Kageshiro, Salutation~!

Une bagarre avait eu lieu dans une des salles de cours de l’établissement et comme d’habitude, c’est toi qu’on appelle pour réparer les dégâts. Deux jeunes abrutis complètement insouciants s’étaient servis de leur pouvoir pour se taper sur la tronche comme des singes qui se hurlent dessus en se disputant une misérable banane. La classe se trouvait dans un état déplorable, du verre traînait au sol, un néon s’accrochait au plafond tant bien que mal pour résister à une chute brutal et le tableau … Ah, mais il n’y a plus de tableau, à croire qu’ils se faisaient des passes avec. Etre témoin d’une telle scène t’horripile, voir à quel point ils sont incapable d’utiliser leur pouvoir à bon escient et que la loi du plus fort est tout ce qui les intéresse te donne envie de leur vomir dessus. Mais, tu n’y peux rien Isaak, alors contente-toi de faire ton boulot, ramasse ces bouts de verres qui te coupent les mains à plusieurs reprises, tout ça parce que môsieur a oublié ses gants. Remplace ce tableau et assures-toi de le fixer correctement au mur, comme tu as tellement l’habitude de le faire à cause de ces idiots. Changes ce néon et assures-toi qu’il ne tombe pas sur la tête d’un élève, tellement de choses à faire constamment, ce boulot que tu pensais paisible t’épuises, car tu es tombés à ton grand malheur dans un pensionnat d’abrutis qui utilisent leur si précieux don à tort et à travers sans penser aux dégâts qu’ils causent et à quelle personne nettoie leur merde.
-Hé, le technicien. Tu dois te charger du nouveau professeur !
Tu soupires. Et tu re-soupires. Peut-être que la femme de ménage viendra nettoyer cette salle, d’ailleurs, tu as fait ton propre boulot, toi, mais ce n’est apparemment pas fini puisque les tâches emmerdantes s’enchainent. C’est donc avec ta caisse à outil et ta taciturnité habituelle que tu te diriges à l’entrée du pensionnat. Tes outils s’entrechoquent et créent un écho inconfortable dans le couloir de l’enceinte, ton pas lent te crie ne pas vouloir avancer, il te freine et te rend mou, tandis que tu portes à ta bouche une cigarette à l’aide de ta main coupée par les bouts de verres, mais tu te rappelles qu’à l’intérieur, tu ne peux pas fumer. Se plier aux règles. C’est tellement insupportable d’entendre les enseignants te dire de montrer l’exemple alors qu’eux se cachent derrière un ombrage où dans un endroit désert pour s’adonner à leurs occupations peu exemplaire.
Tu t’arrêtes non loin de l’entrée. Tu remarques un guignol qui se met à chanter, et à faire fuir une fillette. Ton cerveau se met en hors service, il te faut trois secondes avant de réaliser que ce me- What is this shit dude ?! Wait. C’est impossible, ça ne peut pas être cet abruti que tu dois conduire à sa chambre ? C’est une blague, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, tu ne peux plus reculer et tu t’avances donc vers ce nouveau professeur, un sourire forcé aux lèvres.
-Hé toi. Viens avec moi. Je dois te montrer le chemin vers ta chambre.
Tu n’as jamais une seule seconde à toi, même tes cernes te le murmurent.