosité l’emporta sur sa prudence et discrètement, il se plaça sur la branche du dessus et se laissa glisser pour se retrouver tête en bas devant la jeune femme qui possédait des yeux rouges sang qui aurait pu le glacer s’il n’était pas dans son élément.

Bonjour mademoiselle.