Un zoo des plus calmes(Rea, Raya, Tristan)

Chapitre I - Partie I

Miksen voi olla ihan rauhassa silloin kun haluan ? **

Je ne pensais pas que je devrais participer à un cirque pareil maintenant, je savais bien que j’étais l’un des professeurs les plus anciens de cet établissement, et aussi l’un des plus ennuyants qui puisse exister.. Mais de là à m’envoyer donner un coup de main à un petit nouveau, alors que je pouvais sûrement passer ma journée à lire tranquillement dans l‘ombre, sans qu‘on vienne m‘ennuyer avec des bêtises sans tête et ni queue, fallait vraiment le faire. Et encore était-il que je n’avais pas à faire cours aujourd’hui, une journée de liberté qui m’avait été prise hauts les mains.

Dès fois je me demandais bien ce qui m’intéressait dans ce pensionnat qu’était Kageshiro. Les élèves, sûrement et les cours. Car oui, ici les gens ne faisaient pas vraiment partis de la norme, ni eux, ni moi. La normalité, qu’est-ce que c’est vous me direz, moi je vous dit, qu’il faut prendre en compte la normalité de la major partie, les humains, malheureusement, ils sont du genre à mettre tout derrière une certaine ligne invisible, et si il y a quelque chose qui n’a rien à faire derrière la ligne, ils la placent au dessus. Moi, évidemment je me dois l’avouer, qu’étant humain et ayant vu pas mal de choses, je ne verrais pas cette normalité de la même manière que les humains, ou les autres êtres existantes. Mais bon, comme je le disais.. Certains d’entre eux pouvaient paraître normaux physiquement, mais étaient dotés de pouvoirs surnaturels, tel que moi par exemple, même si s’en était pas forcément à ravir. Et il y en avait d’autres, qui sont la plus grande majorité du pensionnat, des gens aux apparences bien différentes à celle des humains. On pouvait y trouver de n’importe quel type et de n’importe quelle sorte. Et je me devais l’avouer que ceci m’intriguait légèrement, depuis quand ces créatures existent-elles ? Pourquoi certains sont dotés de pouvoirs ? Pourquoi les humains ont-ils le dessus sur les autres êtres existantes en ce planète qu’était la Terre ? Des questions bien trop compliquées qu’aucun humain ne pourrait y répondre d’une manière logique. Et c’est pour cela que j’observe ces personnes, car cela m’intrigue.

À m’entendre penser de la sorte me faisait penser à mon père, avec ses tics d’archéologue. Toujours prêt à apprendre des choses nouvelles, intrigué par tout et rien. Apparemment, j’avais hérité de quelques traits de personnalité qu’il possédait. Même si mon père était mort, je me devais m’en souvenir de temps à autre, pour qu’il ne disparaisse pas de mes souvenirs, même si je savais qu’il était quelque part dans mon cur, après tout… C’était le moins que je pouvais faire. Vu que je n’avais jamais connu ma mère et le reste de la famille. Je suis le seul survivant, pourrait-on dire. Et j’ai emporté tous les secrets de la famille avec moi.
J’en avais peut-être pas vraiment l’air, mais je pouvais me montré intéressé par des choses, et autres.. Bien sûr je devais aussi avouer, que j’avais laissé une grande partie de moi-même, quelque part, dans le néant, derrière une porte qu’il ne pouvait pas ouvrir sans une clé. Triste, certes, mais la vérité se doit parfois être autre chose que joyeux. Je le savais bien, que j’avais changé, que je n’étais plus le même depuis bien des temps. Peut-être un jour, me retrouverais-je, mais pas maintenant en tout cas. Pas encore..

Heureusement qu’il n’y avait presque personne en ce lieu de si bon matin au alentours de neuf heures. Donc on pouvait rapidement entrer au zoo, bien sûr je dû payer, avec l’argent récolté par les élèves, en vendant des cookies et en faisant d’autres choses. Certains s’y était appliqué.. D’autres n’en avait presque rien à battre. Le seul qui semblait être vraiment excité par cela, était personne d’autre que le professeur de biologie lui-même. Je tournais ma tête pour regarder les élèves, ils étaient ennuyés, démoralisés, cette sortie ne les enchantait guère. Mais parmi les jeunes gens, je pouvais quand même remarquer quelques rares regards dont la lueur disait qu’ils pouvaient peut-être intéressés ou joyeux. La plupart était des filles, après tous, il fallait toujours que les gars se la jouent un peu. Après avoir payé, Midori passa devant suivi des élèves et puis de moi-même. Finissant de compter les élèves pour être sûr et certain qu’il n’en manquait pas un par hasard, je suivais le groupe, tout en sortant un bouquin de ma poche et l’entamait en douceur, écoutant en même temps ce qui se passait à mon alentour.
Je pouvais entendre les élèves discuter joyeusement et murmurer à voix basse des choses quelconques, qui ne touchaient nullement la visite, ou presque.. Certains se plaignaient déjà alors que la visite n’avait même pas encore commencée. Midori s’arrêta et essaya de réclamer le silence, mais personne ne l’écoutait. Les jeunes gens l’ignoraient complètement, comme si ce petit nouveau professeur n’était rien d’autre qu’un mur auquel ils faisaient face. Pauvre Midori, il se ramassa un gros vent, pas très agréable, devais-je avouer. Je suivais la scène de côté, d’un air des plus indifférents, comme à mon habitude. Mon bon livre bien ancien toujours à la main, je lâchais d’une voix calme, mais sèche à la fois..
“ Silence. “

Un seul et unique mot, voilà tout. La foule se tut immédiatement, certains se retournaient même pour me regarder. Ils savaient qui j’étais et je savais qui ils étaient et quel était mon rôle. Il n’y avait pas de doute que j’étais l’un des professeurs des plus terribles à Kageshiro, les élèves me craignaient comme la peste. Mais ce petit détail ne me dérangeait pas, après tout, mon boulot n’était pas de me faire apprécier, mais d’enseigner à ces jeunes gens ce que je savais. Midori me remercia d’un léger regard, je ne lui répondis pas et continuait ma lecture, comme si de rien n’était. Il commença la visite en parlant des otaries, faisant de grands mouvements pendant ses explications, ce qui était quelque peu comique… Au moins, il connaissait ses sujets et savait de quoi il parlait, même si sa manière de présenter ses sujets semblaient un peu bête. Quelques élèves ne pouvaient s’empêcher de lâcher des rires de temps à autres, pendant cette visite, je ne faisais que lire mon livre. Jetant quelque fois des regards à glacer le sang à certains hyperactifs qui n’arrivaient pas à clouer leur bec ou à arrêter de se moquer du nouveau professeur qui essayait de son mieux de faire son travail. Et qui essayait d’être agréable. Après tout, cette visite partait d’une bonne attention, il tenait à faire connaissance avec ses élèves.. Hn, me demandez pas comment je le savais, c’était logique.. Et puis vous savez, dans la salle des professeurs, ça parle et ça parle.

On passa devant plusieurs cages, avec divers animaux à l’intérieur ; des singes, des perroquets, des dauphins, des lamas, des orang-outangs, des hippopotames et d’autres encore. Mais rien de nouveaux, sûrement pour ces jeunes gens. En tout cas, pour moi, tout cela n’était rien de nouveaux.. Après tout en vingt-six ans, j’avais eu le temps de voir pas mal de choses. Les élèves continuaient de jacasser comme beau leur semblaient, ils se foutaient pas mal du nouveau professeur qui lui essayait de son mieux pour attirer l'attention de ses élèves. Mais apparemment, cela ne fut nullement efficace. En tout cas, pas avec eux.
Les pages de mon bon bouquin défilèrent sous mon nez à grande vitesse, je devais l'avouer, moi-même je n'écoutais pas vraiment, peut-être à moitié même. De toute évidence, ce n'était pas comme si cette visite avait été faite pour moi, non, je n'étais là que pour donner un coup de pouce à Midori. Car bien évidemment, c'était les autres professeurs qui m'avaient collés à cette tâche, en me suppliant et autre. Bien sûr j'ai accepté. Je ne faisais que mon boulot. Notre groupe continuait d'avancer, bien évidemment, plus on avançait plus notre visite touchait à sa fin.

Deux heures s'étaient déjà écoulée, nous fîmes une légère pause, histoire de boire et manger un peu. Je continuais de lire mon bouquin, assis sur un banc, Midori me joignit, un sandwich et une bouteille d'eau à la main. Il lâcha un soupire et se gratta la tête, se préparant comme à faire une confession.
“ Je ne savais pas que le boulot de professeur était aussi compliqué. “
Un second soupire s'était échappé de sa bouche. Ne levant même pas les yeux de mon livre, je lâchais d'une voix toujours aussi monotone qu'à mon habituel. Comme si ceci n'était qu'une parfaite routine pour moi.
“ Tu t'y habitueras, ce n'est qu'un début. Et les élèves apprendront à te respecter. “
Je continuais de lire. Midori semblait légèrement dans ses réflexes, car une pause se fit avant qu'il ne me réponde, en lâchant un léger rire nerveux. Bien typique de la part d'un petit nouveau qui ne savait pas encore trop quoi faire.
“ Oui, sûrement.. C'est le temps qui arrange tout, huh ? Hahaha.. “
Sans rien dire de plus, je continuais ma lecture, celui-ci entama son sandwich et le silence régna entre nous.

La visite reprit aussitôt, les ventres légèrement remplis par la nourriture mangée un peu plus tôt. On passa devant de nombreuses cages à nouveaux, avec divers animaux. Puis notre groupe s'arrêta devant la cage des lions. Une fille à la chevelure argentée se tenait non loin de là. Mais cela ne fut qu'un mince détail pour moi. C'est alors que les élèves se mirent à dire des choses à voix hautes, de manière à ce que nous pouvions entendre, nous les professeurs ici présents..

“ Je pari que ces lions sont incapables de quoi que ce soit, c'est nul. “
Lâcha un garçon avant de tirer la langue aux lions.
“ Haha, ouais. Venez minou, minou ! Ahaha, c'est trop ringard ! “
Les deux jeunes hommes s'étaient collés à la grille et grimaçaient aux animaux, les traitant légèrement de sous-merdes. Ils ricanèrent en chœur, suivit de d'autres pigeons. Un soupire s'échappa de mes lèvres, la vie des animaux était la plupart du temps facilité en les mettant derrière des cages dans les zoos, car ceux-ci n'avaient plus besoin de chasser par eux-même, car c'était les gardiens qui leur apportaient de la nourriture. Ils tombaient moins malade, et même si ils tombaient malade, ils seraient directement soignés, alors que dans la nature.. Et bien disons qu'ils seraient presque mourant, et puis cela permet aussi aux lions de se reproduire plus facilement. Donc on pouvait dire que les lions avaient une plus longue longévité derrière la cage qu'en nature. Bien sûr, on ne pouvait pas se mentir, un lion dans la nature était cent fois plus impressionnant et plus beaux que derrière une cage. Je m'approchais des vauriens, livre toujours dans les mains.
“ Écoutez moi, si vous continuez à faire les imbéciles. Ce sera sûr et certain que vous vous retrouverez avec moi pour quelques heures de colles. De plus est-il que les lions sont des créatures nobles, plus nobles que vous. Si je peux me permettre. Eux, au moins, ils ne sont pas des poules mouillées comme vous, par exemple. De plus faut-il respecter toutes créatures vivantes. Que ce soit fourmi ou baleine. “
Je les observais avec un regard percent. Les deux élèves reculèrent et le groupe se tut, même Midori semblait surpris. Mon regard se posa sur l'un des lions, nos regards se croisèrent. Et nous ne dîmes rien du tout..

** Pourquoi je ne peux pas être tranquille quand je le veux ?