Je ne voulais pas changer d'école. [libre]

« … Kageshiro… Kageshiro… Kage… shiro …
... Hmm, ça devrait être là. »

Devant les portes du pensionnat venait d’apparaitre, comme par enchantement, la silhouette d’une jeune fille, tenant entre ses mains une feuille de papier dont elle ne semblait pas prendre grand soin, vu qu’elle était vilainement froissée. Elle regarda cette feuille une dernière fois, pour confirmer sa position, avant de la ranger –ou plutôt de l’écraser…- au fond de sa poche. Elle observa les portes, fronçant les sourcils, ballonnant légèrement les joues. Alors c’était là qu’elle allait vivre maintenant ? Pas génial, comme endroit. Elle préférait largement son collège.

D’ailleurs, l’ambiance était trop froide à son goût. Il n’y avait pas un chat à l’entrée… Peut-être était-elle venue trop tôt… ou trop tard ? Elle n’avait pas non plus vu l’ombre d’un court de Tennis. Affichant une mine de plus en plus renfrognée, elle se demandait vraiment si ce pensionnat avait ne serait-ce qu’une raison valable pour qu’elle y soit transférer. Sans quoi, elle rentrerait immédiatement chez elle. … Du moins, c’est ce qu’elle aimerait faire. Mais rentrer était impossible tant qu’elle ne se serait pas familiarisée avec ses nouvelles aptitudes.

Alors quoi, ils font des cours de magies à Kageshiro ? Des cours de « J’apprends aux Elfes attardés à utilisait leur pouvoirs » ? N’importe quoi… Et puis c’est quoi ce nom, Kageshiro ? Ombre blanche ? Ça craint trop, comme nom…

Elle continua de médire dans ses pensées tout en poussant les portes du pensionnat. Après tout, elle n’avait plus d’autre choix que d’y entrer. Se plaindre était une perte de temps.
Une fois à l’intérieur, elle referma les grandes portes.
… Le silence le plus totale régna dans le Hall. Pas un chat. Même pas une mouche qui vole. Rien.

. . .

En observant cet élan de non-vitalité dans le Hall, Haruko soupira. Elle fit deux pas, trois pas, hésitante, jusqu’à arriver au centre du Hall, puis s’arrêta. Elle laissa tomber ses bagages au sol.
Le simple bruit des sacs tombant au sol résonna dans le grand Hall.
Elle resta debout. Elle ne venait pas de très loin, donc elle n’était pas fatiguée. Elle regarda autour d’elle, un peu méfiante. Ce silence devenait pesant, et rendait l’endroit assez lugubre, malgré les nombreuses lampes qui illuminaient et réchauffaient la pièce.
...
Lassée de ce calme mortel, elle essaya d’attirer l’attention d’une quelconque personne pouvant se trouver dans le coin.

« Oooi… Il y a quelqu’un ? » Dit-elle d’un ton blasé et détaché.

Elle n’eut pour réponse que son écho. Sérieusement, il n’y avait vraiment personne ici ? Elle sortit son téléphone de sa poche pour regarder l’heure, et fixa l’écran une bonne minute, avant de le ranger. Elle passa une main derrière sa tête, en soupirant de nouveau.
Soudain, de légers bruits de pas la tirèrent de son ennuie. Les pas résonnaient de plus en plus fort. Quelqu’un s’approchait...

Invité

Foulant pour la première fois les couloirs du pensionnat où il désirait loger durant un temps indéfini, William commençait à perdre patience. Il n'y avait absolument personne à l'horizon. Pas un élève, pas un professeur... Aucun comité d'accueil. C'était à peine si les oiseaux chantaient dans la cour qui se trouvait à l'entrée et qu'il avait traversé silencieusement. Ainsi, seul le son de ses pas et de la foulée régulière de son invocation du jour se faisait entendre dans le vieux bâtiment. Ambiance plutôt lugubre.

~ ~ ~

Un an.
Une année complète, presque jour pour jour, que William errait sans but, depuis son bannissement du Monde céleste. Les jours, puis les semaines, et enfin les mois, s'étaient écoulés avec une rapidité inouïe... Au début. Mais, passé l'euphorie des premiers instants, c'est avec une lente monotonie que s'était mis à s'égrainer le temps. La vie dans le Monde humain est quelque chose de très intéressant pour un être dit ''surnaturel''. Néanmoins, il faut avouer que le quotidien du commun des mortels devient d'un ennui mortel lorsqu'on s'en va l'étudier de trop près. Pour sa part, l'Ange déchu pensait avoir tout fait : des cours dans un lycée à quelques activités typiques... Volant çà et là pour subvenir à ses besoins, le sombre jeune homme était même parvenu à monter à bord d'un de ces immenses oiseaux de métal cracheur de feu que ces êtres appellent des avions. Objet très intéressant bien que quelque peu grossier, il faut l'avouer... Néanmoins, pas assez performant pour rejoindre la cité des Anges, au grand désarroi du garçon qui souhaitait plus que tout faire payer son sort à ce à qui il le devait.

Pas tout à fait fais à l'idée que jamais il ne toucherait à nouveaux les nuages, William s'était donc attelé à ce pourquoi un être démoniaque lui avait redonné ses pouvoirs : faire un enfer de la vie d'un maximum d'êtres purs. Ils étaient beaucoup sur ce terrain neutre : Neko, Ange, humain voire certains loup-garous... Assez de quoi permettre à l'ange démoniaque de s'essayer à plusieurs méthodes : de l'assassinat rapide des plus chanceux à la longue torture des autres, en passant par la mort par morsures de louveteaux afin de les nourrir, cela va sans dire. En quelques mois, le jeune homme était devenu un assassin hors pair et désormais, rien, ou presque, ne l'arrêtait dans ses folies meurtrières.

Cependant, fatigué d'une vie de vagabond qui, selon lui, ne lui réussissait que très peu, l'Ange déchu s'était mis à la recherche d'un endroit où il pourrait se poser. C'est à ce moment qu'il prit connaissance du pensionnat Kageshiro. Un lieu pour les gens... Spéciaux, en somme.

~ ~ ~

C'est donc pour cela qu'en ce jour, William marchait dans ce couloir vide, les mains dans les poches, à la recherche d'une âme qui vive. Accompagné, sur sa droite, par Isidar, le louveteau à la robe noire tachée de bleu et aux iris semblant refléter l'océan tout entier. Jetant un rapide coup d'oeil à la petite créature, l'Ange esquissa un sourire. Cette petite femelle était surement la plus douce des six. C'est d'ailleurs pour ça que pour son entrée dans l'établissement, le jeune homme l'avait choisie elle. Certes, il aurait également pu venir seul, mais, s'étant promis de faire appel à l'un d'eux chaque vingt-quatre heure, le ténébreux garçon n'avait pu s'y résoudre. Et puis, ce serait un bon moyen de savoir s'ils acceptaient les animaux, ici. Ils avaient intérêt en tout cas.

« Oooi… Il y a quelqu’un ? »

Une voix féminine vint sortir l'être ailé de ses réflexions. Apparemment, il n'était pas le seul à chercher des surveillants. Soufflant profondément par le nez, montrant ainsi la lassitude qui commençait à le gagner, William se mît à marcher plus vigoureusement, histoire de rejoindre d'inconnue. Il y avait deux solutions : soit il ferait connaissance avec et se joindrait à elle dans la recherche, soit il essayerait de l'éliminer. L'issue dépendant exclusivement de la race de ladite jeune fille.
Les choses étaient clair dans l'esprit du jeune homme et c'est donc tout en pensant à cela qu'il se planta face à l'étrangère. Visiblement, elle n'avait pas l'air d'une Ange et n'en avait de toute façon pas l'aura. Tant mieux. Supporter un de ses ''semblables''? Plutôt mourir. Ou non en fait : plutôt le tuer.

« Je vois que je ne suis pas le seul à trouver étrange qu'il n'y ait absolument personne dans ce pensionnat. William, enchanté. » Commença-t-il d'abord sur un ton faussement chaleureux couvrant l'esprit asocial qui, d'ordinaire, l'aurait poussé à passer son chemin sans un mot. « Tu viens pour t'inscrire toi aussi ? »

Haruko s’était tourné en direction des bruits de pas. Une silhouette sortit de l’ombre et s’approcha.
Elle regarda la personne s’approcher avec un air impassible. Il s’agissait d’un homme, plutôt grand, tout de noir vêtu. Le regard de la jeune fille sembla tout de suite plus intéressé lorsqu’elle vit que le garçon était accompagné par un animal, aussi noir que lui. Plus l’homme se rapprochait, plus il paraissait grand. Haruko pouvait petit à petit distinguer les yeux du garçon, blanc comme l’ivoire, et ceux de son compagnon, qui brillaient d’un magnifique bleu océan. Il finit par s’arrêter, juste devant Haruko, qui put l’observer de plus près. Le visage du garçon était très fin, ne laissait pas paraitre d’âge. En le regardant bien, on pouvait dire qu’il était beau garçon… mais Haruko ne faisait pas vraiment attention à ce genre de chose, elle était plutôt intrigué par le regard que le garçon lui avait lancé. En effet, il semblait aussi avoir observé Haruko quelques instants, avant de lui adresser la parole, sur un ton à priori chaleureux.
« Je vois que je ne suis pas le seul à trouver étrange qu'il n'y ait absolument personne dans ce pensionnat.
William, enchanté. »
Bien qu’il lui avait paru dangereux le premier instant, le garçon n’avait finalement pas l’air de mordre sans raison. En plus, il y avait un animal avec lui. Peut-être était-ce quelqu’un de bien ?
« Tu viens pour t'inscrire toi aussi ? »
Avec ce qu’il venait de dire, Haruko put facilement déduire qu’il s’agissait aussi d’un nouvel élève. Bien qu’un peu méfiante, elle se dit que la présence de quelqu’un dans le même cas qu’elle n’était peut-être pas une si mauvaise chose…
« Je… Je m’appelle Haruko. Enchantée. » Elle inclina la tête en guise de salut. « Je viens d’arriver. Mais il n’y avait personne pour m’accueillir dans ce hall... » Elle marqua un blanc, puis soupira.« Je suppose que tu n’as trouvé personne toi non plus. Drôle de bahut… »
Elle baissa les yeux pour regarder l’animal aux coté du prénommé William. Il semblait s’agir d’un louveteau, son pelage était d’un noir profond, mais avait la particularité d’être tacheté de bleu. Haruko ne put s’empêcher de sourire en regardant l’animal, qui avait des yeux magnifiques. Pour se balader accompagné d’un louveteau, le garçon devait lui aussi aimer les animaux. Du moins, c’est ce qu’elle pensa.

Invité

Non, en effet, lui non plus n'avait encore croisé une seule âme. À croire que la dénommée Haruko, Isidar et lui étaient les seuls êtres à arpenter les lieux.

« Eh ben. L'année commence bien si on doit jouer à cache cache avec les autres occupants de cet établissement. »

Préférant jouer les gentils, William arbora sa mine, et donc son sourire le plus charmeur et, tout en s'adressant à sa nouvelle connaissance, passa négligemment sa main droite dans la masse sombre qui lui servait de cheveux.

« Ah et je te présente Isidar sinon. Tu n'as pas peur des chiens dis-moi? »

Entendant ladite ''chienne'' grogner sourdement à l'attention de son Maitre, ce dernier se rectifia dans la minute, tout en attrapant l'animal pour le porter dans ses bras.

« Enfin... Des loups... Mais elle est gentille, je te rassure. » Ajouta le ténébreux garçon -bien qu'ayant noté que son interlocutrice, plus fascinée par l'envoutant regard de la bête qu'effrayée par son caractère sauvage, souriait en la regardant, montrant ainsi son point de vue sur le sujet.

Enfouissant un instant la partie basse de son visage -à partir de son nez- dans le doux et sombre pelage de sa compagne à quatre pattes, l'ange noir perdit brièvement la notion du temps. Il aurait pu rester des heures ainsi : debout, ses sens concentrés sur la petite créature qui le réchauffait et dont il entendait le petit cœur battre un rythme qui lui était propre, quoique toujours à l'unisson avec le sien. R'ouvrant les yeux, comme s'il sortait d'un rêve, le sombre garçon fut presque surpris de retrouver la jeune femme face à lui. Cachant son gêne derrière la fourrure soyeuse d'Isidar, l'être aux ailes noires, peu habitué à une telle situation, se racla la gorge pour se donner un semblant de contenance, puis, tout en regardant au-delà de son opposante, reprit la parole du mieux qu'il le put.

« Tu as fais quelle partie du bâtiment, toi? Si ça te dis, je proposes qu'on fasse le reste ensuite. Je n'ai pas encore vraiment cherché pour ma part, préférant laisser les surveillants venir à moi plutôt que l'inverse... Si tu vois ce que je veux dire... » Finit-il par conclure, un autre type de sourire charmeur sur les lèvres, laissant paraitre un coté faussement naïf et attachant de sa personne.

*Naïf et attachant? ... C'est désespérant.* Pensa-t-il en soupirant discrètement dans les poils noirs du louveteau.

Il faut avouer que cette facette lui allait plutôt bien : en tant qu'Ange de naissance, il était aisé pour William d'arborer ce genre d'expression. Néanmoins, son caractère ne s'y accordant absolument pas, il était rare que ce soit le cas et, à vrais dires, cela le répugnait plus qu'autre chose. Mais, puisqu'il faut être encore plus proche de ses ennemis que de ses amis, autant se faire violence, de temps en temps.

« Eh ben. L'année commence bien si on doit jouer à cache-cache avec les autres occupants de cet établissement. »
C’est vrai que deux nouveaux étudiants qui arrivent à se retrouver seuls dans le hall d’une école en pleine semaine alors qu’ils sont supposés s’y inscrire … c’est assez inquiétant pour la suite. Cette année s’annonçait vraiment différente des autres années scolaires qu’Haruko avait pu vivre. Elle regarda du coin de l’œil encore une fois autour d’elle l’immensité du hall étrangement vide. Elle soupira et reposa son regard sur le louveteau.
« Ah et je te présente Isidar sinon. Tu n'as pas peur des chiens dis-moi? », Lança le garçon aux cheveux noirs, avant de corriger rapidement sa phrase, suite à un grognement de mécontentement de la dite Isidar. « Enfin... Des loups... Mais elle est gentille, je te rassure. »
Haruko laissa échapper un léger rire face à la situation. Ses deux nouvelles connaissances aux poils noirs avaient l’air de très bien s’entendre.

« Non, je n’ai pas peur. Ni des chiens, ni des loups, ni d'aucun autre d’ailleurs... J’aime beaucoup les animaux, et vu son regard, elle n’a pas l’air d’être agressive. Pas de soucis, donc. » Dit-elle en souriant, avant de se mettre à la hauteur des yeux de la petite louve, en se dressant sur la pointe des pieds -vu que William était bien plus grand qu’elle, et par conséquent, la petite louve dans ses bras n’était plus à sa portée. « Enchantée, Isidar. »
Elle resta sur la pointe des pieds pour regarder le garçon dont l’esprit semblait s’être soudainement absenté. Il avait les yeux fermés, l’air serein. Haruko pencha la tête sur le côté en souriant. Ce garçon avait quelque chose de spécial, qu’elle n’avait jamais ressenti avant. Peut-être qu’il n’était humain, lui non plus ?

Haruko n’avait croisé aucun être particulier à par son père. Mais rien ne pourrait l’étonner. Le garçon aux cheveux noirs aurait pu être un corbeau que ça ne l’aurait pas particulièrement perturbée. Elle était quand même curieuse. Peut-être qu’elle rencontrerait plein de gens spéciaux ici. Surement, même. Et si ça se trouve… ils n’étaient pas seuls dans ce Hall ! Peut-être était-ils entourés par des hommes invisibles, des caméléons, ou pire…. D-Des… Des fantômes !

Elle n’eut pas le temps d’approfondir cette pensée horrifiante, les yeux blancs du garçon se rouvrir, la faisant frissonner de surprise intérieurement. Non, il ne pouvait pas être un fantôme. Pas lui. Il aurait les yeux plus… non, en fait il n’aurait pas d’yeux.
Rassurée par sa propre théorie, elle reprit son sourire en regardant le garçon. Il avait le regard fuyant depuis qu’il avait ouvert les yeux, et se racla soudainement la gorge. Peut-être qu’elle l’avait gêné ? C’est vrai que ça ne se faisait pas trop, de fixer les gens comme ça…
« Tu as fait quelle partie du bâtiment, toi? Si ça te dis, je propose qu'on fasse le reste ensuite. Je n'ai pas encore vraiment cherché pour ma part, préférant laisser les surveillants venir à moi plutôt que l'inverse... Si tu vois ce que je veux dire... » Conclut le mystérieux garçon, un air naïf et un sourire attachant sur le visage.

Le visage du garçon fit sourire Haruko. Il avait une expression étrange, comme si son visage et ses yeux n’était pas d’accord. La jeune fille trouva cela curieux, mais ne s’y attarda pas trop, pensant que c’était dû à ces yeux blancs dont elle n’avait pas l’habitude.
« Oui, je vois ce que tu veux dire. Moi non plus je n’ai pas vraiment cherché… mais je viens de là. » Dit-elle en pointant le couloir dont elle était arrivée. Puis elle regarda un autre couloir. « Il y a l’air d’avoir un escalier là-bas… on trouvera peut-être un surveillant ou quelqu’un à l'étage pour nous aiguiller ? »

Elle remit son sac de tennis sur son épaule, et prit son autre bagage dans l’autre main. Elle fit quelques pas en direction du couloir, se penchant sur le côté pour vérifier qu’il y avait bien un escalier. Elle se retourna vers William et Isidar, et leur sourit. « C’est par là. Vous venez ? »

Invité

La réaction de la jeune fille à son égard perturba légèrement William. Elle souriait en le regardant... Pourquoi? Était-ce cette mine désespérément attachante qui la faisait réagir ainsi? Certainement. Lui qui voulait être craint et respecté, et donc laissé en paix, il partait plutôt mal. Observant, toujours immobile, sa jeune interlocutrice tandis qu'elle parlait, l'Ange demeurait partagé entre deux attitudes. Rester calme et charmeur pour attirer sa sympathie afin de s'en servir -ou pas- plus tard ; ou adopter dors et déjà le comportement qui lui était étrangement naturel : à savoir, être antipathique et froid à souhait envers les êtres qui l'entouraient. Dilemme plutôt dérangeant. Il est vrai que les alliées sont des pions utiles, mais il est également juste qu'ils ont tendances à se croire des amis. Hors, des amis prêts à retourner leur veste à tout instant, le jeune homme n'en avait nullement envie.

« Oui, je vois ce que tu veux dire. Moi non plus je n’ai pas vraiment cherché… mais je viens de là. Il y a l’air d’avoir un escalier là-bas… on trouvera peut-être un surveillant ou quelqu’un à l'étage pour nous aiguiller ? »

Suivant des yeux l'adolescente qui se déplaçait déjà dans la direction qu'elle venait d'indiquer, le sombre garçon laissa se dessiner un bref sourire sur ses minces lèvres. Quoique. Elle n'avait pas l'air méchante après tout. Et puis, Isidar ne l'avait pas encore attaquée -ce qui, étant donné la proximité qu'il y avait eut entre sa gueule et la bipède, était plutôt étrange. Un instant envouté par le mouvement fluide des cheveux de sa nouvelle connaissance, William dut se mordre la lèvre inférieur pour retrouver ses esprits. Qu'est-ce qui lui prenait de s'évader ainsi? C'était la deuxième fois dans un très court laps de temps... Décidément, il était vraiment très mal partit pour recouvrir cette sorte de réputation qu'il chérissait tant.

« C’est par là. Vous venez ? »

Demeurant constamment statique, fixant un point imaginaire face à lui, le regard presque perdu en fait, l'Ange déchu ne réagit pas tout de suite à la demande d'Haruko. Quelque chose clochait. Pourquoi ce bâtiment était-il si vide? Si... Desert et silencieux? Malgré qu'il ne le fasse paraitre, la situation préoccupait on ne peut plus le grand brun. Étudiant les lieux pour la énième fois, il finit par poser son regard sur la dynamique jeune fille qu'il venait de rencontrer. Sans qu'il ne sache pourquoi, les craintes du garçon s'envolèrent en un battement de cils et, c'est même sans s'en rendre compte qu'il laissa sa précieuse compagne à fourrure se libérer de ses bras pour rejoindre celle qui, un instant auparavant, lui était pourtant inconnue. Comme si ces quelques mots avaient suffit pour charmer la créature. Haussant un sourcil d'incompréhension, William resta profondément choqué par cette réaction de l'animal qui, dans d'autres conditions, aurait plutôt eu tendance à se jeter toutes griffes dehors sur ce qu'elle aurait alors considéré comme une proie. Calme certes, mais elle n'en restait pas moins dangereuse, contrairement à ce qu'avait affirmé son Maitre. Passant outre cette situation qui lui paraissait pour le moins étrange, l'Ange enfonça les mains dans ses poches et, faisant comme si tout ceci lui apparaissait comme d'une banale normalité, s'approcha nonchalamment des deux jeunes filles qui l'attendaient.

[...] Tandis que tous trois arpentaient les couloirs de l'étage supérieur, Will s'arrêta brutalement au milieux du couloir. Un premier son, plutôt bref, vint briser le lourd silence qui pesait dans le corridor. Tandis qu'il levait la main tenant son téléphone, la droite, à hauteur des yeux, un second se fit entendre. Puis un troisième, plus rapproché du précédent, tandis qu'il déverrouillait l'appareil électronique pour regarder l'heure. Et, ainsi de suite, c'est toute une rafale de sons stridents et brefs, légèrement énervants, qui se fit entendre. Soupirant fortement, l'invocateur jeta un regard emplit de sens à sa créature qui, consciente de la signification de cette alarme, le fixait déjà, son regard bleu le suppliant presque. Il faut dire que lorsqu'il avait instauré la règle des vingt-quatre heures, le jeune homme l'avait fait en pleine journée. Observant tour à tour la louve et la jeune fille qui les accompagnait toujours, l'Ange était partagé, voire presque affolé. Paniqué car face à un réel dilemme, cette fois. Soit il renvoyait Isidar dans la minute -puisque son portail était désormais ouvert-, et faisait donc appel à Brisingr (le suivant sur la liste -s'exposant donc aux caprices potentiels du plus instable des six-) ; soit il la gardait encore un peu -au risque de subir la colère du louveteau du feu par la suite. Ne supportant la mine de "chien battu'' (justement) qu'affichait l'élémentaire de l'eau, son Maitre leva les yeux vers la jeune Haruko, la questionnant involontairement du regard -celui-ci étant redevenu froid et assassin, faute de contrôle.

Reprenant ses esprits, William brisa en un instant cette situation qui lui était intenable et, tout en éteignant son téléphone, s'adressa à la lycéenne :

« Tiens, regardes là bas. » Commença-t-il en pointant un écriteau placé sur une porte afin de faire oublier l'instant passé.« Je crois qu'on vient de trouver l'administration... » Finit par conclure le sombre jeune homme, tout en se dirigeant vers ladite porte, adressant au passage un clin d'oeil à sa camarade.

Soupirant de soulagement tout en poussant la porte, William n'en fut pas moins déçu lorsqu'il se retrouva sur le pas de la porte, désormais ouverte. Ouverte sur une salle vide, encore une fois...

« C'est repartit pour un tour... » Marmonna-t-il alors, se retournant vers Haruko, l'air aussi blasé que désolé.

Un son à la limite du supportable s’échappa du téléphone de Will. Alors que celui-ci était occupé à déverrouiller son portable pour regarder l’heure, Haruko se gratta l’oreille. Le bruit l’agaçait, lui faisait même légèrement mal. Elle qui avait l'ouïe très fine, ce son ne faisait que lui déclencher un beau mal de crane. Les sons étaient de plus en plus forts et rapprochés. Haruko mit ses deux mains sur ses oreilles pour les boucher. Quelle alarme agaçante il avait sur son téléphone, celui-là ! Espérons que ça soit au moins aussi important que l’alarme qu’elle m’était pour ne pas louper les matchs de tennis à la télé.

Haruko jeta un regard agacé en direction de William, en ballonnant les joues. Mais en voyant les regards que William et Isidar s’échanger, elle décida de plonger ses yeux dans ceux de la louve. Elle ne comprit pas vraiment que quoi il en retournait.

« Huh, tu dois t’en aller, Isidar ? C’était pour ça l’alarme… un rendez-vous peut-être ? » Demanda Haruko, d’un ton un peu inquiet vu la tête que faisaient ses deux nouveaux camarades, et surtout William qui avait l’air en pleine… panique intérieure.

Un loup qui a rendez-vous ? Boarf, déjà, un gars aux yeux blancs, puis un loup à tache bleu… alors pourquoi pas. Elle-même était bien Elfe.
Haruko n’eut pas plus de temps pour réfléchir à ce qu’elle venait de dire. Le garçon la regardait, d’un regard froid et assassin. Pourquoi, en fait ? Peut-être avait-elle dit quelque chose de mal ? Elle ne comprenait pas trop la situation, aussi… peut-être que lui non plus ? M’enfin, le regard avait beau être un peu déstabilisant su le coup, il en fallait plus pour fâcher Haruko.

« Isidar, tu va rester, hein ? Ça peut pas être un rendez-vous si important, après tout ! » Lança-t-elle avec un faux sourire insouciant. Elle n’avait juste pas envie que la petite louve s’en aille et la laisse seule avec un garçon, en réalité. (xD)

William finit par éteindre l’affreuse sonnerie, et cessa de la fusiller du regard. Haruko soupira de soulagement tandis que le garçon lui indiqua une direction.

« Tiens, regardes là-bas. Je crois qu'on vient de trouver l'administration... »

Haruko suivit le doigt, et le temps de se retourner, elle vit William s’y diriger en lui adressant un clin d’œil. La jeune fille fit une grimace infantile avec le rose sur les jours et s’apprêta à le suivre dans la pièce, mais le garçon se retourna presque aussitôt vers elle, blasé et désolé.

« C'est repartit pour un tour... », Marmonna-t-il.
« Sérieuuuux ? » Rétorqua-t-elle, d’un air super déçu. « Où est-ce qu’on va chercher maintenant ? » Elle poussa un très long soupir et lança un regard interrogateur à William, puis à Isidar. « Tu n’aurais pas une idée toi, Isidar ? » Demanda-t-elle.

Parler à un animal n’avait rien d’anormal pour Haruko, vu qu’elle le faisait chez elle tous les jours. Elle aimerait bien avoir un compagnon à poil pour lui tenir compagnie à l’école… son chat lui manquait déjà trop. Elle releva les yeux vers William, pour lui demander où aller après.

Les sermonts. Laissez moi vous dire à quel point c'est chiant et barbant quand c'est vous qui les prenez en pleine face. Bon d'accord elle y avait été un peu fort en frappant deux, trois... Bon ok beaucoup d'élèves mais c'est pas ça faute si c'était la jungle et puis elle était aussi nouvelle et frustrer de devoir quitter son chez elle pour aterrir ici, puis y avait la période d'addaptation, elle dormait mal et tout et tout. C'est vrai qu'elle n'est pas très sympatique et qu'elle leur a dit des truc pas très gentil mais ils l'avaient cherché aussi! D'accord elle est jeune, petite et s'habille pas comme tout le monde mais ils avaient qu'à garder leur critiques et commentaire pour eux! Franchement c'est pas cool tout ça, mais alors vraiment pas cool, non! Ceux qui ont été se plaindre allaient payer cher, vallait mieux pas pour eux qu'elle connaisse leur nom et/ou numéro de chambre parce que je ne vous dis pas les déguâts. Sauf que d'un autre coté il ne fallait pas qu'elle cause ou s'attire des ennuis ou elle pouvait dire adieux à sa couverture. Pfff qu'est ce que c'est dure. Elle allait devoir utiliser la force que en cas de force majeur maintenant y a de quoi vous miner le morale quand vous êtes comme Ichigo. Là il ne rester plus qu'une chose à faire: manger! Et pour ça fallait aller au seul endroit du pensionnat où il y avait de la bouffe: la cafétéria! Et pour aller à la caffétéria... Fallait qu'elle fasse demi tour parce que oui! Elle avait vadrouillé dehors pour voir si personne ne séchait les cours! Alors qu'on vienne pas lui dire qu'elle fait du mauvais boulot PARCE QUE OUI ELLE EST BIEN NOTRE ICHIGO! Ouais vous pouvez l'acclamer les gars elle assure! Et donc elle faisait tout le chemin inverse tout en mangeant un pain au melon, oui Ichigo est aussi prévoyante, vous savez on sait jamais quand on aura faim alors vaut mieux avoir un petit gouté avec sois, conseil de surveillante.

Bref, Ichigo rentre à l'intérieur, traverse les couloirs avec déjà le gout d'un bon plat qu'elle allait trouver à la cafét'. Ses pas raisonnaient dans le couloir annoçant son arriver, les petits sécheurs avaient intérêt à fuir, enfin si il y en avait qui trainait encore dans les couloirs. Mais personne à l'horizon donc pas de soucis et elle allait arriver à la cafét' sans encombre. Et puis là PAF! Un bruit du style alarme, genre un peu comme ceux des réveils! Rhaaaa comme elle déteste ce son. Cet élève, si s'en était un allait avoir de groooooooooooooooooooooooooooooos ennuis pour avoir fait un boucant pareil. Elle changea donc de trajectoire pour se diriger vers le bruit et comme elle avait fini son pain au melon, elle dû sortir son pain fourré au chocolat. Elle avance, elle avance, c'est sûr qu'elle allait pas aller loin en reculant surtout dans ces longs et interminables couloirs, plus important encore elle avait faim! Elle se grouilla donc pour trouver le coupable. Point positif d'après ses calcules ça devait venir de cet étage, déjà ça de gagné.
Quand elle arriva sur les lieux, c'est pas un mais bien trois coupable qu'elle vit. Apparament ils étaient perdu, même que la fille au cheveux rose (pas banal comme couleur enfin j'peux parler Go a les cheveux vert) s'adressa une sorte de bêstiole. Go ayant trouver sa enfin plutot ses cibles bah... ralentit et c'est très amicalement qu'elle leur lança:

- Hey vous! Qu'est ce que vous foutez là?!

Elle était quand même encore un peu loin d'eux elle éleva la voix, mais trop parce que ça raisonne fort, sans oublier de prendre une boucher de son délicieux pain. On peut le dire très acceuillante notre Ichi qui était habillée de façon pas trop extravagante à son gout.

Spoiler:

» Se changer les idees. (+Yang)
» You're talking to me? [libre]
» une balade nocturne pour se changer les idées (pv: Lei-Fang)
» One, two, three... GO ! [Libre]
» Une assurance? (libre)