Un goût de liberté

Medea n’en pouvait plus de marcher. Cela faisait à présent une semaine qu’elle errait sur les routes. Au fur et a mesure de son intuition, des rumeurs qu’elle se faisait conter et des rares informations qu’elle possédait sur la localisation du pensionnat qu’elle cherchait, elle avait du dépenser des fortunes en transports et nuits d’hôtel. Et encore, elle avait pris ce qu’il y avait de moins cher, et autant dire qu’elle n’avait aucune idée de combien de temps elle avait passé sans dormir décemment. Ses jambes lui semblaient lourdes comme jamais. Son dos lui faisait souffrir comme jamais. Ses pieds étaient meurtris comme jamais. Sa peau était sèche comme jamais. En vérité, il fallait dire ce qui était. Elle n’avait jamais autant ressemblé à un cadavre ambulant. Elle n’avait pas le courage de sortir son miroir de son sac mais elle savait que le résultat serait désastreux. A cet instant, elle se surprit à désespérer. Et si elle ne trouvait jamais cet endroit ? Si elle n’avait plus d’autre choix que de mendier seule dans les rues ? Elle n’avait quasiment plus d’argent. Pas de quoi payer un train de plus. Il fallait qu’elle trouve, elle ne pouvait pas perdre espoir maintenant. Son cœur lui disait qu’elle était tout près du but.

Elle marchait le long d’une route de campagne déserte. Il faisait plutôt chaud et la route était en pente. Ses chaussures étaient toutes usées, et elle regrettait d’avoir abimées des bottes si chères. Dans un long soupir elle s’accroupit pour prendre une pause. En regardant ses genoux elle pria de toutes ses forces « Pitié pitié faites que tout ca se termine, seigneur. » Elle n’était pas le moins du monde baptisée ou éduquée dans une religion particulière, mais dans ses voyages littéraires elle avait eu l’occasion de lire la Bible et cet ouvrage l’avait grandement inspirée.

Quand elle ouvrit les yeux et leva la tête, elle vit quelques mètres plus loin une pancarte grossière. Elle ne put lire ce qu’elle indiquait mais était presque sure qu’un petit chemin de terre se dessinait à droite de la route. Elle se leva d’un bon, attrapa la lanière de son sac et courut vers la pancarte. Effectivement, il y avait un petit chemin forestier qui montait sur une colline. Et la pancarte, par le miracle du destin, indiquait « Pensionnat Kageshiro ». Pleurant presque de joie elle grimpa le chemin et finis par arriver devant un bâtiment d’architecture classique mais qui semblait récent. D’abord intimidée par l’entrée, elle se décida à pousser la porte qui s’ouvrit sans résistance.

Il était environ 18h a la montre argentée qui ornait son poignet. La plupart des cours devaient être finis, mais l’endroit semblait encore animé. Apres avoir arrange ses vêtements et cheveux, elle se dirigea vers l’accueil.

Aujourd'hui allait encore être une dure journée pour Erza, entre sa vie de couple, de mère et de prof elle n'avait pas encore trouvé le parfait équilibre mais ça ne l'empêchait en aucun cas de continuer à donner ses cours et de s'occuper de sa petite famille correctement. Après tout c'était une femme forte et elle se devait d'aller pour le bien de tous et puis hors de question que 'elle se montre faible devant qui que se soit, elle prenait donc sur elle et tout ce passait très bien pour le moment.
Personne ne pouvait deviner qu'elle était fatiguée ou autre, ça ne se voyait pas physiquement ce qui était également une bonne chose, évidemment il lui arrivait d'être de mauvaise humeur comme tout le monde mais à part ça rien.
Mais passons...

La jeune femme allait donc donner cours comme d'habitude, avant de profiter de son petit break pour se détendre un peu avant d'attaquer l'heure suivante avec la même énergie que la première. Puis elle profita de sa longue pause de l'après-midi pour s'occuper de son fils Crow qu'elle aimait par dessus tout et de son amour de Xanxus qui séchait très souvent les cours ce qui faisait toujours autant rire la jeune femme. Ensuite elle allait donner sa dernière heure de la journée et n'allait pas vous imaginer qu'elle allait ménager ces élèves, au contraire la dernière heure était celle où elle les obligeait à ce donner encore plus à fond.

Erza était bien contente d'avoir finir pour se reposer une bonne fois pour toute quand elle fut interpellée par un surveillant qui lui dit que le directeur avait un accueil de dernière minute à lui confier. L'ange se dirigea alors au hall mais ne vit personne, elle alla donc à l'accueil. Une femme aux longs cheveux blanc, ça devait surement être elle. Cette femme avait l'air épuisé son voyage avait dû être très éprouvant pour elle. L'ange se pressa donc d'aller à sa rencontre.

Bonsoir, vous devait surement être la nouvelle personne qu'on attendait, moi c'est Erza Scarlet enchantée.

Elle n’attendit pas bien longtemps. Un bruit de pas se fit rapidement entendre derrière elle et elle vit une splendide jeune femme à la chevelure flamboyante marcher vers elle. Quand elle fut près d’elle, Médéa réalisa qu’elle n’était pas beaucoup plus âgée qu’elle, peut être même l’était elle moins, et pourtant elle dégageait une forte impression de maturité.

-Bonsoir, vous devait surement être la nouvelle personne qu'on attendait, moi c'est Erza Scarlet enchantée.

Elle fut d’abord surprise par la rapidité de la propagation de la nouvelle de sa venue, mais c’était une bonne surprise et un sourire s’étala automatiquement sur son visage pale et fatigué.

-Bonsoir. Je m’appelle Medea Belladone, enchantée aussi. Désolée de débarquer un peu a l’improviste…

Elle baissa les yeux. Devait-elle la prévenir tout de suite qu’elle n’avait pas d’argent ? La chambre et les repas ne pouvaient pas être gratuits, elle le savait. Elle espérait cependant recevoir l’hospitalité en échange de ses heures de cours, et éventuellement d’autres petits travaux dans le pensionnat. Dans le pire des cas, elle travaillerait pendant son temps libre pour rembourser ses dettes.

Medea regarda attentivement son hôtesse et admira comme sa peau était lumineuse et soyeuse. Elle sentit cependant sa vision vaciller. Elle ne l’avait pas remarqué auparavant mais elle avait une migraine affreuse et ses jambes tremblaient discrètement sous sa jupe. Elle fut trop fatiguée pour dire quoi que ce soit d’autre et devinait que sa fatigue se trahissait déjà sans même qu’elle n’ait besoin d’en dire plus. Elle voulait simplement faire bonne impression, d’autant que la propreté et l’élégance de l’école lui laissait croire qu’elle avait un certain standing et qu’il ne fallait pas qu’elle montre des signes de faiblesse des le premier jour. Les meubles avaient l’ai anciens mais tout était d’une propreté et d’un soin impeccable, comme si le temps ne s’écoulait jamais en ce lieu.

-Bonsoir. Je m’appelle Medea Belladone, enchantée aussi. Désolée de débarquer un peu a l’improviste…

Erza regarda Medea qui venait de baisser les yeux, elle devait sûrement ce sentir gênée ou avoir l'impression de déranger ce qui n'était pas vrai du tout ou bien est ce encore autre chose, dans ce cas Erza essayera de la rassurer en répondant de la manière la plus simple et complète à toute ses questions afin qu'elle n'ait plus d'inquiétude.
Mais pour le moment Erza avait quelque crainte sur l'était de la jeune femme. Sa vision avait l'air de se brouiller et ses jambes tremblait légèrement mais assez pour deviner son niveau de fatigue même si elle essayait de le cacher au maximum sauf que grâce à son expérience ce gère de détail avait peu de chance lui échapper, de plus elle devait sans doute être parfaitement consciente de son état. Raison de plus pour ne pas le lui faire remarquer d'avantage. Elle se contenta donc d'afficher un sourire qui se voulait chaleureux et rassurant totalement naturel venant de la part de l'ange.

- Ne t'inquiète pas pour ça, ces genres d'information se repend assez vite ici alors on a le temps de préparer l'accueil de chaque nouvel arrivant. Si tu as des questions n'hésite pas pas à les poser, je suis là pour ça et je me ferais un grand plaisir de te faire visiter le pensionnat, dis moi juste quel endroit as tu envie de voir en premier. A moins que tu ai envie de te reposer d'abord, dans ce cas je te montrerais directement où est ta chambre par contre elle n'est pas individuelle comme toutes les autres d'ailleurs, j'espère que ça ne te dérange pas ?

La jeune femme se demandait vraiment si elle tiendrait le coup lors de la visite du pensionnat ou au moins jusqu'à la chambre, c'était à peine si elle avait l'air de tenir debout et elle serait sûrement très gênée si elle venait à la porter jusque là.

Erza ne semblait pas du tout dérangée de venir accueillir la nouvelle voulue. Bien au contraire, son sourire semblait montrer qu’elle était contente de l’accueillir et soucieuse du bien être de la nouvelle venue, aussi prit elle le temps de la rassurer et de lui proposer de visiter le pensionnat. Medea se sentit tout de suite à l’aise du fait que son hôte la tutoyait et lui parlait avec douceur.

- Ne t'inquiète pas pour ça, ces genres d'information se repend assez vite ici alors on a le temps de préparer l'accueil de chaque nouvel arrivant. Si tu as des questions n'hésite pas à les poser, je suis là pour ça et je me ferais un grand plaisir de te faire visiter le pensionnat, dis moi juste quel endroit as tu envie de voir en premier. A moins que tu ai envie de te reposer d'abord, dans ce cas je te montrerais directement où est ta chambre par contre elle n'est pas individuelle comme toutes les autres d'ailleurs, j'espère que ça ne te dérange pas ?

Elle eut beau chercher dans les méandres de son cerveau des questions intelligentes à poser, aucune ne lui vint spontanément et même la question du loyer ou des heures supplémentaires lui avait rapidement échappée. L’idée de visiter le pensionnat lui paraissait tout à fait excitante. Elle était impatiente de voir tout ce que cet endroit avait de merveilleux et nouveau à lui montrer. Mais comme Erza le devinait, elle avait aussi grand besoin de se reposer et le simple mot « chambre » fut un véritable délice pour ses oreilles. La chambre n’était certes pas individuelle, mais elle y aurait certainement un lit confortable et un endroit qui serait son chez elle. De plus, ce serait une excellente occasion de faire des rencontres intéressantes et de créer des liens concrets avec des gens, ce qu’elle n’avait pas eu réellement l’occasion d’expérimenter jusque la.

-Ca ne me dérange absolument pas, ne t’en fait pas.

Elle marqua un temps de pause, le temps de se remettre les idées en place, et de regarder encore une fois autour d’elle, comme pour se persuader que tout cela n’était pas un rêve. Elle ne pouvait quand même pas fausser si vite compagnie à cette gentille personne qui se donnait la peine de lui accorder son temps. Quel endroit voulait-elle le plus voir ? Les salles de cours ? Elle y passerait une bonne partie de sa vie à l’avenir. A vrai dire, elle n’avait pas vraiment d’idée de ce qu’on pouvait trouver dans un tel endroit. Mais il devait bien y avoir une salle, une cuisine ou un réfectoire qui voudrait bien l’accueillir pour une tasse de thé bien méritée.

-Puis-je simplement boire un thé avant d’aller dans ma chambre ? Ce serait un plaisir de passer du temps avec toi mais j’ai fait un long voyage et je pense qu’il vaut mieux pour tout le monde que je me repose un peu.

Elle aurait surement tout le temps de visiter elle-même un autre moment, pour l’heure elle n’était pas en état d’apprécier comme il conviendrait la promenade. Ce qu’elle venait de vivre comblait amplement sa jauge de bonheur de la journée. Elle n’avait plus peur maintenant. Elle arrivait à peine à le réaliser dans la fatigue qui l’étreignait, mais oui, elle avait réussi.

-Ca ne me dérange absolument pas, ne t’en fait pas.

Erza fut rassurée de l'entendre dire que ça ne la dérangeait pas de partager ça chambre avec d'autres personnes, et Dieu sait à quel point ça peut être gênant voir désagréable de partager une chambre avec de parfait inconnu. Ils étaient possible que leur personnalité et leur nature soit dangereuse mais Erza savait que la cohabitation entre différente espèce n'était pas impossible et qu'il y avait moyen que tout ce passe bien.
Un sourire se dessina sur le visage de l'ange en voyant la nouvelle arrivante regarder autour d'elle. Celle-ci avait sans doute endurée beaucoup de chose avant d'arriver dans cette endroit qui était pour l'instant paisible.
La jeune femme attendit patiemment la réponse de Medea. Voyant sa fatigue, Erza pensa qu'elle voudrait directement aller dans sa chambre et qu'elle remettrait la visite de l'établissement à plus tard, à moins qu'elle ne veuille voir le pensionnat par elle même. Puis elle lui donna une réponse.

-Puis-je simplement boire un thé avant d’aller dans ma chambre ? Ce serait un plaisir de passer du temps avec toi mais j’ai fait un long voyage et je pense qu’il vaut mieux pour tout le monde que je me repose un peu.

- Ne t'excuse pas. Je comprends parfaitement que tu sois fatiguée, ça n'a pas dû être facile. Bien allons prendre un thé je te montrerais ensuite où se trouve ta chambre.

Erza affichait toujours un sourire chaleureux et l'invita à la suivre. Heureusement le réfectoire n'était pas loin ce qui ne la fatiguerait pas d'avantage.
La jeune femme guida Medea vers les cuisines. Elles empruntèrent donc les couloirs éclairés maintenant par la lune et arrivèrent à la cantine au bout d'une dizaine de minutes.