le sang est un plat qui se mange chaud... [PV: Liniera]

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Soif, une soif irréversible qui me brûlait la gorge et me faisait perdre mes sens, une soif dont j'étais incapable d'y échapper. Dès que cette sensation me prenait, il fallait que je quitte le pensionnat à la hâte, sans penser au milliers de litres de sang qui palpitaient dans les veines de mes camarades, de mes professeurs.
Je courais, dans les couloirs obscurs, en essayant de penser au aux animaux à la chair tendre que je pourrais trouver dans la forêt, éloignant de mes pensées ma chère colocataire Lady June, que j'avais failli vider de son sang, si mon instinct avait pris le dessus. Mais péniblement, j'étais arriver à sortir de la chambre, et courir pour sortir de ce maudit établissement.
Quand j'arrivais enfin devant la porte principale, ma soif était irrémédiablement présente dans mon cerveau, et je dus faire des efforts pour ne pas faire demi tour.
Je courus le plus vite que je le pouvais vers les arbres qui se discernaient à l'horizon: la forêt du pensionnat. Plus j'avançai, plus le nombres d'arbres augmentaient, et plus la lune et les étoiles se cachait derrière les feuilles des arbres.
Mes pas sur la terre étaient presque imperceptibles, et seul une oreille aiguisée aurait pu m'entendre courir entre les branches. Je ne pouvais m'arrêter, mais soudain, j'entendis des pas au loin. Ce n'était pas des pas d'un animal, mais pas non plus des pas d'humain.
Cela ne m'étonna qu'à moitié, car le pensionnat n'était pas réputé pour n'avoir que des humains. Ma soif pris le dessus et je courus à la rencontre de cette "créature, qui avait osé se mettre devant mon chemin dans un moment aussi critique pour moi, où je perdais mes sens, et où seul ma partie "vampire" prenait les reines de mon corps. Ces moments, qui ne m'arrivaient pas très souvent, mais quand ils m'arrivaient, celui qui était près de moi à ce moment là n'auraient peut être pas la chance de survivre à mes dents acérés.

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Liniera ne pouvait pas dormir, une incessante pensée martelait sa tête. Pourquoi était-elle venue ? Ici, elle ne trouverait jamais aucune information sur le laboratoire qui avait tué son père adoptif. La réponse était simple mais elle ne voulait pas se l'admettre. Elle avait eu une faiblesse, un besoin d'être entourée, un besoin que quelqu'un la comprenne.

Haïko, assis aux pieds de son lit, la regardaient avec ses beaux yeux bleus empreints de douceur envers sa maîtresse. Elle avait récupéré le jeune renard, agonisant dans les bras d'un fauve dont elle s'était débarrassé...définitivement. Depuis le magnifique Haïko, renard au pelage couleur de lune, comme ses cheveux, la suivait partout. Il ne laissait personne l'approcher et tout deux se comprenait comme si l'animal était humain.

Ne pouvant plus supporter la chaleur suffocante de sa pièce, Liniera ouvrit la fenêtre mais ça ne suffit pas, elle devait sortir et vite. Elle s'habilla promptement et sortit en vitesse courant à travers les jardins et s'arrêta dans la forêt ses pas gêné par les racines et branchages éparpillés sur le sol.

Soudain son ouïe affutée entendit un bruit sourd et plutôt discret. Ne sachant pas si l'arrivant, car le bruit était humain ou en tout cas lui ressemblait, était hostile ou non; Liniera sortit sans bruit sa double lame magnifique qui fit se refléter la lune légèrement en sortant de son fourreau.

Cachée derrière un arbre épais, la jeune fille vit vite arrivée la créature, apparemment poussé par une force inconnue. Elle tendit sa lame, en un geste simple, précis et mortel au moment où la créature passa près de l'arbre où elle s'était réfugiée.

Haïko gronda et Liniera, la première partie de son épée sous le bras et la deuxième sous la gorge d'une jeune fille devant avoir le même âge qu'elle ou presque, paraissant inoffensive demanda:

-Qui est tu ?

Sa voix ne portait aucune émotion et était d'une froideur glaciale menaçante. Liniera avait appris que dans ce monde même la chose la plus bénigne pouvait être dangereuse....

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Soudain, ma soif s'apaisa d'un coup, inexplicablement.
Je n'eu pas le temps de comprendre, car je sentis un objet froid frôler la peau de mon cou. Je me rendis vite compte que cet objet en question était une épée, et que la jeune fille qui la tenait n'avait pas l'air très amicale.
Soudain, une question me vint à l'esprit: pourquoi ma soif, qui m'avait amené jusqu'à elle, avait disparu subitement ? Pourquoi, à sa place, je sentais la bonne humeur et la bonne santé fluer en moi, comme si je venais de boire au moins dix litres de sang ? Pourquoi l'envie ne prenait pas d'égorger cette fille et le renard tout près d'elle ? Pourquoi les voyais maintenant plus comme des amis que comme des gibiers ?Pourquoi ma gorge ne me brûlait plus, mais qu'à la place je sentais une énergie nouvelle fluer dans celle ci ? Tant de questions sans réponses que je me posais dans ma tête, oubliant la lame tranchante qui, près de mon cou, au moindre mouvement de poignet de mon agresseur, pourrait m'enlever la vie. Mais la jeune fille me fit revenir à la réalité:

-Qui es tu ?

Sa voie était glaciale, sans sentiments, neutre comme un bloc de glace. Une question de trois mots qui peut être si courte, mais dont la réponse peut être si longue. une question à laquelle on peut répondre de nombreuses façons différentes, qui laisse de choix, de choisir comment se décrire.
Je lui répondit calmement, sans vaciller, d'un ton neutre, mais non pas glacial, comme le sien , mais plutôt d'un ton indifférent. Je ne voulais pas qu'elle me marche sur les pieds, croyant que j'étais une "petite fille sans défenses", seulement parce qu'elle avait une arme, et m'avait surprise.

- Qui est tu, toi, qui assaillis les gens en plein milieu de la nuit, sans aucune raison apparente?

Je me gardais bien de cacher qu'elle avait eu une bonne raison, puisque j'étais prête à l'attaquer, mais comme j'avais brusquement perdu toute envie de l'attaquer, elle ne pouvait pas le savoir, et donc, maintenant, elle n'avait plus besoin de garder cette épée sur mon cou.

-Moi, je , m'appelle Aïra, mais sans doute mon nom ne t'aidera pas à savoir qui je suis...

Rajoutais-je, pour ne pas paraître pas non plus trop impertinente.

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Liniera ne sentait plus la force invisible qui avait poussé la jeune fille à l'attaquer. Cependant par souci de précaution.Comment savoir si la jeune fille n'allait pas lui sauter dessus. D'ailleurs après une légère observation, elle la connaissait, elle avait du l'apercevoir dans les couloirs ou peut être dans le hall le jour de son arrivée. Toujours est-il qu'elle l'avait vu et que son visage lui rappelait vaguement la race à laquelle elle appartenait.

La jeune fille finit par parler en répondant fièrement certes, mais avec une pointe d'indifférence exaspérante. Cependant, elle n'avait pas vraiment tort, Liniera s'était mise en garde sans même savoir la nature de l'approchant. Elle n'avait confiance en rien n'y personne et cela l'avait sauvé de situation particulièrement périeuse.

Aïra...Aïra... Mais bien sur! Elle en avait entendu parler, la jeune fille ayant disparu..... La théorie trouvée était celle de la morsure. Liniera savait que les vampires assoiffés de sang était dur à contrôler, elle même était à moitié vampire. C'était la soif qui avait poussé Aïra dans la forêt....

Elle avait donc eu raison d'être prudente. Cependant elle ne montra rien à la jeune fille et décolla doucement sa lame du cou de la jeune fille en un mouvement précis et visiblement entrainé.

-Mon nom est Liniera, à l'instar du tiens, ce prénom ne doit pas te rappeler grand chose.

Haïko continuait de gronder et Liniera passa sa main sur la douce et fine tête blanche sans pour autant réussir à le calmer complètement. Comme sa maîtresse, la présence d'autrui était gênante dans certaine situation comme celle qu'elle venait de vivre.

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Quand elle enleva la lame de ma gorge, je mis ma main sur mon cou, comme pour le protéger d'une nouvelle attaque contre celui-ci. Mais voyant qu'elle rangeait son épée, je lâchai mon cou, et croisa les bras, soudain gênée.
Quand la jeune fille parla, elle le fit avec la même voix froide, mais cette fois, elle n'était plus menaçante.

-Mon nom est Liniera, à l'instar du tiens, ce prénom ne doit pas te rappeler grand chose.

Non, effectivement, ce nom ne me disait rien. Pourtant, une pointe de familiarité m'envahit lorsque je détaillais son visage. Elle avait un beau visage, assez pâle, et je me rendis soudain compte qu'un de ces yeux était rouge. Je ne l'avais pas vu car il faisait assez sombre. L'autre me parût bleu, mais il aurait aussi bien put être vert, car l'obscurité brouillait les couleurs. Elle avait des cheveux blancs, et une longue cicatrice, qui partait de son oeil gauche, et traversait tout son visage. Cela, pourtant ne faisait qu'amplifier sa beauté. Sa beauté, qui était assez surhumaine, d'ailleurs. Elle était peut être tout simplement une vampire, et c'est pour cela que mon envie de l'attaquer s'était estompée. Pourtant, je sentais que du sang fluait dans ses veines, même s'il était différent des personnes que j'avais connue auparavant. Elle m'intriguait.

- Tu es....différente.

Je priais pour qu'elle ne le prenne pas mal, car mon affirmation n'était pas méchante, mais plutôt curieuse, interrogative. Je me demandais ce qu'elle était.

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Liniera sentit le regard d'Aïra scruter son visage. Elle savait qu'il s'arrêterait sur son œil, qu'il y aurait des remarques et que comme tout le monde, Aïra allait finir par s'en aller soit effrayée soit exaspérée par la présence de la jeune fille.

Aussi fut-elle très étonnée, sans le laisser paraître, des paroles de la jeune vampire. Car, elle était sur maintenant d'avoir affaire à une vampire.
Différente. Ce n'était pas l'adjectif qu'on utilisait pour la décrire le plus souvent.

-Dans quel sens ?, demanda-t-elle pour la première fois intéressée par l'opinion que quelqu'un avait d'elle.

Haïko s'était assis et ronronnait presque sous les caresses distraites de sa maîtresse. Ses yeux restaient cependant fixés sur Aïra, pret à agir si jamais elle tentait quoi que ce soit.

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Liniera me regarda d'un air intrigué, avant de me demander:

-Dans quel sens ?

Dans quel sens, c'était une bonne question. J'essayai de m'expliquer le plus clairement possible.

- Et bien, j'ai cru à première vu que tu n'était pas humaine...

Je me tus, puis, reprit, après une hésitation.

-J'ai crue que...tu était un vampire, mais ce n'est pas possible, puisque je sens que tu as du sang qui coule dans tes veines. Et pourtant...

Je baissai soudain les yeux, gênée de lui demander ça, alors que je venais de la rencontrer. Si elle était un vampire, elle aurait sans doute remarqué que je l'étais aussi, mais je venais de lui déclarer ma race, en lui disant que du sang coulait dans ses veines, car seul les vampires pouvaient sentir le sang fluer. Mais maintenant que je m'étais lancée, je continuai:

-Tu es vampire, mais tu ne l'es pas... Je ne comprends pas. Quand je courais vers toi, j'étais prête à t'attaquer. Mais dès que je suis arrivée près de toi, ma soif s'est dissipée, et je me sentais pleine d'énergie, comme si je venais de boire. Je ne comprends pas...

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Liniera eu un petit mouvement imperceptible au coin des lèvres ressemblant vaguement a une sourire. Aïra était belle et bien un vampire. Et comme tout vampire elle avait senti le sang de Liniera.... différent des autres.

Elle soupira et lui dit froidement, comme à son habitude:

-Ma mère était démone et mon père vampire.

Pourquoi les races étaient toujours questions dans les conversations ? Il ne se passait pas un jour où le sujet était abordé partout dans le monde. Intérieurement, la jeune fille fulminait. Cependant, rien ne se laissait voir et jamais elle ne montrerait ses opinions à personne.

Pourtant, Aïra l'intéressait, elle avait réussi à lui tirer l'aveu de sa race en très peu de temps. Elle manquait néanmoins de discrétion et de dissimulation. Elle était plus que facile à repérer.

Liniera voulait en savoir plus mais ne savait pas comment le formuler. Elle dit alors:

-Pourquoi es-tu venue ici?

Si elle n'était pas aussi froide, Liniera aurait eu l'idée de se frapper le front. On ne pose pas ce genre de question à brule pourpoint...

Invité

-Ma mère était démone et mon père vampire.

Je restais en silence. Cette réponse m'avait pris au dépourvu. Je n'aurais jamais penser qu'elle puisse être un hybride, alors que cette possibilité était tout a fait logique.

Sa froideur continuait par me déplaire, mais pourtant, je n'arrivais pas à penser à elle comme un être méchant, alors que c'est cela qu'elle semblait vouloir paraître.

-Pourquoi es-tu venue ici?

Cette question me pris aussi par surprise, puisque je pensais que mon interlocutrice avait compris que j'étais une vampire, et donc avait supposé pourquoi j'étais là.

Je soupirais soudain: pourquoi chaque fois que j'ouvrais la bouche, il fallait que je parle de races ? Ne pouvais-je pas me taire un peu ? Pourquoi il fallait que je sache la race de mon interlocuteur ? Allait ce changer quelque chose dans notre relation, amicale ou pas ? J'étais trop curieuse, voilà tout, et les seules fois où je parlais, c'était pour demander la race de quelqu'un...ou parler de la mienne....je n'avais sans doute rien d'autre à dire, et faute de conversation....

- Où ? Dans la forêt ? Et bien, c'était ou venir ici, ou égorger ma colocataire, et tout les gens qui se trouvaient dans le même étage que moi. Faute de tuer des humains, je trouve souvent des mammifères , peu à mon goût, mais qui me servent de repas...ou plutôt de boisson. C'est sur que les insomniaques, qui comme toi se promènent la nuit dans la forêt n'auront pas beaucoup d'avenir, mais j'essaye d'attaquer le moins possible les êtres humains...

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