Arrivée [Nina]

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Ça y est. Arrivée dans le hall.
La logique aurait voulu que je sois stressée, à l'idée d'arriver dans une nouvelle école. Mais i y avait un moment que je ne connaissais plus le stress. Le contrôle permanent de mes émotions avait fait partie de mon apprentissage, et il y avait longtemps qu'un simple changement de classe et de camarades ne m'effrayait plus.
Et puis, j'étais fatiguée. Je m'étais levée tôt pour accueillir la nouvelle infirmière d'Ojiichan, étant donné que je ne serait plus là pour lui. C'est un grand-père très gentil, mais humain. Il y a un temps que sont survenus la mi-surdité, la perte de mémoire ... J'avais de quoi faire de mes journées, entre l'école, la cuisine, les médicaments et le ménage.
Maintenant, je me demandais ce que j'allais pouvoir faire.

*Rien, pensais-je en soupirant. Tu vas t'ennuyer à en mourir.*

Si j'avais estimé avoir le choix, je serais resté dans mon autre école. Mais il n'y avait que des gamins, qui ne comprenaient rien à rien ... et mon seul "dérapage" avait conduit à mon exclusion. J'étais calme, et certains élèves avaient eu du mal ... mais avaient réussi à me pousser à bout. Total sur trois personnes : Bras cassé, trauma crânien et évanouissement. Je les avait prévenus, pourtant. Quoiqu'il en soit, j'étais ici, maintenant.
Agacée, je repoussais une mèche turquoise tombée sur mon visage. Exceptionnellement, mes cheveux me tombaient librement jusqu'aux chevilles. Je ne les avais pas attaché, pas eu le temps. J'avais couru toute la journée. D'abord, l'infirmière d'Ojiichan. Ensuite, les bagages ... qui étaient essentiellement composés de mes deux armes, dans une poche du fond. Je n'avais aucune raison ou intention de m'en servir, bien sûr. Je me voulais trop calme pour ça. Puis, j'étais allé prendre le train. Et j'étais arrivée ici.
Je jetais un œil aux alentours, cherchant un endroit où je pourrais m'asseoir. Finalement, je laissais tomber ma valise par terre - un sac de sport, en fait - et m'asseyais dessus. Autant attendre confortablement. Et en plein milieu du hall, histoire qu'on me voie bien, tant qu'à faire.
Je baissais les yeux vers une poche, sur le côté de mon sac et en tirait un livre. J'étais quelqu'un qui s'ennuyait facilement, et il valait donc mieux m'occuper. Le livre était la version originale de Frankenstein.
Quitte à attendre, autant attendre intelligemment.

Invité

C’était la fin d’une chaude journée d’été. Les vacances avaient débuté depuis longtemps, mais faute d’argent, j’avais décidé de rester dans le pensionnat durant les mois de Juillet et d’Août. Il n’y avait personne dans la chambre. Mes deux colocataires étaient toutes les deux parties de leur côté et il semblait bien que j’allais être tranquille pendant tout le reste des vacances. Pas qu’elles m’ennuyaient… mais je préférais tout simplement rester seule. Sur une reprise de Where is my mind, je somnolais sur mon lit, profitant de la brise rafraichissante de la fin de journée. Quand la chanson fut finie, je me redressai et soupirai. J’avais le désagréable sentiment d’avoir oublié quelque chose… Ou plutôt quelqu’un. Je fronçai les sourcils. N’y avait-il pas quelque chose que j’avais omis de faire ? Réalisant soudain ce que j’avais oublié, je descendis de mon lit en quatrième vitesse en faisant un gros fracas. Je me ruai sur mon sac de cours, et après quelques secondes de farfouillage, trouvai enfin mon agenda. Je tournai les pages jusqu’à la date d’aujourd’hui : j’avais en effet oublié que je devais accueillir une nouvelle étudiante dans le pensionnat… Ce n’était pourtant pas mon rôle, puisque j’étais moi-même une étudiante ! Mais durant les vacances, les surveillants pouvaient se montrer d’une flemme incommensurable et laisser leurs devoirs aux étudiants qui restaient à Kageshiro… Il était environ cinq heure du soir et je devais accueillir la jeune fille à quatre heure cinquante. Déjà dix minutes de retard. J’enfilai rapidement des sandales plates, arrangeai mes cheveux quelque peu et sortie de la chambre en claquant la porte derrière moi. Le mur se fissura.

-Merde ! M’exclamai-je.

J’avais oublié de maîtriser mon pouvoir. Cela n’arrivait plus trop souvent que je casse des choses, mais il suffisait d’un seconde d’oubli pour que je fasse une bêtise…
Il y avait quelques étudiants dans les couloirs, mais en somme, tout le monde était encore dehors pour profiter des derniers rayons du soleil. Toutes les fenêtres étaient ouvertes et l’on pouvait entendre les cigales chanter. Lorsque j’arrivai enfin au hall, je me rendis compte que mes écouteurs étaient encore dans mes oreilles alors qu’aucune musique n’était en marche… Je levai les yeux au ciel et rangeai mon Ipod et les écouteurs dans ma poche. C’est alors que j’aperçu quelqu’un à côté de la porte d’entrée. Au début, je cru plutôt que c’était une… une chose. C’est-à-dire que je n’avais encore jamais vu autant de cheveux sur une tête, qui plus est des cheveux bleu turquoise. Je me demandai si cette fille aux cheveux extraordinaires était une humaine… Probablement pas.
Je m’approchai prudemment de la jeune fille. Elle était assise sur un gros sac de sport et était plongée dans la lecture d’un livre. Je m’éclaircis la gorge afin de lui faire savoir ma présence et déclarai timidement :

-Excuse-moi… Es-tu Akira ? Je m’appelle Nina. Je suis un peu en retard… Tu as beaucoup attendu ?

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"'You can blast my other passions, but revenge remains -- revenge, henceforth dearer than light of food! I may die, but first you, my tyrant and tormentor, shall curse the sun that gazes on your misery."
Frankenstein, Mary Keller (Chap.20)

Je trouvais décidément cela très drôle. Je me reconnaissais étrangement dans la théorie de ce monstre, dont un scientifique avait malencontreusement perdu le contrôle, et qui se mettait à tuer sans fin ... Comme mon père avait perdu le contrôle sur son propre monstre, moi-même. Noyade ? Laissez-moi rire doucement. Un sourire au coin des lèvres, je refermais le livre en question.
Rire doucement ...
La fille qui venait d'arriver était sans doute ici pour m'accueillir. Du moins, je l'espérais. Ce n'était pas de l'impatience, au contraire. Ma patience trouvait rarement - très rarement - ses limites. J'avais simplement envie d'un peu de repos, histoire d'éclaircir les choses dans ma tête. De repérer les lieux. Je me levais et la saluais, m'inclinant légèrement. Blonde, svelte ... elle avait des yeux vairons. Choses assez rare, à ma connaissance. Mais j'avais vaguement connu l'une de mes "sœur" qui avait un œil violet et un œil bleu. L'inconvénient, ce que l'on avait toujours du mal à regarder une telle personne dans les yeux. On la regardait plutôt dans l’œil. Lequel ? cela dépendait du choix qu'on faisait. Je me fixait sur le vert.
Nina semblait presque timide ... et avait fait une sorte de fixette sur mes cheveux, visiblement. Je souris légèrement, sans ironie cette fois-ci. Plus une sorte de façon de la rassurer, comme un attendrissement. Très peu de personnes comprenaient - et savaient - pourquoi je les laissais aussi longs. En une sorte de souvenir de ma mère, d'une part. D'autre part, comme une lubie.

"Excuse-moi… Es-tu Akira ? Je m’appelle Nina. Je suis un peu en retard… Tu as beaucoup attendu ?"

J'appréciais vraiment le fait qu'elle ait oublié mon nom de famille, que je détestais, mais qu'elle connaissait sans doute si elle était chargée de m'accueillir. Soudain, j’eus un ... une impression ? un pressentiment ?
Appelez ça comme vous voudrez. C'était comme si ... quelque chose était brisé, en elle. Au fond de son regard, dans son attitude. Il y avait quelque chose qui me rappelait moi-même. Sauf que de mon côté, la blessure était refermée. Par une "noyade" savamment calculée. Je repensais à la marque. Sa marque, inscrite au fer rouge sur mon épaule. "01". Signalant que j'étais la première expérience réussie de sa théorie. Comme pour que je n'oublie jamais.
Mon expression ne changea pas d'un iota. "Ne dévoiler ses pensées que pour anéantir l'ennemi". Je n'avais pas d'ennemis, ici.

"C'est moi. il n'y aucun problème, je n'ai pas attendu du tout."

En un sens, c'était vrai. J'avais en réalité très peu attendu, et n'avais pas vu ce laps de temps passer. Ce n'était pas comme si j'avais quelque chose d'urgent à faire, de toute manière. Je ramassais mon sac de sport, le hissant sur mon épaule. Étant donné ma stature, il était assez étonnant que ce sac massif semble peser aussi léger qu'une théière. Mais ça, c'était du point de vue d'un humain normal. Je n'étais ni humaine ni normale. D'ailleurs, Nina non plus, sans doute. D'ailleurs, est-ce que quelque chose était normal, ici ? La question me traversa l'esprit.

"J'ai droit à une visite des lieux ? Parce que, si tu as autre chose à faire, je peux me débrouiller."

Je n'aimais pas déranger, simplement parce que je n'aimais pas être dérangée. Et puis, ce n'était pas comme si je me perdais facilement.

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Lorsqu’elle se leva pour me faire face, la jeune fille me fixa de ses deux billes d’un bleu profond. Ses cheveux lui arrivaient jusqu’aux pieds, et je me demandai alors si elle les avait coupés au moins une fois dans sa vie. Tout cela était assez original et je me mis à chercher dans ma mémoire si je connaissais au moins une personne normale dans ce pensionnat… Non. Décidemment, non. Mais même en sachant cela, je ne pouvais m’empêcher d’être étonnée à chaque nouvelle rencontre que je faisais ici.
Avant de me répondre, la nouvelle continua de me fixer pendant cinq secondes sans prononcer un mot. Ses longs cheveux, sa petite taille et sa peau couleur porcelaine lui donnaient des airs de poupée. Je fus malgré moi attendrie par ce petit bout de jeune fille qui me souriait innocemment, sans encore avoir le moindre doute que son physique ne concordait certainement pas avec ce qu’elle était capable de faire ou ce qu’elle avait déjà fait dans sa vie.

Elle déclara :

-C'est moi. Il n'y aucun problème, je n'ai pas attendu du tout.

Elle ramassa alors son gros sac de voyage comme si celui-ci ne pesait que quelques grammes. Vous le devinerez : un sourire automatique s’afficha sur mon visage. Certes, ce n’était qu’un sac de voyage, mais étant donné la taille de la jeune fille, comparée à celle du sac qui avait l'air assez lourd, je ne pus empêcher un brin d’excitation. Cette nouvelle et moi-même avions apparemment bien plus de points communs qu’on ne pouvait croire, et cette force étrangement développée en faisait définitivement partie. Le fait de savoir que quelqu’un pouvait peut-être avoir le même genre de problème que le mien remua en moi un peu d’espoir. Oui, j’appelais toujours cela un « problème » et non un don. Ce sera un don lorsque j’arriverai à maîtriser complètement ce pouvoir que je trouvais alors si encombrant… Me sortant de mes réflexions, Akira me demanda :

-J'ai droit à une visite des lieux ? Parce que, si tu as autre chose à faire, je peux me débrouiller.

Rien ne laissait penser que je gênais la jeune fille. Au contraire, elle avait l’air sincère et honnêtement, cela me plut beaucoup. J’avais rencontré des personnes plutôt vicieuses, ici, et un peu de spontanéité n’allait pas me faire de mal. Je lui souris et répondis :

-A vrai dire, j’ai pas grand-chose à faire… Je passe mes vacances d’été au pensionnat et entre piscine, lecture ou autre activité, il n’y a pas beaucoup pour s’occuper.

Je laissai échapper un soupir, puis repris :

-Mais si tu veux te reposer, je peux tout simplement te conduire à ton dortoir ? Tu viens de loin ?

Détournant un instant mon regard le temps qu’Akira me réponde, je remarquai que le trou que j’avais fait dans le mur il y avait quelques semaines de cela, avait été rebouché. J’enfourai machinalement mes mains dans les poches de mon jean d’un air gêné, mais cependant soulagée que ma bêtise eût été réparée.

Invité

Mon sens de l'observation me fit vite comprendre que non, elle non plus n'était pas normale. Son sourire, lorsque j'avais récupéré mon sac, la trahissait assez ... Je sentais qu'on aurait peut-être des choses à se dire, elle et moi.
Elle semblait quasiment attendrie. Un piège dans lequel les gens tombaient très facilement ... à leurs risque et périls, en certaines circonstances. Je me souvins brièvement de Kitahara. Mon premier meurtre. Le plaisir, l'ivresse ressentie en m’apercevant de la facilité avec laquelle j'avais pu le tenir à ma merci. J'avais compris avec effroi que telle était ma vraie nature. Peut-être que si j'évitais la violence pendant un certain temps, je changerais, me disais-je. Mais les trois abrutis qui s'étaient laissés avoir par ma pseudo-fragilité, dans cette dernière école, m'avaient prouvés le contraire. J'étais même devenue bien pire. Au moins, ici, si jamais ça se reproduisait, j'avais très peu de chance de tuer quelqu'un ou de lui provoquer un trauma crânien. Même si j'avais tout intérêt à rester calme et à me maîtriser.
Oui, mes capacités n'avaient réellement rien à voir avec mon apparence de poupée de porcelaine. Et visiblement, il en était de même pour elle. Un test ? J'hésitais réellement à en faire un.

"J'ai droit à une visite des lieux ? Parce que, si tu as autre chose à faire, je peux me débrouiller."

Je me disais que, quitte à explorer l'endroit, autant que ce soit en bonne compagnie. Me prendre le chou maintenant n'était pas vraiment dans mon programme ... et puis Nina m'intriguait de plus en plus.

"A vrai dire, j’ai pas grand-chose à faire… Je passe mes vacances d’été au pensionnat et entre piscine, lecture ou autre activité, il n’y a pas beaucoup pour s’occuper."

Bien ... ce n'était pas une réponse réellement claire. Toutefois, je décidais de prendre cela comme un "puisque je n'ai rien à faire, pourquoi pas ?". Ça ne me renseignait toujours pas sur mon hypothèse de la déranger, mais autant "abuser" de sa gentillesse, dans ce cas ...
Mon but sous-jacent étant évidemment de faire connaissance avec elle.

"Mais si tu veux te reposer, je peux tout simplement te conduire à ton dortoir ? Tu viens de loin ?
- Je me suis levée assez tôt, ce matin. Mais je n'en suis pas non plus à tomber de fatigue, alors si tu veux bien me donner un peu de ton temps ..."

Elle avait détourné les yeux, fixant un mur avec attention. Cherchant à voir la cible de ce changement, j'observais une tâche plus claire sur le mur beige en question. Une nouvelle couche de peinture, probablement récente, qui formait un point blanc. A en juger par les coups de pinceaux mal appliqués, ce n'était pas une réparation prévue dans le budget de l'école ... Et à en juger par le visage contrit de Nina, sa façon de ranger ses mains dans ses poches, elle n'y était pas étrangère.
Ce qui me poussa à le faire, ce fameux test.

"Un question, Nina ; Tu rattrapes ?"

Et sans attendre sa réponse, je lui lançais mon sac dessus. Il n'y avait rien de méchant là-dedans, évidemment. Seulement, si elle le rattrapais à bout de bras, mon doute serait dissipé. En revanche, si elle avait très peu de réaction et le laissait la percuter et l'écraser, je me serais trompée ... ou alors, elle était moins réactive que moi.
Testons ta ressemblance ...
Je gardais tout de même un grand sourire, qui se voulait sympathique, de telle sorte qu'elle comprendrait bien assez vite qu'il s'agissait d'un jeu. d'ailleurs, si elle tombait sous le poids du sac, j'irais l'aider à se relever. Je n'avais aucune intention malveillante, bien au contraire. Mais à mesure que les entraînement avait fait de moi ce que j'étais, j'avais perdu mes manières bourgeoises pour quelque chose de plus direct.
J'espérais tout de même qu'elle le prendrait bien ... je faisais là un pari risqué, qui pourrait m'inscrire définitivement dans sa liste noire.

Invité

-Je me suis levée assez tôt, ce matin. Mais je n'en suis pas non plus à tomber de fatigue, alors si tu veux bien me donner un peu de ton temps ...

Elle avait dû remarquer que je ne la regardais plus dans les yeux car, à son tour, elle détourna son regard vers le mur que j'avais précédemment détruit. Je fronçai un sourcil, me demandant si elle allait faire le rapprochement entre moi et ce mur dont on pouvait très nettement distinguer la partie reconstruite. Cela aurait été assez perspicace de sa part, car je n'avais pas montré le moindre signe d'un don jusqu'à présent. Je n'aimais pas trop m'afficher, et montrer mon pouvoir à tout bout de champs n'était pas trop mon truc. Bon, il était vrai que le soir où j'avais détruit ce mur, je ne m'étais pas gêné pour utiliser ce « don » en déracinant un arbre devant un étudiant... Mais je ne savais pas qu'il était là et puis... j'étais très en colère. Akira me tira de mes pensées :

-Une question, Nina ; Tu rattrapes ? Me demanda-t-elle soudainement.

Une demie seconde plus tard, j'empêchai un énorme sac de s'écraser sur moi. Par réflexe, j'avais tendu mon bras devant moi et ma main, dont les doigts fins et délicats n'auraient jamais laissé soupçonner une telle force, avait très facilement rattrapé le lourd bagage. Il me fallut cinq secondes pour réaliser le lancé d'Akira et ma propre réaction. Curieusement, cet « envoie de sac » ne me parût pas agressif. La question qui le précédait laissait tout bonnement croire qu'elle voulait me faire subir un petit test. Peut-être qu'après tout, elle avait réellement compris quelle était la nature de mon « don » et qu'elle voulait en avoir le cœur net ? Quoi qu'il en était, je jugeai avoir réussi le test à cent pour cent. Grâce aux entraînements, j'avais maintenant quelques réflexes bien utiles... Rien d'aussi impressionnant que ce que les vrais professionnels pouvaient faire, mais je me débrouillais plutôt pas mal. J'abaissai le sac de manière à pouvoir voir Akira, et même si ma bouche était dissimulée derrière le sac, mes yeux laissaient penser que j'affichais un grand sourire. Elle aussi me souriait et rien qu'en la regardant je compris qu'elle avait deviné mon pouvoir. Même bien avant ce petit test.

Je posai le sac par terre avec un petit sourire au coin des lèvres. C'était maintenant à mon tour de la tester. Mon regard se posa sur un meuble, à trois mètres de là où nous nous postions. Je m'en approchai et saisis le bureau que je soulevai en suite sans aucun effort au dessus de ma tête :

-Et toi, tu rattrapes ? Dis-je, toujours aussi souriante.

Puis je lui lançai le bureau en espérant qu'elle aussi, avait le même genre de pouvoir que moi. Tu veux jouer, on va jouer, pensais-je, amusée.

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Oulà. Un bureau. Si je m'y étais attendue ...
Encore, un lancer de sac ne me dérangeait pas plus que ça. Ça restait du discret. Un bureau, c'était déjà plus ... massif ? Je n'avais pas vraiment envie de m'afficher. Enfin ... C'était moi qui avait commencé. Et, voyons les chose en face, cela m'amusait.
Et me plombais à la fois, bien sûr. Je pensais à mes frères et sœurs qui n'avait pas eu la même chance que moi. L'un d'entre eux, surtout, avec qui je passais le plus clair de mon temps libre ... notre ressemblance physique était tellement frappante que nous aurions pu être jumeau. D'ailleurs, nous nous conduisions pratiquement comme tels. Nous avions souvent ce genre de jeu.
La dernière fois que j'avais eu des nouvelles de lui, il venait de se faire embarquer au commissariat pour coup et blessures. Enfin ... cela était sensé être loin.

Et non seulement, Nina portait bien mon sac à bout de bras ... mais cela semblait être aussi le cas du bureau.
Analyse ...
En théorie, les instructeurs avaient mesuré ma force, et je savais que je commençais réellement à forcer à partir d'une tonne. Ma limite la plus extrême restait ce char T-62 que je n'avais décidément pas pu bouger d'un pouce. Concrètement, un bureau ne devait pas poser problème. Mon poids, par contre, était problématique. Si ce bureau me percutait comme il allait le faire, le bon plan n'était pas de rattraper le meuble en le soulevant au-dessus de ma tête : si je le faisais, je risquais une perte d'équilibre. Il me fallait plutôt l'intercepter, histoire qu'il ne me propulse pas contre un mur. Je m'en voudrais de faire des dégâts dès mon arrivée.
Un pied bien à plat au sol, l'autre jambe légèrement fléchie pour freiner la glissade, je réceptionnais le meuble sans trop de difficultés, si ce n'était un dérapage sur deux mètres ... le sol était lisse, et moi, je n'étais pas lourde.
Je me redressais sans effort, un sourire gêné aux lèvres.

"J'aimerais éviter de me faire remarquer dès mon arrivée ... "

A première vue, j'aurais dis plus forte que moi. Aussi rapide ou mortelle, j'en doutais. Mais j'avais le pressentiment qu'elle pourrait facilement soulever un immeuble. Pourtant, elle n'était pas plus lourde que moi, apparemment. C'était comme si ... les lois de la gravité avait un effet réduit, comme si son poids s'adaptait à la charge qu'elle soulevait, afin qu'elle ne se déséquilibre pas. Je repoussais à nouveau une longue mèche tombée sur mon visage, soupirant d'amusement.

"Tu as de la force, mais tu semble humaine. D'où ..."

Je laissais ma question en suspend. J'avais faillis lui demander d'où elle la tenait, mais je m'étais retenue. Ma cicatrice était assez bien refermée, mon esprit assez solide pour que je parle de mon passé sans émotion. Tout le monde n'était pas dans mon cas. Et en ce qui la concernait, la plaie ne semblait pas avoir réellement de cicatrice.
La force et la vitesse des vampires ne m'impressionnait plus ... mon père avait suffisamment bidouillé mon ADN pour garder les souches qui me permettrait d'hériter des capacités de ma mère. Par contre, j'étais agréablement surprise de retrouver un de ses traits chez un humain.
Je récupérais mon sac, légèrement gênée.

"Il va falloir remettre ce meuble en place. Si je le porte comme ça, la charge va me déséquilibrer, mais si tu peux le faire ..."

Invité

-J'aimerais éviter de me faire remarquer dès mon arrivée ...

Akira avait rattrapé le bureau. Le test était donc un succès. Cependant, elle avait eu du mal à encaisser l’envoie et avait dû se mettre dans une certaine position pour réceptionner le meuble que je lui avais envoyé. Je m’en voulu un peu d’avoir été aussi brusque. Mais bon, il ne fallait pas m’en vouloir, c’était pas tous les jours qu’on voyait quelqu’un comme soit… Je marmonnai une excuse d’un air gêné, même s’il n’y avait pas grand monde dans le hall pour voir nos exploits respectifs. Elle avoua :

-Tu as de la force, mais tu sembles humaine. D'où ...

Elle ne finit pas sa phrase. Ça avait l’air d’être une question, mais elle n’était pas allée au bout de celle-ci. Pourtant, je me doutais de quoi elle voulait parler. D’où venait mon pouvoir, puisque j’étais une simple humaine ? J’aurais pu lui retourner la question, bien que je me doutais qu’elle ne l’était pas elle-même. Des cheveux bleus comme cela… Sauf si on se les teint, c’est pas humain. Et puis, il y avait quelque chose chez elle, un je ne sais quoi, qui faisait que je pouvais sentir qu’elle n’était pas comme tous les autres êtres humains… Je ne tentai pas de répondre à sa question « non-posée », car je ne me sentais pas suffisamment en confiance pour parler de ce qu’il m’était arrivé. Peut-être un jour, qui sait… Elle me tira de mes pensées :

-Il va falloir remettre ce meuble en place. Si je le porte comme ça, la charge va me déséquilibrer, mais si tu peux le faire ... Dit-elle en ramassant son sac de voyage.

J’hochai la tête en signe de compréhension, puis sans hésiter, saisis le bureau d’une main, le soulevai à quelques centimètres du sol et le reposai à sa place sans grand effort de ma part. Je me tournai alors vers la nouvelle en souriant :

-Bon, on va la commencer cette visite guidée !

Puis je me mis en route vers les salles de classes. Je tournai la tête vers elle :

-A droite, ce couloir mène aux escaliers, au premier étage il y a les dortoirs des filles, au second, celui des garçons… Au rez-de-chaussée, il y a les salles de classes et si tu suis le couloir au fond, il y a l’infirmerie… Mais l’infirmière est pas souvent dans son bureau, donc il faut souvent se débrouiller seuls…

A peine j’eus fini ma phrase que je sentis quelque chose s’éclater son mon visage. En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, j’étais trempée de la tête aux pieds. Par cette chaude journée d’été, des étudiants avaient trouvé cela marrent de faire une partie de bombe à eau dans le Pensionnat, et une armée d’élèves en maillots de bain étaient en train de nous foncer dessus en éclatant de rire. J’avais vraiment l’air d’un chien mouillé, mes cheveux étaient collés à mon visage et mon débardeur noir était trempé… Avant même que je n’eus le temps de réagir, deux autres étudiants s’apprêtaient à lancer d’autres bombes à eau, mais…

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Une bombe à eau. A côté de moi, Nina en avait partout; ses cheveux étaient trempés, collaient à ses vêtements. Mais sur le coup, ce n'est pas réellement ce qui m'importait. Le liquide avait giclé jusqu'à moi, et mon bras me brûlait maintenant. Ma mère avait fait partie des rares vampire qui ne supportait pas l'eau pure ... malheureusement, j'en avais hérité. J'isolais la douleur de mon mieux, sans parvenir à la faire disparaître. Chaque gouttelette agissait sur moi de l'acide.

La seule chose que mon père avait ratée chez moi, dans son projet : ma résistance à cet élément. Je me souvenais encore des longues heures attachée dans une baignoire brûlante, sans possibilité d'en sortir. Pour "améliorer ladite résistance".
Mon visage s'était fermé alors que mes muscles se tendaient. L'eau me faisait de moins en moins mal d'un point de vue physique. Cours de gestion de douleur. Les pires, selon moi.

Le niveau psychologique était autre chose, car ce liquide me ramenait systématiquement à cette baignoire blanche, ce carrelage de marbre, et ma vision rougie par la douleur. J'avais cinq ans, la première fois.

Nina, elle, paraissait juste surprise. Je me forçais à respirer calmement, mais il y eu un geste de trop. Deux élèves en maillot de bains qui s'apprêtaient à nous éclabousser à nouveau.
Analyse ...
D'après l'odeur, pas de vampire. Un soucis en moins à se faire. Un elfe et un ange, visiblement. Bombe à eau dans les mains. Difficulté majeure : les désarmer sans se faire éclabousser. Difficulté mineure : ne pas les blesser. Avantage : je suis en colère. Première méthode, la douce ; je levais donc un regard meurtrier vers les deux joueurs, et mon ton se fit très lourd de menaces.

"Arrêtez ça tout de suite."

Je ne sais pas vraiment si c'était du fait de mon air glacial ou de l'aura de mort qui faisait maintenant surface autour de moi, mais il y eu un silence. Mes poings s'étaient crispés, et j'avais clairement sentis quelque chose se modifier en moi.
Détends-toi, ma grande. Tu es ici pour avoir quasiment tabassé trois personnes ... c'est pas le moment de recommencer.

"T'es coincée ou quoi ? c'est un jeu!"

Parole de trop de la part de l'elfe. En deux secondes, j'étais sur lui. Plaqué contre le mur le plus proche, il semblait réellement surprit. Mon effort de maîtrise me couta énormément quand je répétant, détachant bien les mots :

"J'ai dis : tout de suite."

Il leva les mains, en signe de capitulation, mais sa bombe lui échappa. Mes doigts se crispèrent dangereusement sur ses épaules quand, protégée par mes bottes, une partie de ma jambe fût touchée. Il grimaça de douleur, pendant que je serrais les dents en isolant la mienne.
Je forçais mes doigts à se détendre, le relâchais lentement. Aussitôt, il détala, prit de peur. Pour ma part, je posais de nouveau les mains contre le mur, rivait les yeux au sol. Les souvenirs m'assaillaient.

"C'est juste de l'eau, empotée ! Arrête de te plaindre !
-Mais ... je ..."
Phrase interrompue par la douleur. Takeshi tenait à ce que je le fasse. Il m’attrapa vivement les cheveux, et plongea ma tête dans l'eau brûlante sans me laisser d'autre choix. Je cru sincèrement me noyer. Retour brusque à la surface, pendant lequel je tentais vainement de reprendre mon souffle. La souffrance semblait paralyser mes poumons. Juste le temps de murmurer, d'un ton suppliant:
"Père .. je ne peux pas ...
-Balivernes !"
Dialogue impossible, et je hurlais, quand mon corps entier fût immergé d'un seul coup. A travers ma vision rougie par le mal, une voix tonitruante.
"La ferme ! Tu n'es qu'une gamine capricieuse !"
Une gifle retentissante, et ma tête heurta violemment le mur. Je serrais les dents, fermant les yeux, pour essayer de me contenir. Les hurlements devinrent des gémissement étouffés, que je maîtrisais tant bien que mal, mordant ma lèvre inférieure jusqu'au sang.

Un regard meurtrier à l'encontre de mon père, que je dirigeais contre le mur. Cette même eau, soit-disant inoffensive, l'avais tué ... l'imbécile. Il s'agissait d'ailleurs là de la seule fois ou j'avais bravé de l'eau pure de ma propre volonté. Retour à la réalité ... Nina devait s'être aperçu de mon brutal changement d'attitude. Qui changea à nouveau du tout au tout, de façon presque terrifiante. Je lui adressais un sourire gêné.

"Je ne supporte pas l'eau ... désolée. Toi, ça va ?"

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Par une chaleur telle qu’aujourd’hui, une « petite » éclaboussure ne me fit pas de mal. Je n’étais pas du tout colérique et ma première réaction ne fut absolument pas de péter une crise parce que j’avais reçu trois gouttes d’eau sur le visage. Au contraire, cela m’avait fait du bien, je devais l’avouer. Je soupirai, puis tournai la tête vers Akira. Elle, par contre, ça n’avait pas l’air d’aller. Le visage crispé, elle avait l’air très tendu et presque… souffrante. Je fronçai les sourcils en me demandant ce qui n’allait pas. Je n’avais rien contre elle, justement je commençais à bien l’aimer et la voir dans cet état ne me dit rien de bon. Quand je vis les deux autres étudiants s’approcher dangereusement avec deux nouvelles bombes à eau, je levai la main vers eux et j’ouvris la bouche pour leur dire d’aller jouer plus loin, mais…

-Arrêtez ça tout de suite.

Le ton d’Akira se fit sec et n’importe qui pouvait comprendre qu’elle était sérieuse. Très sérieuse. N’importe qui pouvait comprendre que celui qui désobéirait à cet ordre allait passer un sale quart d’heure. Je me postai à ce moment-là entre les élèves et la jeune nouvelle et je regardai successivement les deux partis. D’un côté, Akira avait l’air plus qu’énervée et de l’autre, les deux jeunes arboraient un air provocateur. Ils répondirent d’ailleurs :

-T'es coincée ou quoi ? c'est un jeu!

Je frappai machinalement ma tête avec ma paume, consciente que cette question allait rendre les choses encore plus électriques qu’elles ne l’étaient déjà… Je fixai l’un des deux élèves et essayai de lui faire comprendre avec mon regard que tous les deux feraient mieux de retourner jouer dehors, car ce n’était pas une bonne idée de provoquer Akira. Evidemment, je ne la connaissais pas et je n’avais aucune idée de quoi elle était capable, mais avec la démonstration qu’elle m’avait faite tout à l’heure, j’avais bien compris que ses airs de poupée étaient un mensonge. En plus, elle avait l’air en colère. Très en colère. A peine les mots étaient sortis de la bouche du jeune homme, je sentis un courant d’air passer juste devant moi et en un clin d’œil, Akira avait plaqué l’étudiant contre un mur. Je ne l’avais même pas vue passer et je fus à la fois effrayée et surprise de ce qu’elle venait de faire. Décidément, j’avais eu raison, l’habit ne fait pas le moine dans ce Pensionnat… Elle répéta :

-J'ai dis : tout de suite.

On pouvait lire la crainte dans les yeux du jeune homme et il fit signe qu’il allait arrêter et obéir. Elle lâcha prise et les deux étudiants s’enfuirent en courant. Après qu’ils furent partis, Akira eut l’air d’aller mal et dû s’appuyer sur le mur. Je ne savais pas trop si c’était pour se reposer ou pour se remettre de ce qu’il s’était passé. Je m’approchai d’elle, l’air inquiet et lorsque je vis son visage, je remarquai qu’elle avait l’air de souffrir. Je fronçai les sourcils d’un air compatissant. Après quelques secondes, elle leva la tête vers moi et se força à sourire :

-Je ne supporte pas l'eau ... désolée. Toi, ça va ?

Doucement, je posai ma main sur son épaule, d’une manière presque maternelle :

-Ca va… toi par contre, t’es sûre que ça va ? Tu veux qu’on passe à l’infirmerie ?

Je tournai la tête à droite et à gauche pour vérifier que d’autres élèves n’étaient pas encore en train de courir dans les couloirs avec des bombes à eau, puis je reposai mon regard dans celui d’Akira. Elle m’inquiétait vraiment. Je savais ce qu’était la souffrance, j’avais dû l’endurer pendant tellement longtemps avec toutes ces expériences… Et même après m’être échappée du laboratoire, je continuais de souffrir. Non seulement parce que je me blessais toute seule avec mon pouvoir que je ne maîtrisais pas bien, mais aussi la souffrance mentale… sans parler de cette horrible cicatrice qui me faisait constamment mal, certains jours plus que d’autres.

-C’est quoi le souci avec l’eau ? T’es allergique ? Je sais bien que même si t’étais colérique, t’aurais pas réagi aussi violemment à une simple bombe à eau… Je me trompe ?

Je cherchai alors un mouchoir dans ma poche et le lui tendis pour qu’elle puisse d’essuyer si elle en avait besoin en attendant qu’elle me réponde.

Invité

"Je ne supporte pas l'eau ... désolée. Toi, ça va ?"

La manière de presser sa main sur mon épaule me surprit au moins autant que sa question.

"Ça va… toi par contre, t’es sûre que ça va ? Tu veux qu’on passe à l’infirmerie ?
-Merci, mais ça ira."

En tant que "01", je m'était habituée à materner mes cadets. Et même mes aînés. A la longue, ils m'avaient vue comme une grande sœur moralisatrice, et certains me détestaient pour ça.
D'ailleurs, je l'avais été jusqu'au bout ... Le plan de la noyade n'était pas mon idée : j'aurais préféré le faire mourir dans d'atroces souffrances. Mais d'après les ... autres, dira-t-on, j'avais tout intérêt à ne pas me faire prendre. D'où l'idée de la noyade. Tout le monde avait envie de le tuer, mais j'ai été la seule à franchir le pas. Pas pour moi, d'ailleurs ...
Mais ceci était une autre histoire.
Alors, même si je m'appliquais à materner les autres, du moins ceux qui le voulaient, je n'étais pas habituée à l'inverse.

"C’est quoi le souci avec l’eau ? T’es allergique ? Je sais bien que même si t’étais colérique, t’aurais pas réagi aussi violemment à une simple bombe à eau… Je me trompe ?"

Je refusais son mouchoir. Au moins, la douleur rappelais à la vie.
Colérique ? Quand je ne maîtrisais plus, assurément. Une colère glaciale. Mais dans le cas contraire ... Ne jamais dévoiler ses réelles émotions. Le calme est la meilleure des solution
Je dévisageais un moment Nina. Lui dire ? ne pas lui dire ? De toute façon, je ne risquais rien. En tout cas, pas avec elle, à mon avis ... elle m'était sympathique, et je commençais à croire que l'inverse était valable aussi. Et puis, ce n'était pas comme si parler me coûtait quelque chose.

"C'est plus une allergie ... psychologique qu'autre chose. Mon "cher" défunt de père ne pourrait que s'en vanter."

Cynique, cette phrase ? Aucun doute dans les mots. Mon ton, en revanche, n'avait pas changé d'un iota. Calme, posé, presque doux ... mais étrangement détaché. A présent, je me tenais loin de tout ça, dans la mesure du possible. Mais pour être au clair dans ma tête, je ne pouvais que me dire qu'une petit faiblesse à l'eau ne me coûterait pas cher.
Désireuse de changer de conversation, je récupérais mon sac. Je l'avais laissé tomber en me précipitant sur l'elfe.
Tu es une idiote finie, ma vieille. Si tu avais brisé ses os sous ta poigne, ça t'aurait encore apporté des ennuis ... tâche de ne pas recommencer ce fiasco.

"Dis-moi ... il y a autre chose, à part ta force ?"

» Lever de soleil PV [ June, Yuna//Aqua, Maverik, Nina et William]
» Une aprem des plus ennuyantes (Light&Nina)
» Le calme après la tempête [Pv Nina]
» suite de la soirée entre Evan et Nina
» Une nouvelle truffe parmi les élèves. (pv: Nina Bogdanov) [Terminé]