William Isaac Nahoraï ~ Ange déchu ~ [Terminé]

William est, comme tous les anges, un être à la ligne parfaite.
Chérubin né les cheveux blancs comme neige et les yeux tout aussi pales, le jeune homme, à 19 ans désormais, est donc, nous le disions, d'une grande beauté. Son mètre quatre vingt-cinq fait de lui un individu svelte et à la carrure peu imposante, certes, mais doté d'une certaine force ; rien de bien impressionnant ni de démesuré cela dit. Et ainsi, ce sont tous ses membres qui demeurent longs et graciles ; et ce, que ce soit pour ses bras, ses doigts, ses jambes, son torse... Bref, pas besoin de s'étendre sur le sujet.
Abordons plutôt un sujet qui pourrait intéresser : son visage. De ce coté, et à l'image du reste de son corps, donc, l'Ange possède des traits plutôt fins qui lui donnent un grand charme. Dangereuse prestance qui, attirant les regards par ailleurs, a le don de tromper les jugements.
Commençons par son front. Ce dernier, plutôt large, est limité par de fins sourcils -surmontant eux-mêmes ses grands yeux blancs (qu'il n'hésite pas à souligner d'un trait noir certains jours)- et, reste partiellement masqué par sa longue chevelure, elle-même négligemment ondulée. Chevelure, qui, au passage, fut colorée par sa personne en un noir très profond et sans reflet lors de la perte de son auréole ; en signe de rébellion, sans doute. Son nez, ensuite, quelque peu retroussé, est droitement planté au milieu de son visage et surplombe donc ses minces lèvres guère colorées. Celles-ci se retrouvant parfois, il faut l'annoter, associées aux longues et sombres mèches du jeune homme qui, pour les plus longues retombent jusqu'à la naissance de son cou.

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Ses vêtements? Toujours noirs. Il est très soucieux de son habillement qu'il agrémente souvent d'accessoires type montre, bracelets en métal, mais surtout, sa cravatte rouge sang qu'il porte légèrement desserrée et ce, leplus souvent possible.
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De ce coté-ci, on peut dire qu'il y a matière à étudier.
En effet, William est un personnage au caractère très instable. Presque bipolaire en fait. Cela dit, il faut tout de même noter que ce fait dépend grandement de l'être qui se trouve en face du jeune homme ; principalement si l'être en question est un bipède ou non. Ainsi, c'est un individu entièrement différent que l'on peut observer lorsqu'il se retrouve seul avec ses compagnons à fourrure - qui, étant donné leur jeune âge, sont alors constamment choyés.
Effectivement, c'est un des points qu'il faut absolument préciser dans le comportement de l'ange noir : il possède une forte empathie avec les animaux. Enfin, rien de surnaturel, mais il est vrai qu'étant de nature solitaire, il se retrouve toujours plus à l'aise en compagnie animale ; pouvant demeurer naturel avec ces êtres au fond toujours profondément bon.
Et, à contrario, il n'est que rarement en bons termes avec les gens. Les trouvant le plus souvent, trop insignifiant. Et puis, à quoi servent les amis si ce n'est à trainer dans nos pattes? Toujours là au mauvais moment et constamment prêt à nous poignarder dans le dos, voila qui les qualifient on ne peut mieux ; sauf rare exception.

Solitaire nous disions...? Plutôt véritablement asocial à vrais dires. Les gens, ils ne les aiment pas ; ce n'est pas plus compliqué que ça. Les trouvant trop hypocrites, prétentieux, et, pour la plupart, tout simplement insupportables. Il faut dire que sa mentalité, à apparenter facilement à un pessimisme des plus extrêmes, ne le rend pas tout à fait objectif quant aux jugements qu'il peut emmener quotidiennement. L'ironie, c'est que ces caractéristiques qu'il répugne chez les autres, William les arbore presque fièrement ; enfin, l'une d'entre elles seulement. En effet, étant très sur de lui, le jeune homme est souvent qualifié de prétentieux du fait qu'il est facilement remarquable -bien que ce soit involontaire, soyons d'accord. Il ne le nie pas et le vit très bien ; c'est un moyen comme une autre de se faire respecter et craint : tout ce que préfère cet individu démoniaque.

Ce sont les premières années de sa vie qui l'ont forgés tel qu'il est aujourd'hui. Après tout, tous les êtres -et encore plus les anges- naissent purs : les plus grands tyrans eux-mêmes, à l'instant du berceau, inspiraient innocemment quelques bouffées d'air, comme tout un chacun. C'est la vie qui fait que les hommes sont comme il le sont ; ou du moins, ce sont les conditions de vie d'un individu qui font ressortir certaines facettes de sa personnalité, à l'instar d'autres. De cette manière, étant né dans un milieu pur et doux, un lieu céleste, le nourrisson, apprit en grandissant à demeurer franc. Et ce, quitte à blesser autrui -ce qui lui valut ses premiers rivaux par ailleurs.

D'un autre coté, même si nous naissons tous égaux, il faut avouer que parfois, la nature s'amuse à donner des caractères bien trempés à ses enfants. Dès lors, même un environnement des plus calmes ne peut aller contre cette nature colérique. William fut l'un d'entre eux. Très observateur car surtout, de nature calme et posée, il commença dès son jeune âge à se démarquer de ses camardes. Notant l'hypocrisie et les coups bas dont ses proches, faussement doux et gentils, faisaient preuve à longueur de journée, il en vint rapidement à détester la plupart des gens qu'il rencontrait et ce, jusqu'à ne plus parvenir à distinguer les êtres sincères, plutôt rares, parmi la masse d'autres ; les considérant tous mauvais quoiqu'il en était. Et c'est ainsi, qu'observant tous ces actes qu'il considérait comme odieux, le jeune homme devint froid comme la glace.

Il y a dix neuf années de cela, un nouvel ange a vu le jour dans une des nombreuses villes célestes qui sont décimées par delà l'immensité azur. Rien de bien spécial en soit. Les anges sont, à l'image de toutes les autres créatures, des êtres devenus banals. De nos jours, humains, vampires, loups-garous, anges, et bien d'autres, vivent les uns avec les autres. Il existe même des pensionnats mixtes, c'est pour dire.
Concernant William, son enfance ne fut en aucun cas difficile. Non, ayant toujours été choyé et apprécié, c'est vers ses seize ans que les premiers problèmes se profilèrent à l'horizon du jeune homme, lui destinant un avenir peu enviable. Ainsi, après quelques écarts de conduite de plus en plus fréquents durant deux ans, ce sont véritablement le jour de ses dix-huit ans que la vie de l'ange bascula du tout au tout.

C'était le jour même de son anniversaire. Comme chaque matin, le garçon, réveillé par son fidèle chien blanc -symbole de son pouvoir-, se levait machinalement pour rejoindre sa famille, manger, puis partir suivre l'un de ses cours spécialisés. Et, comme chaque année à cette date et à l'heure du petit déjeuner spécialement, c'était une effusion de jovialité qui le noyait dès son entrée au rez-de-chaussé, lui comprimant les poumons sans qu'il n'ait un mot à dire. Les anniversaires, William ne les apprécie pas plus que cela. À vrais dires, tout en mangeant son plat spécial fête, le charmant adolescent, couvant depuis plusieurs années une rébellion sans précédent qui n'allait pas tarder à éclater, ne désirait qu'une chose : s'échapper loin de cet hypocrisie ambiante et presque palpable. Jetant un regard emplie de sens à son compagnon à la douce fourrure, couché près de lui, le jeune adulte se promit que bientôt, ils quitteraient tout cela. Comme chaque année donc, tandis qu'il déjeunait tranquillement, la mère de William lui posa la question. Celle qu'elle posait chaque année, espérant qu'enfin, son petit garçon aurait changé de comportement.

-Alors Willy, tu vas inviter des amis ce soir? Passer ses dix-huit ans, c'est une étape primordiale... Surtout pour un ange! Tu vas enfin pouvoir commencer à travailler avec les chiens de tes invocations, à t'entrainer à devenir un bon ange gardien, comme ton père. Il sera si fier de toi à son retour! C'est si important... Laissa-t-elle planer dans la salle, faisant glisser sa douce et chaude voix au-dessus de toute la famille, réunie pour l'occasion.

Souriant faussement, comme son entourage le lui avait si bien appris, William ne sut que répondre. Il aurait voulu lui dire ce qu'elle voulait entendre, lui dire que oui, c'était important, qu'il fallait fêter cela, inviter du monde... Mais un voile de tristesse et de désolation lui obscurcissant le regard, le jeune ange ne pouvait qu'observer sa mère, ouvrant la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Comment pouvait-elle comprendre? Elle, une gardienne respectée pour sa droiture, sa fidélité, sa grâce et sa noblesse...?

*Comment pourrais-tu comprendre? Comprendre que je n'ai pas envie de fêter cela ; pas envie de voir du monde, d'inviter chez nous ces gens qui me répugnent. Comprendre que comme chaque année, il n'y aura personne ce soir mis à part toi, moi, les jumeaux et Snow. Comprendre que je ne suis plus le petit Willy que tu berçais il y a de cela 18 ans ; voir que j'ai grandis, évolué et que je me suis forgé une opinion sur notre Monde. Elle n'est pas très bonne tu sais, maman? J'ai beau essayer, ces gens m'apparaissent comme de vrais comédiens. Ils jouent leur rôle au mieux, sourient, plaisantent et s'amusent. Mais ce soir, ils rentreront chez eux, comme à chaque fois et nous seront que tous les cinq. Mais j'ai vraiment essayé, tu sais? Essayé de les écouter, de leur parler, d'être ami avec eux... Le résultat est toujours le même... Je vois leurs sourires faussement sincères, se transformer en rires moqueurs, et, tout ce que je veux ensuite, c'est m'éloigner d'eux. Je suis navré maman, mais jamais je ne serais tel que tu le souhaiterais. Jamais je ne te rendrais fière de moi. Je n'y peux rien, c'est ainsi...
Mais comment pourrais-tu le savoir?*

Les mots restant bloqués au fond de sa gorge, qui, se serrant, lui permettait à peine de respirer, William referma la bouche et resta muet. Comme chaque année, il pensait fortement ces quelques mots, essayait de les prononcer, mais, finalement, restait silencieux, un poids énorme lui écrasant les épaules. Et puis finalement, étant resté suffisamment de temps dans cette comédie planifiée, à l'image de chaque année, le jeune homme se levait sans bruit, tel une ombre, puis quittait la pièce sans se faire remarquer ; laissant aux autres ce plaisir malsain que de faire semblant.

Ce rituel passé, donc, l'Ange se mît à marcher droit devant lui, son jeune chien nommé Snow, trottant à ses cotés. C'était un jour important avait-elle dit? Surement assez pour ne pas aller en cours, remarqua-t-il, changeant aussitôt l'orientation de sa marche pour se diriger vers le parc, lieu paisible où il aimait à se promener. Enfin, jusqu'à ce jour précis, donc. Étant né en hiver, il neigeait ce matin-là. Il avait neigé toute la nuit et les jours précédents en fait ; si bien qu'un épais manteau blanc recouvrait l'ensemble du parc et une couche de glace avait figé l'eau turquoise du lac. Laissant aller ses pieds où bon leur semblerait d'aller, William vagabondait, l'air pensif, un oeil toujours rivé vers la créature que lui avait offert son père avant de partir pour son service militaire. Car bien sur, étant des êtres à part entière, les Anges en avait un. Cela faisait trois ans désormais. Il était censé être rentré depuis plus d'une semaine. Être rentré pour voir son fils ainé utiliser ses pouvoirs pour la première fois -ceux-ci se déclarant tardivement dans la famille. Mais cela faisait une semaine et toujours rien. Pas un signe de vie. Rien.

Tapant du pied dans une motte de neige qu'il avait repéré sur son chemin, le jeune solitaire releva la tête qu'il remarqua alors avoir baissé depuis un moment, puis, revenant à ses esprits, chercha son compagnon des yeux. Blanc sur blanc. Voilà qui n'allait pas être une mince affaire. Mettant deux doigts dans la bouche, l'ange siffla pour rappeler l'animal. Aucune réponse. Sachant sa petite bête très réceptive à cet appel sonore, William commença à s'inquiéter. Marchant vivement tout en criant le nom de la créature, il se mît rapidement à courir, définitivement inquiet.
C'est alors qu'il les remarqua. Ils étaient trois. Trois garçons et frères que l'ainé des Nahoraï connaissait trop bien. Ils lui tournaient le dos, mais sans même le voir, l'ange savait que son ami à poils était avec eux, prisonnier de leur emprise.

Les anges sont surement les êtres les plus dangereux qui soit. Comment cela est-il possible me direz-vous? Ils ne peuvent être que bons, ce sont des anges après tout. Certes. Mais, bien plus que des êtres célestes, ces individus à part entière demeurent remplies de divers sentiments. Plus souvent bons que mauvais, mais leur part de méchanceté, aussi infime soit-elle, reste notable. Ainsi, lorsqu'un Ange vient à développer cette mauvaise part de lui, plus que l'autre, il devient très facilement redoutable. Et ce, car insoupçonnable. Qui irait penser cela après tout?
Ces trois garçons en étaient le parfait exemple. Capables de contrôler les animaux, les trois jeunes gens, secrètement sadiques, aimaient à les torturer.

Arrivé près d'eux, William remarqua d'emblée le trou qui avait été fait dans la glace. La suite des événements se dessinant dans la tête du jeune homme, il ne pu s'empêcher de crier. Signalant de ce fait sa position, lui enlevant tout effet de surprise sur ses adversaires. Aussi, ni une, ni deux, le plus imposants des trois se retourna et, l'empoignant par le col, le souleva à quelques centimètres au-dessus du sol avant de le tourner face au trou, l'immobilisant totalement. Là, le plus fin et machiavélique, très justement nommé Machiavel, ceci dit, se mît à rire d'un rire à vous glacer le sang. William et lui se détestant, ils ne s'accordèrent aucune attention. De toute façon, William était pour sa part, bien trop obnubilé par son animal.

Quelques minutes s'écoulèrent. Dans le parc raisonnèrent plusieurs cris et, au lac s'ajoutèrent quelques gouttes salées d'abord, puis pourpre ensuite. Ainsi, aux larmes de William, qui pleurait la perte de son plus cher et seul ami, s'additionnèrent les litres de sang de l'Ange coupable de la mort dudit animal. William avait enfin ouvert ses portails, certes, mais cet acte lui couta son auréole. Les deux autres quant à eux, ne furent en aucun cas punis. Après tout, ils n'avaient qu'assistés leur frère, rendu coupable d'une mort qui, somme toute, n'égalait en rien avec la sienne.

Le meurtre d'un être est très mal vu par les anges comme par tous les individus dotés d'une conscience. Le meurte d'un autre ange dit "innocent" est lui, considéré comme le pire des crimes.

Décris comme un monstre sans pitié à la cour qui étudia son jugement, William perdit son titre d'ange gardien quelques jours après. On le priva de ses pouvoirs, on lui retira son auréole et finalement, on lui coupa les ailes avant de le faire descendre sur Terre. Les anges ne peuvent connaitre pire humiliation, c'est une expérience traumatisante pour eux. L'ainé des Nahoraï, lui, était trop emplis de rage pour ressentir tout cela. Ce n'était que haine dans son coeur, et il n'éprouvait qu'une rancoeur indéfinissable pour ceux qui avait été les siens et qui, désormais lui tournaient le dos. La rage était tellement pressente que, lorsqu'il rejoint le monde humain, l'ange déchu fut immédiatement appelé par une entité démoniaque. On lui proposa alors l'équivalent sombre de ses pouvoirs passés. Ses ailes devinrent noires et lugubres, ses chiens se changèrent en loups et finalement, deux petites cornes symboliques élurent domicile sur le haut de son crâne. Tout ce qu'il avait à faire en échange? Ce qu'il faisait de toute façon le mieux : haïr les anges et autres êtres purs.
De toute façon, il avait été décidé qu'il passerait l'éternité à errer sur la terre des hommes, autant mettre ce temps à profit.

HRPG : J'ai essayé de raccourcir au mieux vers la fin, mais j'étais inspiré et quand je commence, je ne m'arrêtes plus.

Prénom » Sérieusement? >.<
Âge » 17 ans.
Comment avez-vous connu le forum ? » Topsite.
Autres ? » Existe-t-il une liste des pouvoirs déjà pris par les membres? (Si oui, où est-elle please?) Non parce que si on doit être 26000 avec la même capacité, c'est dommage.