Parmis ceux ayant déjà trouvé la paix. [Pv Elijah]

Encore une de ces soirées où le sommeil ne viendrait pas. Encore une soirée ou la Lune, astre fascinant, ne l'éteindrait pas en le berçant de ses doux rayons froids. Le vampire soupirait, assis à sa fenêtre, en voyant le soleil pâlit de l'automne se coucher. Déjà quelques jours dans ce pensionnat, entouré de personnes à la fois spéciales et banales; il avait besoin de prendre un peu l'air, se retrouver seul comme il ne l'avait pas été depuis qu'il avait une chambre avec d'autres personnes. Elijah attendit, allongé sur son lit, que son colocataire se couche et s'endorme, une cigarette à la main, et la fenêtre ouverte. Malgré le silence, il ne se sentait toujours pas assez seul pour être au calme complet. Alors, le vampire se leva avec nonchalence, et passa une main dans ses cheveux bruns. Il remonta un peu son pantalon noir, assez large, et enfila ses rangers, ainsi que sa chemise blanche qu'il avait retirée plus tôt. Le tissu et sa peau ne formaient pas un grand contraste; il ajouta alors un veston noir à sa tenue, un chapelet autour de son cou, et se pencha à la fenêtre. Il examina la hauteur, et pensa qu'il arriverait à sauter. Quatre mètres tout au plus. Il attrapa un dernier détail avant de se jeter, ses cigarettes, un briquet, et un couteau qu'il glissa dans sa poche. D'un mouvement habile, il monta sur l'appui de fenêtre, et fut au sol en un rien de temps, se réceptionnant en douceur.

Il glissa dans l'ombre, le voile noir de la nuit à peine tombée couvrant déjà sa fuite. Le vampire sortit du pensionnat, et par la même occasion, dévoila ses crocs blancs, tranchants, de façon à dissuader quiconque de lui chercher des ennuis. Il se disais qu'il valait mieux prévenir que guérir... Alors, d'un pas assuré, il marchait. Pourtant, il ne savait pas exactement où il allait. Il tentait, au fur et à mesure, de photographier psychologiquement les endroits par lesquels il passait. Finalement, un aménagement attira son attention. Il voyait des croix dépasser de hauts murs, et un portillon rouillé, tout ceci au milieu de plusieurs arbres qui ombrageaient l'entrée et le fond de ce qui semblait être un cimetière. Avec un sourire, il se dit que son attitude était très "cliché"... Un vampire, en pleine nuit, dans un cimetière. Quelle originalité! Mais il s'en foutait. Il savait que personne ne trainait ici la nuit, à part les psycopathes, mais il doutait que quelqu'un s'aventure là ce soir, et au pire des cas, il serait son amuse-gueule.

Poussant le portillon, il referma derrière lui, et se posa contre le mur, à un mètre à peine de l'entrée, ombragé par un arbre. Enfin. Le calme plat, les derniers grillons de l'été, et le vent frais de l'automne brisant ce qui aurait pu être une nuit encore douce pour la saison. Quelques nuages brouillaient parfois la lumière de la Lune, qui éclairait étrangement les pierres tombales et les fleurs, plus ou moins fânées, les gens plus ou moins oubliés. Il resta là un long moment, à contempler ces jeux de lumières dans le ciel et devant ses yeux, dans un silence qui lui était terriblement agréable.

Bientôt, il sentit l'odeur et la présence de quelqu'un. Il ne connaissait pas cette odeur, mais il n'eut pas le temps de se concentrer sur celle-ci puisque deux autres entraient dans le périmètre de son odorat surnaturel. La première personne avait une démarche assez féminine, et ne mit pas longtemps à pousser le portillon du cimetière, le laissant grand ouvert. Elle ne fit même pas attention à Elijah, qui, pourtant se trouvait là. L'individu grimpa sur une pierre tombale, tandis que les deux autres entraient à leur tour, discrets. Le vampire voyait ce qu'il se passait, depuis l'ombre. Deux personnes qui complotaient, avec des silhouettes difficiles à cerner. Ils semblaient s'amuser à essayer de destabiliser la personne perchée sur une tombe. La dite personne portait des cheveux rouges, brillants sous la lumière laiteuse de la Lune, et Elijah devinait des jambes bien proportionnées, et une jupe. Le brun se demandait ce qu'il devait faire. Il observa la jeune femme provoquer les deux pseudo-durs à cuir, dont l'un d'eux dégaina doucement son sabre. La lame siffla, réveillant une envie de combat chez le garçon. Et qui disait combat, disait sang.

Sans hésiter plus longtemps, et avant que le second ne s'attaque à la jeune fille, il s'approcha silencieusement. Elijah le vit sortir son sabre, et attrapa alors son poignet avant qu'il ne s'en serve. Il était resté en partie à l'ombre, mais elle devait pouvoir l'aperçevoir derrière son aggresseur. Ecrasant le poignet de l'homme entre ses doigts, il infiltra en lui un sentiment de faiblesse et d'incapacité, grâce à son pouvoir qui lui était propre. Il le sentit trembler, comme prit d'une incompréhension soudaine, ce qui était jusque là, la normalité. Son camarade semblait occupé, alors Elijah en profita; quelques secondes, un éclat pourpre dans le regard, et ses canines se plantèrent dans la chair chaude. Un léger cri étouffé, se brisant en un souffle, s'échappa de la gorge de l'homme. Il lâcha son arme, provoquant un éclat bruyant sur le sol.
*Et merde...* Pensa-t-il.
Discretion, à revoir. Peu importe, la jeune femme semblait se débrouiller face à l'autre, qui, cependant avait bien entendu cette fois. Reculant, Elijah enserra le corps de l'autre pour l'emmener dans l'ombre avec lui, sentant quelques signes de riposte qu'il contra en enfonçant ses crocs plus loin dans la chair, lui arrachant un autre soupire étouffé. C'était ça, les racailles, dans les parages? Risible. Elijah n'aimait pas les bagarres, il préferait rester discret. Mais là, il pensait bien qu'il fallait qu'il le tue rapidement, parce que l'autre n'avait pas l'air aussi facile à piéger. Le corps entre ses bras s'engourdissait déjà, il sentait le liquide chaud de sa vie dans sa bouche, et le faire entrer dans une sorte de transe propre aux vampires lorsqu'ils boivent du sang. L'homme était encore en vie, mais trop faible pour se relever. Elijah laissa simplement le corps tomber à terre, et ramassa le sabre, prêt à se défendre. Il faisait ça tout d'abord dans Son intérêt, et non pas celui de la rouquine...

Je pouvais maintenant apercevoir les trois ombres dans leurs ensembles, les deux premières formes qui se trouvaient directement face à moi étaient sans aucuns doute les brigands que j'avais attiré ici. Mes assaillants portaient des vestes noirs beaucoup plus amples que la mienne, ils cachaient leur tête et leur visage sous un capuchon noir, je pouvais aussi distinguer un foulard pourpre au niveau de leur bouche. Tandis que je m’amusais à détailler les trois hommes j'esquivais un autre coup porté cette fois plus haut en laissant tomber mes pieds au sol. Le troisième n'était de toute évidence pas de mèches avec les deux autres, c'était probablement la forme indécise que j'avais détecté à mon entrée. Malheureusement je n'arrivais pas à le détailler et je me contrits à reporter mon attention sur mon adversaire, sa lame me fessant de plus en plus envie. Après avoir esquiver un coup en reculant d'un pas je m'avançais rapidement vers ma cible, prise par surprise mon poing s'écrasa dans son ventre telle une masse. Par réflexe, je donnais un léger coup sec dans le vide avec mon soulier gauche avant de faire un tour complet sur moi même pour lui enfoncer mon talon dans la gorge. En voyant mon ennemis sonné et non égorgé je compris que j'avais oublier de replacer la lame dans mes soulier, elle n'aurait pas passer les douanes et j'avais du la retirer... Je riais maintenant légèrement, maudissant avec humour mon étourdissement tandis que l'homme encapuchonné s'était remis du coup et fonçais à nouveau, l'acier de sa lame directement pointer sur moi. Je me contentais de faire un pas vers la gauche et de m’accroupir légèrement pour coincer son arme sous mon bras, suivant le mouvement de mon assaillant je fis par la suite un tour complet sur moi, lui arrachant l'arme des mains et la rattrapant de ma dextre.

À ce moment j'entendis le bruit prononcé de l'acier se fracassant contre de la roche, mon regard se porta vers l'endroit ou j'avais entendu le vacarme, un vampire? Ce furent les premier mots qui me vinrent à l'esprit quand je vis l'homme que je n'étais pas arrivé à détailler plus tôt, les crocs solidement planté dans le coup de sa victime. J'admirais le spectacle, le brigand face à moi semblant en faire autant, un sang vermeille s’échappait en fin filets du coup du malheureux, ses yeux trahissant la peur qui le hantait. Je frissonna légèrement et quand l'autre tenta de me mettre son poing dans la figure, par stupidité ou par désespoir, je le lui tranchais net, le membre maintenant flasque atterrissant à mes pieds. La plainte de douleur ne fut pas très longue, ne souhaitant tuer personne ce soir je ne lui planta pas sa lame dans la gorge, je me contentais de la lui écraser de mon mieux avec ma main libre. Je finis par l'assommer avec le pommeau de ma nouvelle arme que je pu enfin soupeser; fine, légèrement courbée et légère, elle ferait l'affaire pour le moment. *Une bonne chose de faite, voyons voir de quoi est fait l'autre maintenant...* Je ramassais finalement le fourreau de l'arme et la glissa à l'intérieur, les vampires pouvant êtres de biens viles créatures je n'avais que très peu de craintes. Dans le pire des cas mon pouvoir me viendrais en aide et la noirceur de l'âme de l'être m'empêcherais de trop me blesser. J’avançais maintenant au hasard vers l'endroit ou j'avais entendu quelques secondes plus tôt le son d'un corps atterrissant sur le sol.

Après quelques pas j'étais assez près pour arriver a distinguer le vampire, sabre à la main, corps de sa victime à ses pieds, il ne semblait pas très accueillant et chaleureux. J'hésitais même à sortir mon arme de son fourreau à nouveau au cas ou, je m'en empêchais en soupirant tout mon malaise, je pris finalement le temps de détailler l'inconnu. Cet homme, ou cette bête, pouvait certainement se venter d'être d'une beauté incroyable, son visage, ses cheveux, son corps, il dégageais à la fois une aura de danger et d'élégance malgré le sang lui maculant légèrement la bouche. Je rougis légèrement mais ne dévia pas le regard, soutenant avec insistance et sans peine le sien, qui semblait en transition entre le gris argenté et le rouge. Voyant biens qu'il ne réagirait pas plus je pris les devants, il ne semblait pas me vouloir de mal et cela m'encourageais. C'est avec un large sourire et une voix ne trahissant aucune fatigue que je pris la parole.

"Erm.. Merci pour ton aide, c'est toujours apprécier et puis j'ai eu ce que je recherchais." Je marquais une pause pour regarder le fourreau que je tenais dans ma main gauche. "J'ai biens vu que tu es un vampire, mais ne t’inquiète pas je suis plus ou moins dans le même cas alors bon..." Je me grattais nerveusement les cheveux de ma main libre avant de la lui tendre. "Je me présente, Laurel Birdsong."

Je ne lui parlais pas tout de suite de Kageshiro et je comptais pas lui en parler pour savoir s'il y allait. Énoncer le nom du pensionnât me donnais l'impression de revêtir le rôle du professeur et je n'en avais pas envie, pas en dehors des cours. Certaines entités dans cet établissement étaient plus vieilles que moi selon d'autres enseignants, malgré mes quelques 900 ans d’existences il y avait pire et enseignante n'ayant jamais été ma profession je ne savais trop que faire face aux élèves hors cours. Mon regard se posa finalement sur les deux corps inerte en alternance. D'une voix légèrement plus assurée je repris la parole.

"On devrais les laisser hors de vue pour le moment, quelqu'un finira biens pas les voir de toute façon et appellera une ambulance."

Je me dirigeais alors vers le pauvre homme que j'avais amputé de sang froid un peu plus tôt, mes anciennes habitudes avaient remontées et je regrettais maintenant amèrement mon geste, ma conscience me criant que je n'avais pas fais le bon choix. Je déchirais un morceaux du vêtement du bandit inerte et bandais ce qui restait de son bras solidement pour éviter que la mort vienne le chercher par perte de sang. Un sourire satisfait aux lèvres je m'éloignais maintenant légèrement pour aller chercher la main tranchée plus tôt et la lâchée près de l'inconscient. Une fois ma macabre tâche accomplis je m'éloignais à nouveau pour m'asseoir sur une pierre tombale et fixer le sol avec insistance.

Le corps agonisant à ses pieds, Elijah fixait froidement le combat qui s'achevait sous ses yeux. Le sang gicla, un bout de chair tomba mollement par terre. La femme avait contré son agresseur avec une habilité incroyable, le dissuadant de l'importuner plus que cela. Le vampire avait esquissé un léger sourire, à la vue de cette forte tête aux gestes puissants et solides, rappelant ceux d'un homme. Elle s'était avancée vers lui, et avait rangé son arme. Il ressentait un léger malaise, une sorte d'hésitation en elle. D'abord, elle hésitait à réfréner son excès de violence, puis il sentit un malaise bien féminin à son égard, voyant ses yeux le détailler. Nouveau sourire, à peine perceptible. Elijah n'était pas un grand bavard, ainsi il attendit qu'elle prenne la parole. Ce qu'elle fit, comme il s'y attendait, d'une voix plus ou moins assurée. Elle le remercia, pour une aide qu'il lui avait fournie sans vraiment le vouloir, et affirma qu'elle était "dans le même cas que lui", en faisant référence à sa race. Il ne comprit pas vraiment, mais pouvait sentir chez elle cette même chose qu'il y avait chez lui; cette aura de danger qui planait. Il supposa que ce devait être de ça qu'elle parlait. Un prénom, qu'il enregistra aussitôt. Il commençait à établir une sorte de "dossier" dans sa tête, étiqueté au nom de la jeune femme, comportant la moindre chose qu'il décelait d'elle.
Il dut lui paraître un peu ailleurs, puisqu'il n'avait pas répondu immédiatement.

_Heureux d'avoir pu être utile, même si ce n'était pas directement mon intention... Elijah, enchanté.

Ses mots sonnaient à peine, de sa voix à la fois froide et douce, masculine. Elle sembla réfléchir un instant, puis s'approcha du pauvre homme qu'elle venait d'emputer pour bander le haut de son bras, et apporter le bout manquant à côté de l'agresseur qui semblait maintenant terrorisé. Il croyait être le loup attaquant la pauvre brebis, et le voilà brebis avec deux loups à ses trousses... Elijah eut un sourire amusé en voyant l'expression satisfaite sur le visage de la rouquine, qui effectuait sa tâche macabre avec un calme démoniaque. Oui, ils devaient être taillés par la même perversion, tous les deux. Un attrait pour le mal qu'Elijah cachait derrière des bonnes manières et une allure impécable... Cette fois ci entachée de sang. En effet, sa chemise blanche portait quelques perles rouges au niveau du col. Le vampire avait les lèvres et le cou maculés de liquide pourpre. Il soupira, essuyant sa bouche avec une certaine nonchalence, prenant soin de ne pas s'écorcher les doigts avec ses canines encore bien visibles.

Elle parla à nouveau, affirmant qu'ils feraient bien de les laisser là et d'attendre que quelqu'un ne les trouve, et appelle une ambulance. Ah oui, ce détail qui lui avait échappé... Pourquoi ne l'avait-elle pas tué, simplement? Elle avait froidement découpé son bras, elle pouvait bien enfoncer son arme dans sa poitrine et en finir, mais elle ne l'avait pas fait. Elijah, se questionnant, répondit par un hochement de tête, se fichant pas mal de ce que ces types allaient devenir. Il la vit s'éloigner pour s'asseoir sur une pierre tombale, les yeux rivés sur le sol. Le vampire hésita. Est-ce qu'il devait partir et la laisser, maintenant, ou bien tenter d'en savoir plus? C'était indéniable, cette personne l'intriguait vraiment. Et puis, il fallait l'avouer, elle était physiquement pas mal du tout... Mais revenons à nos brebis (Haha!). Lâchant le sabre qu'il tenait dans sa main, il mena cette dernière à ses cheveux pour les ramener vers l'arrière, dégageant son regard. Il inspira, et marcha d'un pas lent et calme vers Laurel. Il s'assit face à elle, sur une autre tombe, et l'observa, sans un mot.
Ses cheveux rouges brillaient sous la Lune, retombant sur ses épaules. Il ne distinguait pas son visage, puisque sa tête penchée vers le bas ne le lui permettait pas. Sa veste noire semblait dissimuler des épaules plus fines que ce qu'elles n'y paressaient, et une poitrine féminine. Mais Elijah tenta de se concentrer sur autre choses que ce que son instinct masculin lui demandait d'analyser... Il la regardait toujours, sans décrocher un mot, puis bascula doucement vers l'arrière en s'appuyant sur ses mains, le regard planté vers le ciel.

Elijah, la tête basculée vers l'arrière, n'avait pas remarqué les larmes qui avaient coulé sur le visage de la jeune femme. Elles devaient être assez insignifiante et dénuées de vrais sentiments, puisqu'il n'y avait même pas prêté attention. Il l'entendit néanmoins commencer à murmurer, et se redressa donc, l'observant. Elle fut coupée dans ses paroles, par une toux assez violente. Quelques gouttes de sang s'échappaient de sa gorge. Le brun sentit alors une sorte de frustration chez la rouquine, qui se mit à parler tout haut, mais ne s'adressant pas à lui. Il ne comprit pas vraiment, et se demanda même si elle n'était pas un peu folle... Dans tous les cas, il ne savait pas d'où elle venait, et c'était bien possible! Il avait arqué un sourcil, l'observant silencieusement. Puis, après un court silence, elle reposa son regard sur lui, et prononça d'une voix gênée...

"Ahh, pardon je t'avais presque oublié, quoi que ça me surprend que tu sois toujours la... Pas que je préférerais que tu parte hein! Seulement, bah, c'est ça..." Elle rougit, baissa les yeux vers le sol. "Je ne suis pas folle, parfois j'ai seulement besoin d’adresser quelques paroles à ce vieil imbécile, pas nécessaire de comprendre ce que je dis, je commence à en douter moi même pour être franche."

Le vampire eut un sourire en la voyant rougir. Elle était assez mignonne, sous des airs de dure à cuire. Elle se mit à rire, d'un joli rire féminin, presque enfantin tant ses tintements étaient doux. La jeune femme glissa vers l'arrière, roulant quelque peu sur la tombe, puis dégaina l'arme qu'elle venait de récupérer. Elle semblait l'analyser avec précaution, son regard détaillant la lame recourbée. Alors qu'elle admirait le sabre, Elijah se leva de son siège improvisé, et répondit aux paroles qu'elle venait de prononcer, avec quelques secondes de "retard", certes.

_Certes, la pensée même que vous soyez un peu dérangée m'a effleuré... Mais, malgré mon incompréhension, je ne puis vous juger, Laurel.

Oui, il préférait la vouvoyer. Il utilisait toujours cette marque de politesse lorsqu'il rencontrait quelqu'un... Mais bref, la jeune fille se rapprocha de lui, avec un sourire aux lèvres. Il ressentit à nouveau ce malaise, perçut lorsqu'elle avait prononcé les premiers mots envers lui. Oui, le brun était amusé d'intimider quelque peu cette demoiselle qui se battait pourtant comme une garçonne... Sa voix retentint à nouveau, suggèrant l'insomnie auprès du vampire. Elle supposa également l'autre alternative, étant celle que les vampires ne dorment pas et ne vivent que la nuit. Elle ajouta ne pas s'y connaître beaucoup, et ne pas avoir réellement eu le temps de s'y intéresser. Le vampire esquissa un sourire, observant son regard déviant vers l'horizon. Lui, ne la quittait pas des yeux.

_Techniquement, je suis un non-mort. Je me maintiens en vie grâce au sang, je n'ai donc pas le besoin de dormir, mais si j'en ai envie je peux le faire. Ce soir, j'aspirais plutôt à un goût de liberté avant de retourner dans ce qui semble être ma prochaine captivité...

Il désignait ainsi le pensionnat. Sa prochaine cage, ses prochaines limites. Il soupira, observant le regard de la rouquine dévier vers la Lune. Elle semblait être un peu ailleurs, rêveuse. Le vampire sourit légèrement, admirant les traits de la jeune femme sous la lumière blanche de l'astre de la nuit. Une brise légère passa, balayant les cheveux roux de Laurel, amenant son odeur parfumée jusqu'au nez fin du vampire. Il porta une main sur le bas de son visage, semblant être destabilisé un court instant. Il avait également fermé ses grands yeux d'argent teinté de rouge, pour se concentrer sur la conversation, et non pas sur le liquide rouge qu'il sentait ruisseler dans ses veines. Elijah inspira calmement, avant d'abaisser sa main, détournant le regard tout en lui retournant sa question.

_Et vous? Le sommeil ne vous a pas éteinte, cette nuit?

J'avais souri étonnamment en entendant le vampire confirmer qu'il m'avait trouvé folle, ou dérangée, j'en avais l'habitude et c'était devenu un trait de caractère que j'acceptais et respectais. Après tout, sans un brin de folie ma vie ne serait teintée que d'infini teintes de gris. Quand au fait de me juger, ce serait biens le premier à ne pas le faire, étais-ce un trait particulier chez les vampires? Le respect et la politesse, deux manières de traité les autres que j'avais eu le loisir de voir disparaître avec le temps et l'évolution des humains, changement qui ne semblait pas avoir affecté sa race. Puisqu'il ne semblait pas avoir le loisir de mourir, tout comme moi, je supposais qu'il pouvait être plus vieux que moi. Je redressais la tête quand j'entendis la réponse à ma question de plus tôt, curieuse d'en apprendre plus sur l'une des race que je côtoierais régulièrement maintenant.

_Techniquement, je suis un non-mort. Je me maintiens en vie grâce au sang, je n'ai donc pas le besoin de dormir, mais si j'en ai envie je peux le faire. Ce soir, j'aspirais plutôt à un goût de liberté avant de retourner dans ce qui semble être ma prochaine captivité...

Je suivis son regard et cru y voir au loin l'endroit ou je ne dormais pas chaque soir depuis maintenant plus de deux jours, considérait-il le pensionnat comme une prison? Une restreinte à sa liberté? J'arquais un sourcil, perplexe face à ce que je venais d'apprendre sur cet homme. Enfin, ce qu'il avait dit sur son état de "non-mort" semblais confirmer mes soupçons, il était issu d'une race immortelle. Je remontais ma tête pour le regardes dans les yeux et lui sourit, moitié fascinée par la drôle de teinte que prenait ses iris. Je fis quelques pas exagéré dans sa direction, les mains croisées dans le dos. Il semblait troublé par quelque chose, mais je ne le connaissait pas suffisamment pour dire de quoi il s'agissait, ni lui ni sa race. Maintenant plus près je devais lever les yeux si je voulais soutenir son regard, je repoussais une mèche balayée par le vent et prêtait attention à ses mots.

_Et vous? Le sommeil ne vous a pas éteinte, cette nuit?

Je haussais les épaules, démontrant clairement que je n'avais pas une idée précise de pourquoi j'étais plantée la, au milieu de la nuit, dans un cimetière, avec un vampire. En résumant mentalement ma situation je ne pu m’empêcher de rire, j'essuyais rapidement une larme sur le coin de mon œil droit. Je lui répondis alors, après tout il y avait bel et biens une raison à pourquoi j'étais ici, même si elle n'était probablement pas vraiment valable.

"Le sommeil ne veut plus de moi depuis deux longues nuits il me semble et ce n'est pas faute d'avoir essayé... Et puis, je suis venu ici dans le but de me trouver une arme." En annonçant ce fait j'avais l'impression de justifier ma sortie nocturne du mieux que je le pouvais, je portais instinctivement ma dextre à la garde de l'arme. "Il me fallait biens un prétexte pour sortis après tout et puis, je ne le regrette pas." Je m'éloignais maintenant d'un pas exagérément grand, espiègle. "En réalité depuis que j'habite cet endroit que tu désigne comme une obstacle à ta liberté je n'arrive plus à fermer l’œil."

D'ailleurs je ne comprenais pas pourquoi il semblait nourrir une animosité contre cet endroit, les inscriptions n'était-elles pas sur bases volontaires? Avait-il quelques contraintes que je ne connaissait pas? Perplexe et intrigué je ne bougeais pas d'un poil, restant là, devant lui, tel une statue de marbre, mon large sourire maintenant une mince et fine ligne timide sur mon visage. Devais-je abordé le sujet? Étais-ce indiscret? Il y avait beaucoup trop de choses que j'ignorais à mon avis pour une enseignante, heureusement ce n'étais pas ma matière. Des tonnes de questions tourbillonnaient tranquillement dans ma tête alors que je restait immobile, mon regard émeraude rivé dans le sien.

La jeune femme lui parut écouter très attentivement ses paroles, et réfléchir à chacune d'entre elles. Il se sentait à la fois flatté d'intriguer quelqu'un à ce point, et quelque part un peu gêné, parce qu'il devait penser et peser chaque mot qui sortait d'entre ses lèvres... Mais après tout, c'était une habitude chez lui. Paranoïa? Un peu, sans doute. Alors qu'il parlait, elle se rapprocha, d'un pas léger et ample, fixant sans flancher son regard métalique tâché de lueurs rouges. Lui, baissant doucement les yeux, fixait ceux de la rouquine, d'un vert émeraude éclatant. Il y eu un silence, et il reprit tant qu'elle l'écoutait, en lui retournant sa question.
La jeune femme se mit à rire un peu, essuyant un de ses yeux légèrement humide.

"Le sommeil ne veut plus de moi depuis deux longues nuits il me semble et ce n'est pas faute d'avoir essayé... Et puis, je suis venu ici dans le but de me trouver une arme." Elle porta sa main à l'arme, et Elijah suivit le mouvement du regard. "Il me fallait biens un prétexte pour sortis après tout et puis, je ne le regrette pas." Elle fit quelques grands pas vers l'arrière, l'air taquin, et ajouta finalement "En réalité depuis que j'habite cet endroit que tu désigne comme une obstacle à ta liberté je n'arrive plus à fermer l’œil."

Stop. Elle avait comprit? Elle savait? Mais quand était-elle arrivée? Le vampire eut un instant de trouble, pensant qu'elle n'était pas du pensionnat. Il se trouva que oui... Sa dernière phrase, répétant l'idée de prison qu'Elijah avait évoquée, fit penser au jeune homme qu'il n'avait pas été très clair dans ses mots... Après tout, il l'avait voulue, cette captivité. Oui, il pensait que se poser quelque part pour quelques temps, c'était une bonne idée. Et puis, Kageshiro était réputé pour accueillir des élèves anormaux, et des professeurs compétents, alors, pourquoi pas? Mais revenons à la conversation. Il eut un sourire compatissant envers Laurel, s'approchant à son tour de deux pas calmes, gardant son regard dans le sien.

Je vois... J'allais vous conseiller de ne pas sortir à des heures pareilles, mais après tout, il me semble que vous vous défendez très bien... Il passa une main dans ses cheveux, levant un peu le regard vers le ciel. Et puis, le pensionnat, cela ne doit pas être si terrible que ça... Quant à ma liberté, je le fais par choix.

Il ne voulait pas qu'elle se dise qu'il était, à son âge, une pauvre chose agissant par contrainte: car ce n'était absolument pas le cas. Autant expliquer, même vaguement et sans détails, plutôt que laisser dans l'ignorance totale.
Jusqu'ici, il pensait toujours que Laurel devait être une élève. Enfin, ici, les professeurs et les élèves se ressemblent assez, ce qui fait qu'on peut se tromper...
Aussi, la perspicacité de cette jeune femme lui plaisait beaucoup. Il aimait les personnes intelligentes, et visiblement, cette demoiselle l'était; en plus de ses capacités au combat! Peu à peu, il développa une sorte de curiosité envers elle, une curiosité et à la fois une méfiance. Après tout, il ne savait pas qui elle était, et cette jeune femme pouvait très bien être dangereuse pour lui, pour ce qu'il s'était juré, tout ça, tout ça. Des hypothèses fusaient dans sa tête, qu'il secoua un peu pour oublier ses questionnements...

Ses canines un peu trop longues reprirent leur taille initiale, dépassant toujours légèrement de ses lèvres, et ses iris reprirent leur teinte argentée, brillant encore sous la Lune. Il adressa un très léger sourire à Laurel, puis fit quelques pas, passant tout près d'elle, en levant le nez vers les étoiles. Il soupira, attendant patiemment pour voir si la jeune femme laisserait simplement la conversation s'éteindre, ou si elle voulait en savoir plus. Il sentait en elle une grande envie de savoir, mais il ne disait rien. Oui, d'une part, cela l'amusait. Gardant ses sens à l'affût, il restait néanmoins un peu dos à elle, silencieux. Il espérait qu'elle ne le prendrait pas comme une suggestion à partir, car ce n'en était pas du tout une. Lui aussi avait envie d'en savoir plus. Il sourit un peu, plantant son regard dans le grand plafond noircit du ciel, en attendant la réaction de la jeune femme.

Je n'eus pas le plaisir de réfléchir biens longtemps et pour tout dire, j'en fus presque soulagé, trop de questions inutiles me tournaient en tête en se moment, je devais les prendre une à la fois. Pour le moment je me contentais de toutes les oubliées alors que le vampire faisait deux pas aussi larges que les miens pour revenir se planté face à moi. Je laissais ma tête tombée légèrement sur le côté, observant son magnifique visage avec insistance et laissant vagabonder mes pensées, je sursautais presque quand son deuxième pas fut fait et que je dus lever la tête pour continuer à le fixer. La lune dérrière lui projetais son ombre sur moi alors que ses paroles résonnèrent, coupant le silence parfait de l'endroit.

-Je vois... J'allais vous conseiller de ne pas sortir à des heures pareilles, mais après tout, il me semble que vous vous défendez très bien... Je rigolais intérieurement en entendant ces paroles alors qu'il passait sa main dans ses cheveux, il ne savait pas à quel point. Et puis, le pensionnat, cela ne doit pas être si terrible que ça... Quant à ma liberté, je le fais par choix.

Ces dires confirmais ce que je pensais, les inscriptions étaient volontaires, enfin pour une grande majorités des élèves probablement. Le pensionnat n'était pas terrible en soi, il était même presque rassurant de se savoir à proximité de gens vivant la même chose que soi dans quelques cas. Le problèmes selon moi, n'était pas l'établissement en tant que tel, mais la présence pesante de tout ces êtres mythiques à ma proximité. Enfin bref, je reportais mon attention et mes pensées sur Elijah, le silence avait repris ses droits sur ce lieux et me laissa perplexe. L'homme ne lui en disait pas long sur sa personne et fessait définitivement exprès! Les manies d'une personne pouvaient par contre en dirent long sur son caractère et je le devinais solitaire, tout son être le criait. Sa présence ici avant moi, sa manière de bouger au combat et sa manière de lui parler. Si une personne telle que lui restait en sa présence, c'était probablement par pure intérêt et j'en souriait, au risque d'avoir l'air bête à sourire au hasard.

Je me rendis compte qu'il s'était mis à bougé seulement lorsqu'il passa près de moi, l'odeur du sang était de moins en moins présente dans l'air. Je me retournais pour le voir et put constater malgré la noirceur et le fait qu'il n'était pas face à moi que ses canines avaient rapetissées, que plus aucunes teinte de rouge ne brillait dans son regard qui fixait d'ailleurs la lune. Voulait-il partir? Non, pas après ce que j'avais déduit, il bluffait, ou alors me trouvait carrément ennuyante et préférait regarder la lune, qui occupait un rôle quasi principal dans cette soirée. Ne sachant trop comment réagir je m'approchais de lui discrètement et attrapa timidement une partie de son vêtement. Tirant deux ou trois fois dessus ma voix montais légèrement de ma gorge, teintée d'une tristesse la plus sincère possible.

"Tu pars?"

J'attendais qu'il se retourne, le visage maintenant à moitié caché sous mon capuchon. Quelques secondes après que son regard ai croisé le miens je le lâchais en rabattant le bout de tissus sur mes épaules, un large sourire ornais désormais mon visage. Je ne m'expliquais pas, j'avais tout simplement voulu voir sa réaction et avec les années j'étais une excellente comédienne. Quand je repris la parole ma voix était claire et légèrement amusée.

"Alors tu vas bel et biens à Kageshiro, pour quelles raisons? Personnellement, je suis arrivée il y à peu comme je t'ai dit, deux jours ou je n'ai pas vraiment explorée, alors je ne connais toujours pas beaucoup de choses de l'endroit. D'ailleurs, si tu pouvais m'en parler j'en serais ravie, quoi que je dois l'avouée, je suis biens plus intéressée par toi."

Nullement gêné par l'aveu que je venais de faire, je rangeais mes mains dans mes poches. Le vent soufflant de plus en plus fort me fit frissonner un instant et je fermais les yeux, appréciant ce moment.

Je rouvrais les yeux juste avant qu'Elijah prenne la parole, osant à peine bouger ou respirer. Le calme de nos voix, le ton bas qu'imposait la nuit, le simple plaisir de se retrouver en bonne compagnie, de ne pas avoir à rester sur ses gardes, j’appréciais ces moments. La simple vision du vampire au milieux de cet environnement calme et fantomatique m’apaisais, l'adrénaline du combats récemment fini s'était entièrement estompée et j'arrivais à respirer plus lentement. Je dus interrompre ma contemplation en entendant ses mots, dans lesquels il y avait un sous entendu qui ne m'avait pas échappé.

-J'ai décidé de m'installer ici, ça faisait un moment que je vagabondais, et puis ce doit être intéressant de vivre aux milieu de gens dits "spéciaux"... Quant à l'exploration des lieux, nous pourrons la faire ensemble si vous le souhaitez, parce que je ne suis là que depuis deux jours, à peine. Cela permettra sans doute de nous découvrir, par la même occasion.

Appréciant l'intérêt commun que l'un portait pour l'autre je laissais un sourire se dessiner sur mes lèvres. Un vrais, pas cette imitation que j'avais l'habitude d'affiché pour qu'on me fiche la paix, ou cet autre que j’utilisais pour afficher mon plaisir. Je me demande depuis combien de temps je n’avais pas éprouvée cette sensation, ni depuis combien de temps j'étais totalement maîtresse de ma vie non plus d'ailleurs. C'est à ce moment qu'une étrange sensation décida de parcourir mon cou et y portant instinctivement ma main j'y trouva la grossière cicatrice supposée me rappelée mon état. Un léger rire sortit de ma gorge, pourquoi me le rappeler maintenant? Probablement seulement pour jouer avec mes nerf, une belle image de la relation que j'entretiens avec une entités me dépassant. Frissonnant à nouveaux je remontais mon vêtement au niveau de l'ancienne blessure, la noirceur aidant à la camouflée. Je me retournais alors soudainement vers l'entrée de l'endroit obscure, m'y dirigeant tout en lançant à l'intention du vampire d'une voix enjouée.

"Alors allons-y alors" Je marquais une pose et ralentissais le pas par la même occasion pour le laisser me rattraper. "Je ne m'attendais pas à ce que tu sois nouveau, j'espère que tu connais le coin mieux que moi, car je n'en ai qu'une vague image mentale"

Je marquais une nouvelle pose pour pousser le vieux portail entrouvert plus tôt. Il laissa échapper une longue plainte aiguë qui m'écorcha les oreilles habituées au silence depuis un bon moment. En sortant je regardais les deux côté, d'une part riens que je semblais connaître, de l'autre environ la même chose plus une petite église. Le choix était simple et j'entrainais aussitôt Elijah avec moi dans la rue déserte du côté contraire à celui du petit bâtiment. Je n'en dis pas plus, me contentant de marcher près de lui, osant à peine le regarder et ignorant de ce qui m'empêchait de le faire, j'aurais au moins aimé savoir s'il était un élève, biens que plusieurs indices pointaient dans cette direction riens n'était certain. L'avoir dans l'une de mes classe serait probablement la chose la plus étrange après avoir passer autant de temps avec lui hors de l'établissement. Les enseignants se devaient-ils de garder certaines distances avec les élèves? Dans un endroit comme Kageshiro c'était probablement le moindre des soucis, les professeurs se mélangeant assez biens aux élèves. J’avais même eu vent que certains assistaient aux cours des autres... Bref, je devais avoir l'air très absorbée par mes réflexions, car quand je relevais les yeux je croisais le regard argent du vampire.

Laurel avait bien évidemment saisi le sous-entendu, ce qui lui valut un très joli sourire sur le visage, se dessinant lentement sur ses lèvres. Elijah sentit que ce sourire était bien différent de ceux d'avant, plus sincère, plus vrai. Il la regardait toujours, appréciant le calme de ce moment. Seule la brise légère semblait porter quelques vagues sonores, emportant avec elle les voix du vampire et de la jeune femme. Il était vrai que cette rencontre semblait assez iréelle, en pleine nuit dans un cimetière, suite à un combat assez sanglant. Les deux individus faisaient preuve d'une telle indifférence face à la Mort, que la plupart des humains en auraient eu froid dans le dos...
Laurel se retourna précipitemment, lançant quelques mots.

"Alors allons-y." Elle s'arrêta, se retourna vers lui. "Je ne m'attendais pas à ce que tu sois nouveau, j'espère que tu connais le coin mieux que moi, car je n'en ai qu'une vague image mentale"

Elijah enfouis ses mains dans les poches de son pantalon, avançant de quelques pas pour arriver aux côtés de la rouquine, avant de lui répondre.

_Je pense que nous allons devoir errer tous les deux; je ne connais pas mieux que vous les alentours...

Quelque part, cette idée le satisfaisait. Il se sentait assez bien en compagnie de la jeune femme, et, sentant parfaitement qu'elle était apaisée, il relâchait quelque peu sa garde. Le portail de fer grinça, de la même plainte qu'Elijah avait entendue une heure plus tôt environ en venant ici. Ce son déchira quelque peu le silence parfait, qui ne tarda cependant pas à revenir lorsqu'ils furent sortit du cimetière. Le vampire regarda d'un côté, puis de l'autre, et laissa Laurel décider de la direction qu'ils prendraient.
Ils se mirent alors à marcher, côte à côte, sans briser le silence. Il sortit une main de sa poche, et son paquet de cigarettes par la même occasion. En prenant une, il sortit le briquet de son autre main. Il rangea le paquet, posa la cigarette entre ses lèvres, et actionna le briquet pour l'allumer. La flamme dorée éclaira subitement son visage, éblouissant quelque peu ses yeux habitués à la lueur sombre de la nuit. Il inspira longuement, puis pencha doucement la tête vers l'arrière pour cracher sa fumée vers le ciel.
Le brun porta son regard sur la rouquine, espèrant ne pas la déranger avec la fumée. Mais lorsqu'il posa les yeux sur elle, il aperçut un regard semi-présent, elle semblait absorbée par ses pensées. Elijah eut un léger sourire, trouvant ses absences répétées charmantes.

Elle tourna finalement son regard d'émeraude vers lui, après quelques secondes. Il plongea un instant dans son regard, avant de détourner la tête, regardant droit devant lui, marchant au même rythme que Laurel. Il hésitait à parler, après tout, le silence et les sensations valent parfois mieux que les mots. Néanmoins, recrachant une nouvelle volute de fumée, il osa accompagner le silence de sa voix, restant sur un ton bas et douceureux.

_A quoi pensez-vous, Laurel?

Je pris le temps de biens détailler son visage sous la pale lueur de la cigarette qu'il venait d'allumée, m'attardant sur ses yeux, son nez, ses lèvres... Il finit par rompre le contacte visuel en reportant son regard vers le trottoir et j'en fis de même, prolongeant ce silence. Ce silence n'était pas chargé de stress, pas plus qu'il était désagréable, au contraire. Un léger sourire aux lèvres je retournais dans mes pensées jusqu'à ce que la voix du vampire ne me sorte de ma transe tranquille. Sa voix, loin de rompre le silence, invitait au calme, une voix qui aurait su rassurer n’importe qui dans le pire des cas.

_A quoi pensez-vous, Laurel?

Je penchais légèrement la tête sur le côté, effaçant toute expression de mon visage pour prendre un air interrogateur, mon regard perdu dans sa direction. Drôle de question, je finis pas hausser légèrement les épaules tout en retournant mon regard vers le trottoir, m’amusant à compter les craque dans le ciment tout en répondant d'une voix douce accompagnée d'un léger soupir.

"À trop de choses décidément, j'ai un don pour me casser la tête avec des millions de questions, plus ou moins importante... probablement moins que plus... J'ai du mal à comprendre ce que j'ai dit alors bonne chance! Sur ce je lâchait un léger rire pour reprendre. Enfin, je me demandais si tu étais un élève ou un professeur, les deux sont plutôt difficile à différencier dans cet endroit pour le peu que j'y au observer."

Un bruit de tôle froissée me fit brusquement tourner le regard vers une petite ruelle sombre à gauche. Deux yeux jaunes et furtif me fixèrent un instant avant que l'animal se propulse entre mes jambes en me faisant perdre l'équilibre. Je me retins sur le sol mais ma main se posa sur la vitre cassée d'un reste de bouteille. Je ramenais rapidement ma main sous mon visage, constatant qu'il y perlait quelques goutes de sang. Je tendis ma mains devant moi et ferma le poing, de manière à faire couler plusieurs goutes sur le sol tout en m'adressant au vampire d'une voix distraite.

"Voila une autre question que je me pose, comment réagissez-vous à la vue, à l'odeur du sang? Quel effet... J'interrompis ma phrase pour fixer Elijah. À cette substance sur des êtres immortels. Je ne comprend pas, je le suis aussi et je pourrais me priver de nourriture et d'eau pour le reste de mes jours, ils seraient seulement beaucoup plus pénibles. De la vie pour nourrir les morts... C'est très imagé!

Ne sachant trop ou mettre ma main par la suite je me contentais de la fourrer dans la poche de mon vêtement, utilisant le tissu du mieux que je le pouvais pour arrêter le saignement. Nous étions arrêter au coin de deux petites ruelles, quelques magasins fermé à cette heure décoraient le coin des rues et nous arrivions à voir le pensionnat à notre gauche, imposant par sa taille dans ce dédale de petit bâtiment. Soudain, réalisant que j'avais peut-être troublé le vampire je me retournais vers lui en penchant légèrement la tête.

"Pardonne moi si je suis aller trop loin, je ne réfléchissais plus vraiment."

Son regard se tintait alors d'interrogations, elle semblait un peu troublée par une demande aussi vaste. Elijah ne savait pas lui-même pourquoi il lui avait demandée cela. Lui qui pouvait lire les sensations des gens, il n'avait pas souvent le besoin de leur demander leurs pensées, puisqu'il les devinait assez simplement, avec un peu de réflexion. Mais il fallait dire qu'il ne cernait pas tout à fait cette jeune femme, actuellement elle paraissait si calme, alors qu'elle se battait une heure plus tôt, et qu'elle venait de jouer l'enfant triste une poignée de minutes auparavant. Etrange personnage; le vampire appréciait cette complexité. Elle répondit finalement, par des phrases assez brouillon, arrachant un sourire attendri au brun.

"À trop de choses décidément, j'ai un don pour me casser la tête avec des millions de questions, plus ou moins importante... probablement moins que plus... J'ai du mal à comprendre ce que j'ai dit alors bonne chance!" Elle rit légèrement. "Enfin, je me demandais si tu étais un élève ou un professeur, les deux sont plutôt difficile à différencier dans cet endroit pour le peu que j'y ai observé."

Il hocha la tête; il avait bien saisi ce qu'elle voulait dire par "se casser la tête avec des millions de questions", il était pareil, et cela lui pourissait souvent la vie. Il prit alors la décision de se laisser aller avec elle, de ne pas se poser de questionnements sans grand fondements, simplement de profiter.

_Ne vous en faites pas, j'ai très bien compris... Et, je suis élève. J'aurai bien pu me proposer en tant que professeur, je connais beaucoup de choses, mais je ne suis pas quelqu'un qui est destiné à l'enseignement... Un peu trop froid, sans doute, pas assez pédagogue, non plus.

Il sourit légèrement. On lui avait déjà reproché plusieurs fois son trop de sérieux, sa prise de distance avec les autres, et à force il avait bien compris qu'il n'était pas des plus doué avec ce qu'on appelle les "relations humaines". Un bruit venant d'un côté de la rue attira son attention, et un petit animal se projetta entre les pieds de la rouquine, lui faisant perdre l'équilibre. Elijah eut un premier mouvement pour la retenir, mais elle était déjà au sol. Un peu trop distrait, sans doute. Il recula alors d'un pas, par prudence, sentant l'odeur du sang à plus forte échelle que la normale. Elle avait dû tomber sur quelque chose de coupant, c'était même certain. Il soupira, et tourna le visage du côté opposé à la jeune femme, fermant les yeux pour tenter de se concentrer. Elijah disposait d'un excellent contrôle de lui-même; il avait eu le temps de se faire à ces petits accidents quotidiens. Cependant, il ne pouvait rien faire contre ses premiers réflexes corporels: ses canines agrandies, et la lueur pourpre dans son regard.

"Voila une autre question que je me pose, comment réagissez-vous à la vue, à l'odeur du sang? Quel effet..." Il tourna le regard vers elle, croisant le sien. " À cette substance sur des êtres immortels. Je ne comprend pas, je le suis aussi et je pourrais me priver de nourriture et d'eau pour le reste de mes jours, ils seraient seulement beaucoup plus pénibles. De la vie pour nourrir les morts... C'est très imagé!"

Il eut un sourire. Amenant à nouveau sa cigarette à ses lèvres, couvrant quelque peu l'odeur du sang, il en recracha une légère fumée avant de répondre.

_Vous devez le remarquer; mes canines, et mon regard trahissent simplement cet attrait au liquide pourpre qui coule dans vos veines. Ce n'est pas explicable, comme une sorte de "dose" pour un héroïnomane, sauf qu'à nous elle nous est vitale. Liquide de vie pour maintenir les morts, il est vrai que c'est une métaphore très symbolique. Il lui sourit légèrement, dévoilant sa dentition vampirique. Mais j'ai acquis un certain sang froid, depuis toutes ces années, alors je sais me contrôler.

Elijah la regarda; elle avait enfoui sa main dans la poche de sa veste, et semblait tirer dessus, pour arrêter le saignement, sans doute. Ils s'étaient arrêtés au milieu de la ruelle, et l'animal qui avait percuté la rouquine semblait s'être enfui. Un chat, sans doute. Il tira une nouvelle bouffée d'air nicotiné, recouvrant la légère odeur métalique du sang, bien heureusement pour lui. Elle se tourna à nouveau vers lui, et s'excusa, penchant doucement sa tête rousse. Il hocha la tête en retour, affirmant par quelques mots que ce n'était pas grave.
Observant les alentours, il se dit que traîner en pleine nuit dehors avec une chemise blanche tâchée de sang, et les crocs dépassant de ses lèvres, n'était pas une très bonne idée... Soupirant, il proposa.

_Il faudrait que je me change, si quelqu'un sort et me voit comme ça, il pensera immédiatement à un meurtre, et les deux dans le cimetière auraient une raison de nous accuser... Il haussa un peu les épaules, termina sa cigarette, et l'écrasa au sol. Sinon, je peux toujours...

Elijah ne termina pas sa phrase. Etant insensible au froid, de toute façon, il déboutonna rapidement sa chemise et la fit glisser le long de ses bras, gardant le bout de tissu tâché dans la main. Le vampire n'était pas du genre pudique, et n'avait pas honte de son corps, fin mais bien taillé. Quelques traces de sang qui avaient traversé la chemise se voyaient un peu sur sa peau, mais rien de bien visible. Il passa une main dans ses cheveux, se retournant face à la rue déserte, faiblement éclairée par la Lune, et attendit que Laurel soit prête à reprendre la marche, vers le pensionnat ou ailleurs.

Je ne cessais de le fixer et fut surprise de voir des changements s'appliquer si vite chez lui... Son regard était maintenant teinté de rouge et ses canines avaient poussées à une vitesse troublante, dépassant légèrement de la commissure de ses lèvres. J'aurais pu me demander s'il ne m'aurait pas sauté dessus seulement, je voyais biens qu'il n'en avait nullement l'intention. Il savait se contrôler, donc rien à craindre de ce côté. Elijah porta à nouveau sa cigarette à ses lèvres, laissant s'échapper une bouffée de fumée épaisse à l'odeur acre qui me fit toussé légèrement. Je n'avais jamais réussi à m'habituer à cette invention, le tabac restait un mystère dans mon esprit comme ceux qui en consommait. Bref, je balayais ces pensées inutiles d'un revers de la main quand le vampire pris la parole.

_Vous devez le remarquer; mes canines, et mon regard trahissent simplement cet attrait au liquide pourpre qui coule dans vos veines. Ce n'est pas explicable, comme une sorte de "dose" pour un héroïnomane, sauf qu'à nous elle nous est vitale. Liquide de vie pour maintenir les morts, il est vrai que c'est une métaphore très symbolique. Je me contentais de lui rendre distraitement son sourire. Mais j'ai acquis un certain sang froid, depuis toutes ces années, alors je sais me contrôler.

Comme je l'avais cru, cet homme était en contrôle de lui même à l'exception de quelques réflexes naturels de son corps différent des autres. Quand je reposait mon regard sur lui je remarquais pour la première fois les traces laissées par l'accroc de tout à l'heure, comme si le sang s'était jusqu'ici accommodé parfaitement à sa personnalité, ou à son état de vampire, qui sait? Enfin, pour n’importe qui ne sachant pas le contexte cela paraîtrait certainement étrange, digne de questionnement. Comme s'il avait pensé à la même chose au même moment Elijah reprit la parole en soupirant.

_Il faudrait que je me change, si quelqu'un sort et me voit comme ça, il pensera immédiatement à un meurtre, et les deux dans le cimetière auraient une raison de nous accuser... Il haussa un peu les épaules, termina sa cigarette, et l'écrasa au sol. Sinon, je peux toujours...

Il ne termina pas sa phrase et quand j'allais lui demander à quoi il pensait il se mit à retirer son haut. *Han.... Quoi?* C'est exactement ce qui me passait par la tête à ce moment, le sang était certainement suspect, mais avait-il pensé qu'il y avait d'autres moyens? Comme... et puis je ne sais pas, étais-ce vraiment mieux de se balader torse nu? Je le fixait un moment, regardant en alternance son visage et son corps quasi-parfais, je me mis à ronger l'un de mes ongle machinalement. Mon sang bouillait dans mes veines, d'envie? Aucune idée, il y avait biens longtemps que j'avais oublier cette impression et j'essayais de ne pas y prêter trop attention. Lâchant finalement l'ongle de mon pouce, le rouge teintait maintenant mon visage quand je repris la parole, le regard fuyant.

"Et je suppose que de se balader torse nu en compagnie d'une jeune femme c'est beaucoup moins suspect. Léger sourire. Pas que j'ai à me plaindre ou que ça me dérange. Ma main non blessée s'amuse à enrouler une mèche de cheveux sans que je m'en rendre vraiment compte, nouveau tic. Dans le cimetière, celui que tu as mordu est toujours vivant? Je veux dire, lui reste-il du sang? Il est tomber si mollement."

Je faisais de mon mieux pour garder un air sérieux, même si j'aurais voulu rigoler, la mort ne m’impressionnait guère plus depuis longtemps. Je m'étais aussi gardée de passer un commentaire sur son apparence physique, cet homme savait probablement déjà quel effet il lui fessait et je me demandais même s'il ne faisait pas exprès. Dans le cas contraire il devait avoir séduit biens des femmes sans même s'en rendre compte ni même le vouloir. Quand elle se remit à marché ce fut en direction du pensionnat, la route n'était pas si longue et même dans l'établissement désert il était possible de poursuivre une conversation, l'exploration des lieux avait assez durer.

"Retournons au pensionnat, j'ai bien assez explorer les lieux pour ce soir et puis, tu ne devrais pas te balader torse nu toute la nuit... Et puis tu pourras te changer. J'aimerais biens qu'on ne saute pas aux conclusion en me voyant rentrer avec toi dans ton état."

Ces trois petites phrases étaient remplies de sous entendu que je n'avais pas osé formuler directement, pour une fois que la gêne me scellait les lèvres. Je lui souris à nouveau, me demandant comment il interpréterait ses paroles, le rouge disparut enfin de mon visage petit à petit, la première impression passée. Je pris conscience que j'avais coupé en quelque sorte sur ce que nous parlions plus tôt, mais ne sachant trop qu'elle autre question posé je me contentais maintenant de marcher en silence. Je jouais toujours avec mes cheveux, le regard dans le vague, laissant un silence agréable combler le vide qui s'était imposer momentanément. Je sortis alors mon autre main de ma poche et l'ouvris, découvrant le sang séché de plus tôt, la plaie prendrait un peu de temps à cicatrisée, mais ce n'était rien de grave.