Cours de Medea no1.

C’est avec une appréhension peu discrète que Medea franchit la porte de la salle de classe qu’on venait de lui attribuer. Bien qu’ayant passé environ une heure à se pomponner pour ce grand jour, elle était parfaitement ponctuelle et la présence de nombreux élèves devant la porte lui indiqua que les étudiants l’étaient aussi.

Elle avait choisi ce matin là de relever ses longs cheveux en une queue de cheval et d’enfiler une chemise simple et une longue jupe blanche dont les pans fouettaient ses chevilles, lesquelles étaient enveloppées dans ses escarpins préférés. Elle ne voulait pas passer pour quelqu’un d’exubérant alors qu’elle était maintenant une enseignante sérieuse et sensée donner un bon exemple pour les plus jeunes. Le ruban noir qui ornait son col et le maquillage argenté qui faisait briller ses paupières étaient les seule touches de frivolité qui marquaient son apparence.

Sans dire un mot, elle sortit la clé de la salle de son sac à main et ouvrit la porte, laissant les élèves s’y installer comme bon leur semblait. Ils étaient plutôt calmes, ce qui parut être de bonne augure pour la jeune femme, mais elle ne put ignorer leurs murmures permanents et leurs regards qui pesaient lourdement sur elle. Après avoir avalé sa salive, elle monta sur l’estrade et il lui sembla que ses chaussures faisaient un bruit infernal sur le bois. Se tournant d’un geste martial vers la salle, elle ne put que constater que le terme « pour les plus jeunes » avait été une grossière erreur de sa part. En effet, nombre des gens présents n’avaient pas l’air beaucoup plus jeunes qu’elle, et elle se sentit soudainement encore plus petite et impuissante face à ces gens qui n’avaient peut être rien à apprendre d’elle.

En essayant de ne pas se laisser déstabiliser, elle s’éclaircit la voix et tacha de se donner un air autoritaire.

-Bonjour à tous. Je m’appelle Miss Belladone et je vous crois au courant que je vais enseigner l’histoire des différentes races réunies dans cette école.

C’était plutôt un mauvais calcul car Medea avait une fâcheuse tendance à grimper dans les aigus lorsqu’elle parlait fort. La fin de sa phrase marqua également le début d’un long silence qui indisposa fortement la nouvelle prof. Que pouvait-elle dire d’autre ? Devait-elle écrire son nom au tableau ? Demander a ce que les élèves se présentent ? Commencer le cours ? A vrai dire elle avait passé la nuit à planifier ses cours du lendemain mais une fois en situation tous ses plans avaient complètement déserté son cerveau. Elle commença alors par ce qui lui sembla le plus basique.

-Avez-vous déjà étudié ca ? Que ce soit en cours ou par une documentation personnelle ?

Elle pensa que c’était une plutôt bonne façon d’élaborer un plan de secours et se sentit fière d’elle.

La sonnerie de réveil fit sursauté la jeune louve. Elle regarda autour d'elle et la pièce était à peine éclairé par la lumière du jour. Elle s'étira en baillant. Elle aurait bien voulu faire une grasse mat mais aujourd'hui ce n'était pas possible, car elle allait assistée à un cour. Et oui cela était très surprenant venant d'elle mais il fallait bien qu'elle s'intègre dans ce pensionnat.
Elle se leva de son lit avec difficulté. A moitié encore endormit elle se dirigea vers la salle de bain en tâtonnant. Elle fit une toilette rapide pour bien se réveiller. Une fois la toilette fini elle s'habilla. Muni d'un jean un peu trouvé de partout et d'un tee-shirt large avec une pair de basket, elle ouvrit la porte de la chambre et sorti en la referment derrière elle.

June descendu rapidement les marches et se dirigea vers la salle où aurait lieu son cour. Pendant le chemin elle attacha ces longs cheveux blond en queue de cheval et pressa le pas ne sachant pas quel heure il était. Au bout de quelques minutes, elle arriva enfin devant la salle. Une petite bande de pensionnaire attendais déjà devant la porte. Ouf! elle n'était pas en retard et la prof ne semblais pas encore être arrivée. Elle laissa une certaine distance entre elle et les autres attendant comme eux l'arriver de la jeune femme. Des pas ce firent entendre dans le couloir et une jeune femme s'approcher d'eux. Elle s'arrêta devant la porte et sortie de son sac à main une clef pour ouvrir la salle. Le silence régnait dans le couloir et ne tarda pas à s'installer dans la pièce. Une fois la prof franchi la porte que les élèves suivirent derrière elle et s’installèrent ou bon leur semblais. June s'installa au première rang et près d'une fenêtre. Elle regarda la prof monter sur l'estrade et elle posa un regard sur tous les élève qui se trouvait dans la pièce. Elle s’éclaircit la voix t dit:

"-Bonjour à tous. Je m’appelle Miss Belladone et je vous crois au courant que je vais enseigner l’histoire des différentes races réunies dans cette école."

June soupira, croisa les bras sur la table et posa sa tête dessus. Elle se demanda comment allait se passer le cour. Elle continua de regarder la prof sens rien dire.

"-Avez-vous déjà étudié ca ? Que ce soit en cours ou par une documentation personnelle ?"

June releva la tête d'un aire étonnée. Non elle n'avait jamais enseigner l'histoire des différentes races. Sa grand mère ne lui en avait jamais parler et vu qu'elle était entourer d'humains avant elle n'avait jamais pu l'enseigner. Elle reposa sa tête sur ces bras et attendit que quelqu'un prenne la parole.

Elle était gelée en ce début de matin au réveil, lorsqu'elle se souvenait brusquement de l'absence de son amie avec laquelle Yui partageait ses nuits de même que son lit. Ainsi privée de son radiateur dès l'aube mit la fillette d'une humeur légèrement sombre qui allait en empirant surtout quand son poing eu manquer l'appareil qui lui prenait tant la tête avec une sonnerie ringarde de pompier; et donc s'écrasait contre l'angle d'un meuble. Ce qui, pour une fois, l'obligeait de se lever immédiatement en chantant de douleur. Une bonne chose néanmoins, c'est qu'elle profita de son avance pour manger correctement son petit déjeuner composé essentiellement de glaces, ensuite de s'habiller et de se coiffer de ses couettes coutumières. Blabla. Puisqu'elle avait aussi du temps à revendre, elle se promenait dans les couloirs un peu avant le cours. Finalement elle se posait sur une bordure en dessous d'une fenêtre en observant les nuages gris et menaçant au dehors. L'heure approchait, Yui s'intéressa vaguement au regroupement devant la salle jusqu'à ce qu'un bruit, une sorte de tintement que ferait des clefs qui lui indique donc la présence du professeur. La brunette scruta un instant le bout d'un couloir avant d'elle même entrer à la suite des pensionnaires et de trouver une place tranquille au fond de la pièce. Elle s'accouda aussitôt à son bureau, les pensées lointaines pendant que la femme se lançait dans un discours de présentation, rien d'original. Elle posa les yeux sur le tableau, et eu un très vieux souvenir qui lui revenait en tête. Elle se rappela de la leçon que lui avait fait Kou sur les différents types de races mais surtout de son mauvais coup de crayon, du genre assez enfantin pour représenter chaque classe...

Encore maintenant, cette pensée la secoua d'un petit rire incontrôlé >o>

Amika était vraiment heureuse d'aller en cours. C'était une belle occasion de pouvoir rencontrer des gens, qu'ils soient plus jeunes ou plus vieux qu'elle importait peu. Elle c'était préparer tôt le matin pour être sur de ne rien manquer au cours. Quand elle arriva devant la classe c'était désert, elle était la première arriver. Elle décida donc de lire quelque livre pour passer le temps. Après 10 minutes, il n'y avait toujours personne et Amika se demanda si le cours était annuler et qu'elle n'en n'était pas informer. Elle sortit son horaire de son petit sac à dos et ouvrit grand les yeux. Elle c'était tromper de classe ! Elle prit ses livres dans ses mains et se mit à courir pour arriver à son cours en essayant de ranger tout ses livres dans son sac en même temps, ce qui n'était pas chose aisé. Quand elle arriva devant le bon cours cette fois, elle vit la dernière personne entrer dans la classe. Amika ralentir la pas pour la suivre comme si de rien était et alla s'asseoir au premier rang juste en face du professeur pour ne rien manquer. Amika adorait tout ce qui touchait à l'information. Elle voulait tout apprendre de se monde dont elle ne connaissait que trop peu. Quand la prof posa sa première question, Amika leva la main pour répondre.

- J'ai lu dans un livre que toute les races était différente et chacune d'elle avait quelque chose de particulier.

Elle regarda Miss Belladone pour avoir la confirmation que ce qu'elle disait était effectivement juste ou si elle c'était royalement tromper.

«~. Petit petit... ♥ » lança t-elle d'un ton mielleux, armé d'une tapette à mouche. « Viens par ici, l'araignée. »

Eh oui, apparemment ce matin elle entreprit de bouger ce qu'il y avait sur de vieilles étagères avec plus ou moins de délicatesse... ce qui contribua par la suite au délogement d'une araignée ! Après quoi la jeune fille -comme l'avait été déjà indiqué dans la première ligne de ce récit-, partit systématiquement à sa chasse.

C'était dans ce genre d'endroit, sale et légèrement poussiéreux qu'elle avait donc passer la nuit : à l'infirmerie. Non pas parce qu'elle présente une éventuelle forme de mal - car en tout cas elle avait la pèche ce matin -, mais plutôt parce qu'elle voulait profité un peu de son ainé aussi l'infirmier de l'école.

D'ailleurs son frère rentrait aussi d'une chasse, et suspendit aussitôt Hanae qui s'était complètement enrôlée dans une imbécile quête à l'araignée. Elle réalisa que son tout premier cours venait tout juste de débuté et quitta la pièce en trombe avec la tapette à mouches encore dans les doigts. Hanae couru un long-moment avant d'entendre une voix familière d'une amie, riant de bonne humeur. La pensionnaire s'arrêta devant l'encadrement d'une porte encore grande ouverte et s'excusa de son retard d'une voix asphyxiée, oui, elle ne courrait pas souvent celle là. Elle leva ensuite son visage souriant en direction de Yui, qui le lui rendit en lui indiquant également de suivre son regard se déposer sur l'objet que détient toujours la jeune étourdie. Hanae vit la tapette et s'empourpra soudainement tout en s'efforçant de s'excuser une fois de plus. Idiooote, c'est ce qu'elle était !

La maladroite prenait ensuite une démarche robotique pour rejoindre une place près de sa jeune amie. Les oreilles brûlantes de honte, elle n'osait plus jamais relever la tête !

Le réveil sur le portable de Ike venait se sonner, il l'éteignit les yeux fermés et comme à son habitude attendait que sa mère vienne lui dire de se bouger un peu plus pour ne pas être en retard...plusieurs minutes s'écoulèrent. Ike n'entendait pas sa mère, le son déclancheur qui lui permettait de se lever en vitesse, c'est alors que il ouvrit les yeux et se rendit compte que il n'était pas dans la même pièce que d'habitude. Il se mit alors vite debout regarda autour de lui; et la ce fut le drame. Il avait totalement oublié que désormais il vivait dans un pensionnat. Il se sentit ridicule sur le coup. Mais là il était en retard, et en retard lors du premier cours, ce n'est pas très bien élevé. Alors il mit rapidement son uniforme et emporta son sac avec de quoi écrire dedans. Sans prendre de petit déjeuner il sortit de sa chambre et la ferma a clé et commença à courir dans les couloirs.

Il sortit des dortoirs pour se diriger dans la zone où se déroulaient les cours, déambulant les marches et ne faisant pas attention aux gens dans les couloirs. Il commença à ralentir en approchant des classes. Apparemment tout le monde était déjà en cours vu que le couloir était vraiment calme. Ike commençait à craindre la venue d'un surveillant. Alors il regarda son emploi du temps qui était dans sa poche. Et visiblement la classe se trouvait au bout du couloir. Il marcha donc à pas de loup tout en se dirigeant vers la salle.

Une fois devant, il était essouflé mais il respira puis toqua la porte. Il l'ouvrit aussitôt après et put observer les foules qui se tournèrent tous vers lui. Totalement intimidé il s'approcha alors du bureau du professeur et dit à cette dernière :

" Bonjour Mademoiselle. Je suis Atani Ike, veuillez m'excuser pour le retard. J'ai encore du mal à me repérer ici. "

Puis il tourna son regard vers la classe et vit Amika Kaede, la fille que il avait rencontré la veille au port. Il lui sourit et alla s'assoir au bureau qui était derrière elle. Il sortit alors ses affaires de cours discrètement pour éviter de se faire encore plus remarquer dans la salle de classe.

Il y eut un petit moment de blanc mais une élève leva assez vite la main. Elle portait des couettes et ses yeux clairs rayonnaient d’un regard qui lui parut intéressé. Medea lui sourit afin de lui faire comprendre qu’elle pouvait prendre la parole.

-J'ai lu dans un livre que toute les races était différente et chacune d'elle avait quelque chose de particulier.

C’était une premiere approche plus vague qu’elle ne l’avait prévue. Si tous les élèves avaient cette connaissance du sujet, ses inquiétudes n’était pas si fondées que ca. Cependant elle savait que les pensionnaires venaient d’horizons géographiques et sociaux très différents et il ne faudrait pas qu’elle néglige cet aspect de l’enseignement.

-C’est juste, d’ailleurs…

Elle fut interrompue au milieu de sa phrase par des coups a ma porte. Elle esquissa un mouvement pour ouvrir mais l’élève entra de lui-même.

-Bonjour Mademoiselle. Je suis Atani Ike, veuillez m'excuser pour le retard. J'ai encore du mal à me repérer ici.

-Ce n’est rien, ca peut arriver, surtout au début. Vas prendre une table et t’asseoir, dit-elle avec un sourire indulgent.

Elle avait fait mine de ne pas voir la première élève en retard, qui s’était discrètement ajouté en rougissant. A vrai dire, elle était véritablement gênée d’avoir été interrompue au milieu de sa phrase, d’autant qu’elle avait d’ores et déjà oublié ce qu’elle voulait dire concernant la remarque de sa première intervenante. Qu’on entre en retard, mais alors que le cours n’a pas encore commencé était une chose, interrompre en était une autre. D’un autre coté comment pouvait elle en vouloir à ce pauvre élève perdu, et qui avait eu la courtoisie de s’excuser ? Il faudrait qu’elle y réfléchisse. Si elle se montrait trop gentille des le premiers cours alors les élèves verraient qu’elle manque de fermeté et ne la respecteraient pas. Cependant il n’était pas du tout dans son genre d’être tyrannique. Elle
n’avait pas l’habitude de représenter une forme d’autorité.

-Ou en étais-je ? reprit-elle. Les races… oui vous avez raison elles ont chacune leur particularités propres et c’est ce qui induit le terme même de race. Puis-je connaitre votre nom mademoiselle ?

Elle écouta attentivement la réponse en tachant de mémoriser le nom.

-Quelqu’un en saurait il plus ?

Elle ne put pas voir si des mains s’étaient levées car de nouveau quelqu’un fit irruption dans ce qui était sensé être son premiers cours. La porte n’était même pas encore fermée qu’une chose que Medea ne put identifier immédiatement bondit devant elle en lançant « Cadeau ! ». Elle eut un sursaut de recul. C’était un poisson. Cru. Gluant. Visqueux.

-Eeeeem… Merci… marmotta-t-elle en attrapant la queue du poisson du bout des doigts et en le posant avec un tremblement de dégoût sur le bureau.

-Encore désolé du retard. Vooiii !!! Je suis Superbi Squalo, un des Surveillant du Pensionnat.

C’est alors qu’elle regarda pour la première fois le nouvel arrivant. Il était grand et portait une arme. Le port d’armes n’était pas clairement reglementé dans l'établissement, aussi certains élèves et surtout des surveillants portaient des armes. Il s'agissait ici d'une sorte d’épée. Alors qu’il était tourné vers la salle, elle remarqua le détail qui changea tout. Ses cheveux étaient longs, blanc argentés. En vérité il fut frappant pour elle qu’ils avaient le même look capillaire. Ce fut le seul détail et le détail de trop. « Ohmagaaaaaaaawd nous sommes faits l’un pour l’autre ! » pensa-t-elle. Elle était vraiment très contente que ce surveillant se soit installé pour assister à son cours. Elle ne savait pas vraiment si c’était un signe du destin mais il fallait qu’elle se reconcentre sur son cours pour le moment. Elle s’était d’ailleurs promis d’arrêter de voir des signes du destin partout.

-Je demandais donc si quelqu’un d’autre veut s’exprimer avant qu’on ne définisse un programme.

Elle balaya la salle du regard en se demandant si les élèves seraient aussi calmes toute l’année.

La réponse qu'elle avait donnée était tout à fait juste. Amika écoutait attentivement ce qu'elle allait rajouter quand elle vit un élève qui était en retard entrer dans la classe. à sa grande surprise, c'était Ike, le garçon qu'elle avait rencontrer la veille au port. Elle lui sourit et lui fit un petit signe de la main. Elle le regarda aller s'asseoir derrière elle. La prof poursuivit en lui demandant son nom. Elle avait toujours son sourire et répondit simplement.

- Je m'appelle Amika Kaede, c'est mon premier cours.

Elle était tellement contente d'être dans cette école et elle était sur e qu'elle allais adorer les cours. Amika voulait ajouter autre chose quand quelqu'un d'autre entra dans la classe. Pauvre professeur, elle n’arrêtait pas de se faire interrompre. Cette fois c'était un surveillant. Pourquoi il assistait au cours ? Elle le regarda s'instaler au fond de la classe et se retourna sans avoir de réponse. C'était peut être tout à fait normal, car comme elle l'avait mentionner, c'était son premier cours.

Avant de reporter toute son attention sur la prof, elle se rappela de ce qu'Ike lui avait dit. Il lui avait parler qu'elle pourrait utiliser son pouvoir si il échappait son crayon par terre, mais elle avait une meilleur idée. Elle se concentra et visualisa bien le crayon de celui-ci. Le crayon se mit à bouger tout seul et d'écrire un " Salut ! " sur la feuille qu'il avait en face de lui.


Amika sourit et prit son propre crayon dans sa main cette fois et attendait d'avoir des informations pertinente sur le cours pour bien suivre. Ça mémoire enregistrait tout pour elle, mais elle aimait bien griffonner quelque mot sur une feuille pour montrer qu'elle était bien attentive. Elle allait surement devenir une fille studieuse.

Un long et pesant silence tomba sur la classe inerte. Inerte, oui. Comme si un sort avait pétrifié tous les élèves de la classe. Medea se sentit subitement envahie d’un mal être inexplicable. Elle savait qu’elle ferait bien d’intervenir mais c’était comme si le mauvais sort qui touchait les élèves s’était propagé jusqu’à elle. Les uns regardaient dehors, les autres semblaient s’interesser autant à son cours qu’à une exposition sur les amibes préhistoriques.
‘Le programme, le programme Medea !’ criait une petite voix dans sa tête sans parvenir a se faire obeir. En vérité si elle ne pouvait plus parler ce n’était pas tant qu’elle ne savait pas quoi dire, mais plutôt que le professeur qui parlait dans la salle voisine lui donnait cette impression étrange d’être dans la même embarrassante situation que lorsque vous vous interrompez quand quelqu’un vient de vous couper grossièrement la parole.

Squalo finit par rompre l’inertie presque artistique de la scène en se redressant pour se diriger vers la porte qui liait les deux salles voisines d’un pas souple et assuré. Il ouvrit la porte d’un geste presque militaire avant de lancer sur un ton semblable :

Hey toi, le chauve ! La Ferme... Je parle là !

Medea ne put s’empecher d’admirer la force et l’autorité qui se dégageait de cette personne. Elle pensa que les rôles auraient du dans une situation normale être inversés. Lui aurait du être prof, pas elle. Elle ne faisait décidemment pas le poids dans ce cas de figure. Le surveillant était en train de revenir et elle ne se mefiait pas lorsqu’il poussa un énorme cri qui souffla un vent de panique (c’était du moins comme ca qu’elle l’avait ressenti personnellement) dans toute la salle. Peut être plutôt toute l’école. Dire que ce fut la peur de la vie de la jeune femme aurait été un banal euphémisme. Elle avait bondit sur place en poussant un pathétique couinement et avait cru un moment que sa derniere heure était arrivée.

VOIIIIIIIIIIIIIIIII! Réveillez-vous bande de sales ronfleurs !

Elle se rendit d’abord compte que la réaction des éleves était loin d’être aussi extrême que la sienne et surtout vit sans ne rien pouvoir faire que ses bras étaient ramenés sur sa poitrine dans un mouvement de tétanie, et que son corps tout entier tremblait. Cela lui parut très humiliant et de surcrois très malpoli vis-à-vis de Squalo. Ce dernier se releva souplement (Medea n’avait d’ailleurs pas remarqué qu’il s’était accroupi devant l’estrade avant de hurler), et suggéra sur un ton tout à fait poli contrastant avec sa phrase précédente :

Tu devrais leur faire part de ton programme avant qu'il ne se remette a se distraire.

Bien monsieur ! Enfin je veux dire… d’accord, merci infiniment de ton aide

Vous avez intérêt à participer au cours sinon gare à vos tympans... rajouta-t-il à l’intention des élèves.

Elle avait dit sa dernière phrase avec une sorte de révérence, en essayant de se remettre de son émotion. Elle nota que son bienfaiteur du jour semblait gêné et fuyait son regard, et se sentit horriblement honteuse de l’avoir mis dans un tel embarras. Ici, ils ne devaient pas avoir l’habitude de professeurs aussi incompétents qu’elle, c’était du moins son hypothèse. Pour le coup, elle s'en voulut de ne pas avoir fait bonne impréssion auprès de ce gentil jeune homme qui avait les mêmes cheveux qu'elle.

Elle tacha de retrouver ses notes dans son sac qu’elle avait laissé volontairement sur le bureau pour pouvoir les dégainer à tout moment critique. Seulement, elle n’arrivait pas à mettre la main sur son plan. Décontenancée, elle vida son sac sur la table et essaya tant bien que mal de mettre de l’ordre a ses feuilles. Mais ses doigts tremblaient et dans sa maladresse elle fit presque tout tomber par terre avant de retrouver, à ses pieds, le fameux plan. Après avoir lancé un sourire nerveux au surveillant elle ramassa grossierement les quelques feuilles et plaqua son plan à plat sur le bureau. Elle s’éclaircit la voix avant de commencer :

Bien, je vais vous faire part de mon idée sur le programme. Si vous avez une feuille ou un cahier commencez a prendre en note s’il vous plait.

Elle observa avec soulagement et tendresse Amika qui elle avait spontanément commencé a prendre des notes des le début du cours. Mais cela n’annulait pas le stress auquel elle était sujette. Elle avait l’impression d’avoir reussi à prononcer à peu près bien les mots qu’il fallait, cependant elle sentait bien qu’elle commencait à respirer plus fort que sa poitrine était opressée.

On va commencer par une chronologie générale de l’apparition des différentes races. Après, on enviseagera chacune des races représentées dans cette école au cas par cas en étudiant leur évolution au cours de l’Histoire. Mais pour l’instant il est important que nous commencions par une initiation générale qui vous permettra de comprendre un peu mieux les buts de cette étude.

Elle reprit son souffle. Elle était maintenant sûre de se sentir beaucoup trop serrée au niveau de la poitrine. C’était comme si l’air qu’elle inspirait s’échappait de ses poumons avant qu’elle ne puisse l’absorber. Cela remémora à la jeune enseignante des moments semblables quand elle courrait ou passait des examens. Elle avait toujours eu des problèmes à ce niveau là mais c’était très embarrassant lors d’un moment pareil. De toutes les facons, le surveillant avait raison, il fallait qu’elle reprenne son cours en main, elle ne pouvait pas se dégonfler de la sorte au moindre incident.